Devises : E/$ stable avant Powell, le Yen enchaine 3 hausses
(CercleFinance.com) - L'Euro n'a pas été pénalisé face au Dollar (parité stable vers 1,1175) par les signes de ralentissement de la croissance dans l'UE (PIB au T1 revu à la baisse de +0,4 à +0,3%) et s'il recule de -0,7% face au Yen (à 162,8), c'est justement parce que la devise nippone aligne une 3ème séance de hausse consécutive, avec une embellie quotidienne de 0,7 à 0,8%.
Le Yen est dopé par la hausse de rendement des maturités longues (30 et 40 ans, le "2065" affichant 3,44% de rendement) qui atteignent des niveaux inconnus depuis 25 ans.
Les économistes estiment pourtant que la Banque du Japon (BOJ) maintiendra ses taux d'intérêt inchangés jusqu'en septembre, puis les monterait de 25Pts seulement d'ici la fin de l'année.
Manifestement, les cambistes ne sont pas sur la même longueur d'onde depuis 3 jours : ils redoutent une détérioration des finances publiques japonaises, alors que les parlementaires de la majorité multiplient les appels à des dépenses massives et à des réductions d'impôts avant les élections législatives (renouvellement de la chambre haute) prévues en juillet.
La Livre sterling recule légèrement (-0,2% face à l'Euro et au Dollar) alors que le PIB du Royaume-Uni a augmenté de 0,7% au premier trimestre 2025 par rapport au trimestre précédent (plus que les +0,6% attendus, après une croissance de 0,1% au dernier trimestre 2024) selon une première estimation de l'office national de statistiques (ONS).
Parmi les "bonnes nouvelles" sur le front de l'inflation, l'indice des prix à la consommation (IPC) en France a augmenté de 0,8% en avril 2025, soit le même taux annuel que ceux de mars et de février, selon l'Insee qui confirme ainsi son estimation provisoire pour le mois dernier.
La baisse de prix de l'énergie (7,8%) est compensée par la hausse de ceux des services (+2,4%) et de l'alimentation (+1,2%).
Les prix des produits manufacturés évoluent au même rythme qu'en mars ( 0,2%), comme ceux du tabac (+4,1%).
Le Dollar n'est pas affecté par la soudaine détente des taux de l'après-midi (détente de -8Pts vers 4,445% sur le "10 ans") car un phénomène d'égale ampleur s'est manifesté en zone Euro.
En revanche, cela fait une vraie différence par rapport aux Yen qui remonte vers 145,65 (c'est la MM50).
Côté chiffres US, la production industrielle des Etats-Unis est restée stable après -0,3% en mars (chiffre confirmé par rapport à l'estimation initiale),
Cette stagnation le mois dernier résulte d'évolutions contrastées par secteur : si les productions manufacturière et minière se sont tassées de 0,4% et de 0,3% respectivement, celle des utilities a grimpé de 3,3%.
Toujours selon la Réserve fédérale, le taux d'utilisation des capacités dans l'industrie américaine s'est dégradé de 0,1 point à 77,7% en avril, un niveau inférieur de 1,9 point à sa moyenne de long terme (1972-2024).
L'activité manufacturière dans la région de Philadelphie rebondit de -26,4 en avril à -4 en mai.
Ainsi, même s'il parvient à effacer l'essentiel du repli du mois précédent (30Pts), l'indice reste inférieur à "zéro" et témoigne donc d'une contraction de l'industrie manufacturière dans la région.
Le sous-indice portant sur les nouvelles commandes a bondi de 42 points pour atteindre 7,5, compensant presque entièrement la baisse d'avril.
Mais l'enquête témoigne en revanche d'un nouveau repli des livraisons, pour le 4e mois d'affilée : l'indice recule de 4 points, pour atteindre -13, un plus bas depuis novembre 2023.
Les entreprises signalent par ailleurs une hausse de l'emploi, avec un indice en hausse de 16 points, soit 16,5 en mai.
Enfin, les deux indices des prix ont atteint leur plus haut niveau depuis juin 2022.
L'indice des prix payés a augmenté pour le sixième mois consécutif, atteignant 59,8 tandis que l'indice des prix reçus est passé de 30,7 à 43,6.
Les données sur l'activité industrielle US apparaissent contradictoires au vu de l'indice "Empire State" calculé par la Fed l'État de New York en mai: il se dégrade à -9,2 contre -8,1 le mois précédent.
Les nouvelles commandes et les livraisons ont augmenté, après avoir diminué le mois dernier, tandis que l'emploi s'est contracté.
Les hausses des prix des intrants ont continué de s'accélérer, tandis que celles des prix de vente ont ralenti.
La Fed de New York ajoute que les entreprises interrogées sont restées pessimistes quant aux perspectives, l'indice des conditions générales futures des affaires se maintenant légèrement en dessous de zéro.
Le Département du Travail annonce avoir enregistré 229.000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis la semaine du 5 mai, stable par rapport à la semaine précédente (dont le niveau a été relevé de 228.000 à 229.000).
L'intervention de Jerome Powell, le président de la Fed, à l'occasion de la conférence du centre de recherche Thomas Laubach de Washington sera également suivie de près : elle survient alors que les taux à "30 ans" ont refranchi ce midi la barre symbolique des 5,000%, flirtant avec les pires niveaux de 2023... et de 2011.
Trump a continué de mettre la pression sur Powell en exigeant qu'il baisse les taux ("mais il est têtu" rajoute t'il) mais il agit sur un autre front : un peu l'image des autorités chinoises, il souhaite valider une des plus importantes réductions des exigences de fonds propres des banques depuis plus de dix ans, selon le Financial Times.
Cela redonnerait des marges de manoeuvre aux banques américaines pour offrir plus de crédit aux agents économiques... mais leur permettrait aussi d'acheter plus de T-Bonds (qui figureront dans leur bilan comme des quasi liquidités).
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