(CercleFinance.com) - Après une séance très "compliquée" sur l'obligataire la veille (les taux US atteignant des sommets depuis début juillet), cela s'améliore nettement aujourd'hui malgré le "risk-on" dont continuent de profiter les actions, avec un déluge de records absolus tous azimuts.
Les détente des T-Bonds s'est amorcée à quelques heures du communiqué final de la FEDS tombé à 20H: les membres de la FED ont décidé -à l'unanimité- de réduire le taux directeur de -25Pts de base (fourchette 4,50/4,75%), citant une inflation maîtrisée qui tend vers 2% et une volonté de prévenir les risques de ralentissement de l'économie... même si elle "progresse à une cadence soutenue".
"En septembre, la Fed avait baissé ses taux directeurs de 50 points de base, tout en laissant entendre que les baisses ultérieures se feraient à un rythme plus modéré", rappelait Oddo BHF en début de semaine, jugeant une baisse de 25 pdb ce jeudi comme quasi-certaine.
"La situation politique n'est toutefois pas sans conséquence ensuite", soulignait-il toutefois, pointant un risque des tensions inflationnistes plus fort en cas -confirmé depuis- de victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle.
"Il a souvent critiqué Jerome Powell et ne voit pas l'indépendance de la Fed d'un bon oeil. C'est pourtant cette indépendance qui permet d'ancrer les anticipations d'inflation à un bas niveau", notait d'ailleurs le bureau d'études.
Les T-Bond US accueillent l'annonce sans émotion et poursuivent leur détente sans à-coup avec -7Pts sur le "10 ans" à 4,362%, le "2 ans" efface -5,Pts à 4,218% (rien de changé par rapport aux minutes précédent l'annonce).
La Banque d'Angleterre vient -comme prévu- d'annoncer elle aussi ce midi une baisse de taux de 25Pts à 3,75%, la deuxième cette année après celle de début août, sur fond de décrue de l'inflation britannique sous la barre des 2% en septembre.
Les objectifs de croissance britannique sont un peu revus à la baisse pour 2024 mais cela n'impressionne par les détenteurs de "Gilts" : les taux à "10 ans" se tendent de +3Pts à 4,5300% et aucune embellie ne voit le jour.
En Europe, il y a avait quelques "chiffres" mais le "fait du jour", c'est
l'éclatement de la coalition gouvernementale en Allemagne et le divorce entre le Chancelier Olaf Scholz et son ministre de l'économie, l'orthodoxe Christian Lindner.
Des législatives anticipées devraient se tenir en janvier prochain, ce qui pourrait permettre au futur gouvernement de repartir sur de meilleures bases... c'est à dire une politique de relance de l'économie (en récession depuis 8 trimestres) par la dépense, à laquelle Mr Lindner était opposé.
Les Bunds (+3Pts à 2,431%) ne réagissent guère à ce rebondissement politique : ils évoluent exactement de la même façon que d'autres bons du trésor en Europe avec +4,5Pts sur nos OAT 3,2030%, +3,5Pts sur le Bonos espagnols à 3,169%.
La surprise provient des BTP italiens qui ont culminé à 3,83% (au plus haut depuis le 11 juillet) avant de se détendre de -1,5Pt de base ce soir vers 3,716%.
Au chapitre des statistiques, 2 chiffres ont été publiés aux US : la productivité non agricole a augmenté de 2,2% en rythme annualisé au troisième trimestre 2024, selon la première estimation du Département du Travail, reflétant une hausse de 3,5% de la production totale pour un nombre d'heures travaillées accru de 1,2%.
Cette forte hausse de la productivité s'est néanmoins révélée moins forte que la progression de 4,2% du salaire horaire, un écart qui s'est donc traduit par des coûts unitaires salariaux non-agricoles aux Etats-Unis en augmentation de 1,9% pour le trimestre écoulé.
Le Département du Travail annonce avoir enregistré 221.000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis la semaine dernière, un chiffre en hausse de 3000 par rapport à la semaine du 28 octobre, dont le niveau a été révisé de 216 000 à 218 000.
Le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a augmenté de 39 000 pour s'établir à 1.892.000 lors de la semaine du 21 octobre, soit la période disponible la plus récente pour cette statistique.
Il y avait également des chiffres "macro" intéressants en Europe : la production industrielle allemande et les ventes de détail dans la zone euro pour septembre : elles ont augmenté de 0,5% dans la zone euro et de 0,3% dans l'UE, selon Eurostat, après des hausses de respectivement 1,1% et 0,9% en août.
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