CAC40: trop d'optimisme induit vulnérabilité aux déceptions.

(CercleFinance.com) - Les pertes se creusent un peu après la mi-séance et le CAC40 (-1,15%) confirme l'enfoncement des 4.
000Pts: cette correction survient au lendemain d'un spectaculaire plongeon de -5% l'indice de volatilité, vers des niveaux inconnus depuis l'automne 2007, ce qui traduisait un consensus haussier totalement univoque et une "confiance" des opérateurs retrouvant des zéniths plus observés depuis mars 2000 ou l'été 2007.

Les chiffres du chômage publiés vendredi auraient pourtant dû tempérer les anticipations d'embellie économique qui ne font que s'amplifier dans le sillage des cours de bourse, alors que le Président américain lui-même réfléchit à de nouvelles mesures de soutien de l'emploi (quitte à creuser encore plus les déficits) pour prévenir le risque d'une rechute de l'activité aux Etats Unis (preuve que le redressement de la croissance à court ou moyen terme est encore loin d'être acquis).

L'embellie sur le front du commerce extérieur est également compromis comme le démontre le creusement du déficit de +9,7% à 36,4Mds$ (contre 34,8Mds$ anticîpé). Les importations (notamment de pétrole) progressent de +2,6%, les exportations de +0,9%... mais le déficit avec la Chine se contracte de -22,7 à -20,2Mds$.
Sur les 11 premiers mois de l'année, le déficit commercial atteint -340Mds$ contre -654Mds$ à la même époque en 2008, ce qui constitue d'abord le signe d'un sévère ralentissement de la demande US (consommation) avant de traduire un retour de la compétitivité grâce à un Dollar plus concurrentiel (le billet vert flirte avec les 1,45E).

Les places européennes qui cèdent maintenant -1,25% en moyenne (Francfort chute de -1,8%) mais ce repli était déjà accompli avant la parution des chiffres du commerce, suite à la déception causée la nuit dernière par les résultats négatifs d'Alcoa puis les "profit warnings" successifs de Chevron puis d'Electronic Arts (-9% en préouverture).

Wall Street est anticipé en repli de -0,7% mais le recul des indices du Vieux Continent laisse craindre que les pertes soient plus conséquentes au lendemain de nouveau records annuels inscrits en séance ou en clôture par l'ensemble des grands indices boursiers US.

En France, le déficit commercial cumulé (hors solde du compte d'affectation spéciale Participations financières de l'Etat) s'établissait
à -143,3MdsE au 30 novembre 2009 contre -66,6 milliards à la même date en 2008, annonce Bercy.

Du côté des valeurs françaises, EADS est en repli de près de 3,2%. Airbus a enregistré un nouveau record annuel de livraison sur l'année 2009. Le groupe a livré 498 appareils au total en 2009. Airbus a également atteint son objectif de commandes. Le groupe a enregistré 310 commandes brutes au total. Elles sont estimées à 34,9 milliards de dollars US (271 commandes nettes estimées à 30,3 milliards de dollars US) au prix catalogue.

"En 2009, EADS a fait preuve de résistance dans un marché difficile : le chiffre d'affaires 2009 est estimé à 41,7 milliards d'euros". a indiqué Louis Gallois, Président exécutif du Groupe dans le cadre d'une conférence de presse à Seville.

Pernod Ricard signe un gain de 1% à 59,1 euros, porté par Credit Suisse qui relève (après Nomura) son opinion de "sous-performance" à "neutre" et son objectif de cours de 51 à 63 euros, justifiant sa décision notamment par une visibilité accrue.

Selon le Figaro de ce matin, Total (-1,5% à 45,5 euros) envisagerait de retirer définitivement du service sa raffinerie des Flandres, non loin de Dunkerque. La cession aurait été envisagée, mais aucun repreneur ne se serait montré assez sérieux pour l'emporter.

Accor cède 2,5% à 36,65 euros, après avoir annoncé que l'impact de la dévaluation au Venezuela sera, en 2009, de l'ordre de 40 millions d'euros sur son résultat avant impôt et éléments non récurrents.
Alstom -dégradé par un analyste de Sté Générale- chute de -3,5% et Vallourec reste lanterne rouge avec -4% (et CGG Veritas décroche de -4,5%)alors que le cours du baril rechute sous 81,2$ (le débordement des 82$ survenu la semaine dernière ne débouche par sur le rallye anticipé vers 90$).
Ubi-Soft lâche -5% dans le sillage d'Electronic Arts qui redoute de voir ses pertes s'amplifier à cause du lent redressement du marché des jeux vidéo.

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