USA: une politique budgétaire difficile à décoder (Candriam)

(CercleFinance.com) - Si l'état général de l'économie américaine est rassurant, par-delà la faiblesse ambiante de la consommation, il est bien difficile pour les spécialistes de Candriam de décoder la politique monétaire de Donald Trump.


Alors même que les Républicains sont majoritaires aux 2 chambres, le - vaste - chantier de la réforme fiscale n'a pas beaucoup avancé, explique tout d'abord Anton Brender, chef économiste.

Celle-ci n'est il est vrai pas une mince affaire et, à ce stade, la nouvelle administration a tout juste présenté une esquisse de son projet, en avril dernier. En termes chiffrés, Donald Trump vise sur 10 ans 3.700 milliards de dollars de baisses d'impôts pour les entreprises et 1.800 milliards pour les ménages, soit un total astronomique de 5.500 milliards.

Ce projet a cependant de bonnes chances de creuser le déficit public. Pour éviter cela, les Etats-Unis devraient en effet enregistrer 4% de croissance pendant une décennie, avec à la fois une croissance du PIB et une croissance du PIB par emploi, ce qui selon Candriam relèverait du miracle.

"L'espoir de voir ces baisses d'impôts se financer par elles-mêmes grâce à un surcroît de croissance et donc de recettes fiscales est vain", tranche le gérant, pour qui financer les baisses d'impôts par des coupes dans les dépenses est "tout aussi difficile", tant politiquement que socialement, surtout quand on sait que Donald Trump souhaiterait plutôt augmenter les dépenses ayant trait à la défense.

Et de prophétiser une baisse de la fiscalité non cette année, mais à compter de 2018. Une baisse par ailleurs plus modérée que prévu... mais qui devrait tout de même permettre aux Etats-Unis d'enregistrer une croissance de 2,5%, soit environ 0,5 point de plus qu'en 2017.

Il reste que le budget proposé par l'administration Trump pour 2018 propose maintenant un retour à l'équilibre en 2027 à partir d'hypothèses que Candriam juge très peu réalistes, avec, outre une baisse de 10% des dépenses discrétionnaires hors défense de 555 milliards de dollars d'ici 10 ans, des coupes dans les programmes sociaux que Washington évalue à 1.970 milliards ou encore 2.062 milliards de dollars d'économies engendrées par les recettes budgétaires supplémentaires liées à une croissance de 3% du PIB (!)

La Maison Blanche aura fort à faire...


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