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Taux: lundi lourd de sombres perspectives, krach sur GiltsUK

(CercleFinance.com) - Ce lundi se termine très mal, une forte dégradation des marchés obligataires s'exacerbant après la clôture des marchés.


Les investisseurs avaient les yeux tournés vers l'Italie ce lundi matin après la confortable victoire électorale remportée par Giorgia Meloni et son parti identitaire Fratelli d'Italia, rebaptisé post-fasciste par les médias.

Mais les peurs alimentées par cette désignation très "connotée" doivent être relativisées car la menace d'une sortie du pays de la zone euro semble a priori écartée.
La volonté affichée par le parti qualifié de "centre droit" par Giorgia Meloni de suivre les règles budgétaires imposées par Bruxelles et de tenir ses engagements est de nature à rassurer les investisseurs, estiment les économistes.
Il est vrai qu'avec 191MdsE de dotations à venir, le pays devrait être l'un des principaux bénéficiaires du plan de relance européen "NextGenerationEU".

Par ailleurs, Meloni semble - à en croire les observateurs - mieux entourée sur le plan économique que les autres figures de l'extrême droite, telle que Matteo Salvini.
Les opérateurs se montrent cependant méfiants comme le démontre le creusement de l'écart entre les emprunts d'Etat à 10 ans de l'Italie et de l'Allemagne, considéré comme un baromètre du risque dans l'union monétaire.

Si le Bund affiche +6Pts vers 2,095% (au plus haut depuis juin 2012), les BTP italiens se dégradent de +34Pts à 4,70%, soit +260Pts, ce qui est proche des pires niveaux depuis 2018 (+300Pts) et même depuis 10 ans et le "quoi qu'il en coûte" de Mario Draghi.

Nos OAT semblent également subir le scepticisme des marchés alors que Bruno Lemaire a présenté un budget en déficit de 5% en 2023 (le coût du bouclier tarifaire "énergie" est estimé à 45MdsE) et confirme que la France lèvera 270MdsE pour financer son fonctionnement (le service de la dette coûtera 57,6MdsE).
Nos OAT voient leur rendement se tendre de +15Pts vers 2,755%, le budget 2023 étant bâti sur une hypothèse de croissance à 1,5% (quand la Banque de France et l'OCDE anticipent +0,5 à +0,6%) et une inflation à 4,3%.

Mais le "grand choc" de cette journée s'est produit outre-Manche avec un krach obligataire (+46Pts à 4,28%, soit +110Pts en 4 séances, +200Pts en 4 semaines).
A noter en parallèle un "flash-krach" sur la Livre Sterling de -4% vers 1.0385$ (flash krach inexpliqué entre 2H55 et 2H59 du matin), avant un redressement vers l'équilibre à 1,0860$.
Une telle volatilité est historique et en dit long sur la nervosité des marché alors que le Royaume Uni accumule les déficits.

La nervosité des marchés obligataires européens est également alimentée par cette déclaration de Christine Lagarde : "l'outil anti-fragmentation de la BCE ne sera pas mis en oeuvre si les pays qui voient leur dette attaquée ont pris de mauvaises décisions politiques et budgétaires".
Le France et l'Italie semblent particulièrement concernée par ce risque de voir la BCE refuser de leur accorder son aide.
L'Espagne n'est peut-être pas la 1ère visée mais les Bonos voient leur rendement se tendre également de 15Pts (comme nos OAT) à 3,335%.

A noter un autre événement "choc": l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne qui était attendu en baisse à l'image des PMI inquiétants publiés la semaine passée, s'est dégradé plus fortement que prévu en septembre, de 88,6 points vers 84,3.
Une détérioration qui ne laisse plus guère de doutes sur la réalité d'une récession dans le pays cet hiver: l'indice du climat des affaires de l'institut munichois Ifo, retombe à plus bas niveau en près de deux ans et demi (avril 2020 et le "lockdown" économique adopté pour lutter contre la pandémie).

Les intervenants ne semblent avoir d'autre choix qu'adopter des positions prudentes avant la publication des nombreux indicateurs au cours des jours à venir, dont les dernières données sur l'inflation en zone euro dont le récent raffermissement a inquiété les marchés sur le calendrier du resserrement monétaire de la BCE.

Le thème de l'inflation domine le débat financier et médiatique depuis de longs mois, mais cette situation n'est pas appelée à durer, selon les spécialistes.

Les dernière enquêtes montrent en effet un relâchement des pressions sur les chaînes d'approvisionnement mondiales et les coûts de production, ce qui conduit à une révision à la baisse des anticipations d'inflation.

Et bien que la croissance des salaires devrait s'accélérer davantage dans la zone euro, les resserrements monétaires agressifs de la BCE devraient constituer un moteur important en vue d'une désinflation progressive.


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