CAC40: le danger semble venir de partout, l'Or flambe> 3240$
(CercleFinance.com) - La lourdeur ne se dissipe pas pour la bourse de Paris qui cède 0,4% (cela reste modeste) tandis que l'Euro-Stoxx50 lâche -0,7% dans le sillage d'un DAX40 qui affiche entre -1 et -1,1%.
Tout semble orienté à la baisse, sauf l'or, le grand gagnant de la semaine qui s'achève et qui pulvérise son record à 3.244$/Oz.
Wall Street évolue sans direction depuis 90 minutes (-0,3% pour le S&P500 et le Nasdaq, -0,5% pour le Dow Jones), mais la hausse de +7% du VIX vers 43,5 nous rappelle que la nervosité reste bien présente.
Le CAC40 reste de son côté pénalisée par Stellantis (-4,4%), Safran (-4%) ou encore Dassault Systeme (-2,8%).
Le rebond qui s'était dessiné sur les marchés après la volte-face de Donald Trump en matière de droit de douane (10% pour tout le monde, hors Chine) peine à se concrétiser en Europe, de nombreux titres (comme Siemens ou Stellantis et des équipementiers auto) retrouvent leurs plus bas annuel.
En effet, Washington et Pékin se livrent désormais un combat singulier et les deux disposent des moyens de faire mal à l'adversaire.
L'escalade rebondit : la Chine vient d'annoncer ce matin qu'elle porterait ses droits de douane additionnels de 84% à 125% sur les biens US à compter de demain.
Mais n'est-ce pas la Chine -c'est juste une question que se posent les observateurs- qui mettrait la pression sur les T-Bonds, et par voie de conséquence sur un Dollar qui dévisse de -5% en 48H face à l'Euro (un écart sans précédent depuis... octobre 1998).
Le vent d'incertitude qui souffle sur les marchés est donc encore loin d'être levé : d'après les stratèges, les marchés boursiers pourraient encore connaître de nouvelles séances éprouvantes si rien ne devait venir apaiser les craintes concernant la guerre commerciale et le regain d'inquiétudes autour de l'économie mondiale.
Un communiqué commun de Washington et Pékin sur une forme d'armistice et de reprise d'un dialogue "constructif" pourrait faire retomber un peu la pression.
La nervosité n'épargne désormais plus aucun secteur, comme l'illustre la tension constatée au niveau du rendement des Treasuries américains à dix ans, qui remonte à près de 4,57% (+18pts), le "30 ans" +12Pts à 4,963% (au plus haut depuis fin octobre 2023) en raison des craintes entourant de prochaines baisses d'impôts insuffisamment financées par des réductions budgétaires.
Sur le front des statistiques, rien de sympathique : le moral des ménages américains s'est dégradé de -6,2Pts vers 50,8 en avril, c'est le quatrième mois consécutif de dégration.
L'enquête mensuelle de l'Université du Michigan fait apparaître que la composante du "jugement des ménages" interrogés sur leur situation actuelle a chuté de -7,3Pts, à 56,5, après 63,8 le mois dernier, tandis que celle mesurant leurs perspectives s'est contractée à 47,2, à comparer avec 52,6 en mars.
Joanne Hsu, l'auteure du rapport, souligne que l'UMich a désormais perdu plus de 30% depuis décembre dernier, notamment du fait des inquiétudes ayant trait à l'escalade de la guerre commerciale en cours.
La proportion d'individus envisageant une hausse du chômage s'est de son côté accrue pour le cinquième mois consécutif pour atteindre un plus haut depuis 2009.
Quant aux anticipations d'inflation à un an, elles remontent en flèche à 6,7%, contre 5% un mois plus tôt, marquant un nouveau pic depuis 1981
Par ailleurs, le Département du Travail (DoL) fait savoir que les prix à la production aux Etats-Unis ont diminué de 0,4% en mars par rapport au mois précédent, mais augmenté de 0,1% en excluant l'alimentation, l'énergie et les services commerciaux.
Le DoL précise qu'en mars, plus de 70% de la baisse de l'indice pour la demande finale peut être attribuée aux prix pour les biens, en recul de 0,9%, tandis que ceux pour les services ne se sont tassés que de 0,2%.
Exprimée en variation annuelle, la hausse des prix producteurs a ralenti de 0,5 point à 2,7% le mois dernier en données brutes, et dans une bien moindre mesure (-0,1 point à 3,4%) hors alimentation, énergie et services commerciaux.
En Europe, le taux d'inflation en Allemagne - mesuré comme la variation sur un an de l'indice des prix à la consommation (IPC) - a été confirmé par Destatis à +2,2% en mars, en légère baisse donc par rapport à celui de +2,3% de février, conformément à l'estimation préliminaire.
Contrairement aux T-Bonds, les OAT se détendent de -1Pts vers 3,34200%, le Bund -4Pts à 2,5440%.
Le "fait du jour" reste certainement la poussée de fièvre -ou des évolutions chaotiques- observées sur le FOREX, avec un Dollar qui plonge de -5% face à l'Euro en 48H et -6% face au Franc suisse (du jamais vu depuis octobre 1998). L'Euro se calme un peu et réduit ses gains à +1,3% vers 1,133 (après un zénith à 1,1470).
A noter également un fort repli du Yuan sur la semaine (-6%) qui semble indiquer que Pékin à l'intention de se caler dans la roue du billet vert.
Alors que incertitudes pesant sur la croissance mondiale sont dans tous les esprits, le début de la saison des résultats du premier trimestre pourrait également alimenter la prudence.
Les investisseurs craignent en particulier les répercussions des tensions commerciales sur les comptes des entreprises, mais surtout sur leurs perspectives.
Comme le veut la tradition, ce sont les groupes bancaires JPMorgan, Morgan Stanley et Wells Fargo qui seront les premiers à dévoiler leurs performances, avant le rythme des publications commence à accélérer lors des semaines suivantes.
Dans l'actualité des sociétés tricolores, Société Générale annonce que son conseil d'administration a procédé au choix de William Connelly pour sa présidence à partir de l'assemblée générale du 27 mai 2026, sous réserve de son renouvellement comme administrateur par l'AG du 20 mai 2025.
Copyright (c) 2025 CercleFinance.com. Tous droits réservés.