(CercleFinance.com) - Le "full risk-on" s'impose sans partage de part et d'autre de l'Atlantique, y compris en France au surlendemain de l'adoption de la motion de censure qui a provoqué la chute du gouvernement Barnier mercredi soir.
Les records boursiers s'enchainent (6 d'affilée à Francfort, 3 à Wall Street sur le Nasdaq et le S&P500), sans préjudice pour les marchés obligataires qui continuent de se détendre, dopés par l'espérance d'une baisse de taux par la BCE et la FED d'ici une douzaine de jours.
"La chute du gouvernement Barnier, minoritaire, et le rejet de son ambitieux budget d'austérité ne signifient pas nécessairement une crise financière immédiate et majeure", tempèrent les équipes de Banque Richelieu.
"Nous ne prévoyons pas que le désordre français déclenche une crise de confiance dans l'euro similaire à celle de 2010-2012".
De fait, nos OAT se détendent de -1,5Pt sur la semaine (pas très spectaculaire) et surtout, le "spread" de taux France-Allemagne se contracte à seulement 76Pts de base.
Les Bunds stagnent vers 2,1060% (la production industrielle recule de -1% en Allemagne), nos OAT se détendent de -1,3Pts à 2,870%, soit environ 76Pts de "spread" contre plus de 88 une semaine auparavant.
Dans son allocution diffusée hier soir, le président Macron s'est engagé à désigner un nouveau premier ministre "dans les prochains jours", puis à édicter des "Lois spéciales" pour contrecarrer les effets délétères de l'absence de PLF 2025.
En marge du politique, il y avait des indicateurs économiques très attendus à l'agenda ce vendredi.
Le rapport mensuel du Département américain du Travail fait état de 227.000 emplois non agricoles en novembre, selon le Département du Travail, un nombre légèrement au-dessus des attentes des économistes, qui étaient en général de l'ordre de 200.000.
Le taux de chômage s'est toutefois accru de 0,1 point à 4,2%, là où une stabilité à 4,1% était anticipée, tandis que le taux de participation à la force de travail s'est établi à 62,5%, et que le revenu horaire moyen a augmenté de 4% sur un an.
Par ailleurs, les créations de postes non agricoles des deux mois précédents ont été révisées, de 223.000 à 255.000 pour septembre et de 12.000 à 36.000 pour octobre, soit un solde de révision total de +56.000 pour ces deux mois.
Le calcul préliminaire de l'indice du consommateur de l'Université du Michigan fait ressortir une hausse de la confiance, à 74 ce mois-ci, après 71,8 en novembre et 73,3 attendu par les économistes.
Si le sous-indice mesurant l'évolution de leurs anticipations s'est dégradé à 71,6, contre 76,9 le mois dernier, celui qui évalue le jugement de leur situation actuelle a bondi à 77,7, après 63,9 en octobre.
Malgré ces chiffres très robustes, les T-Bonds se détendent de 2Pt vers 4,1600%, le "2 ans" de -4,3Pts vers 4,102% : la probabilité d'une baisse de taux le 18/12 s'établit à plus de 70%, contre 66% il y a une semaine, selon le baromètre FedWatch de l'opérateur boursier CME Group.
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