Wall Street: douché par Trump, puis par Powell
(CercleFinance.com) - Wall Street rechute lourdement, mais limite la casse en cette veille des "trois sorcières" : le Nasdaq a en effet perdu jusqu'à -4,4%, le S&P500 jusqu'à -3,5% et le Dow Jones -2,5%.
Au final, le Nasdaq cède -3,1%, le S&P500 -2,25%, le Dow Jones -1,75%... mais le S&P500 Tech dévisse de -4% (et de plus de 5% en séance), le SOXX lâche -3,9% vers 167$. Le Nasdaq affiche de nouveau -20% par rapport aux 19 et 20 février, retombant ainsi en territoire de correction.
Parmi les victimes du jour, Nvidia plonge de -7% (après -9% en séance), AMD de -7,4%, ASML de -7,1%, Palantir de -6%, Super Micro et Applied Materials de -5,1%, Intel de -3,5%... et Tesla de -5,6% (recul net de -15% des ventes en Californie).
La journée avait mal commencé, les investisseurs ayant été échaudés par les annonces successives de Donald Trump, qui dégaine l'arme des embargos (concernant les processeurs graphiques de dernière génération de Nvidia à destination de la Chine, soit 5 milliards de dollars de manque à gagner).
Il a rapidement enchaîné avec l'ajout d'une surtaxe de 100% sur les importations chinoises (le chiffre de 245% n'a plus aucun sens ; il vise uniquement à maintenir la pression sur Pékin, car au-delà de 50% de tarif douanier, les échanges commerciaux sont gelés).
Il s'agit désormais d'une guerre commerciale à outrance... visant à forcer la Chine à revenir à la table des négociations pour refondre les modalités des échanges commerciaux entre les deux pays. Mais c'est un pari risqué : Xi Jinping a rappelé que son pays ne se laissera pas intimider et qu'il doit être traité avec respect.
Et 245% de droits de douane, c'est tout l'inverse : c'est un camouflet.
Mais Wall Street n'en avait pas fini avec les mauvaises surprises. La dernière est venue de Jerome Powell, qui s'exprimait devant l'Economic Club of Chicago. Il a déclaré que la Réserve fédérale devait se tenir prête à combattre une inflation plus élevée, découlant de la hausse imprévue des droits de douane.
En plus de l'inflation, la Réserve fédérale redoute un ralentissement de la croissance : c'est la pire équation économique du point de vue de Wall Street.
Ce fut la douche froide vers 19h30 : le S&P 500, qui était en baisse de -1% (ce qui semblait inespéré, le repli étant visiblement contenu en cette veille des "trois sorcières"), perdait plus de 3,3% deux heures plus tard. L'indice de volatilité (VIX) grimpait de +15% avant de se tasser légèrement à +9% (vers 32,8).
Et pour ajouter au chaos ambiant, l'un des faits marquants du jour a été la rechute de -0,9% de l'indice Dollar Index, qui a enfoncé un nouveau plancher annuel : il chute de -1% au contact des 99,00.
Côté indicateurs économiques américains, la production industrielle des États-Unis s'est contractée de 0,3% en mars, un tassement qui s'explique toutefois par une chute de 5,8% de la production des utilities, en raison de températures clémentes.
Les ventes de détail américaines semblent plus robustes : elles ont progressé de 1,4% en mars (après +0,2% en février), conformément au consensus. En excluant le secteur automobile, elles n'ont cependant augmenté que de 0,5%.
Malgré le plongeon des actions américaines, la tendance ne s'est réellement améliorée qu'en fin de séance sur les bons du Trésor : les obligations à dix ans se détendent de -4,8 points de base vers 4,275% (contre 4,35% en matinée) et les obligations à trente ans de -2,5 points de base vers 4,75% (contre 4,804% en matinée).
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