CAC40: la nervosité persiste, $ laminé (-2,2%), l'Or à 3175$
(CercleFinance.com) - Le marché parisien a du mal à tenir ses gains et le CAC40 qui s'envolait vers 7.
380 points (+6,5%) ce matin, n'affiche plus que 4,4% de gain vers 7.145/7.150.
Le CAC40 reste tiré vers les 7.200 par Publicis (+8,5%), St Gobain (+8,2%), BNP-Paribas, Sté Générale et Stellantis (+6 à +6,4%).
L'Euro-Stoxx50 est retombé sous 4.850 (contre 4.987 vers 9H10).
Wall Street reprend son souffle au lendemain du pic d'euphorie historique consécutif à la volte-face de Donald Trump sur la question des droits de douane infligé à l'ensemble des partenaires commerciaux, exception faite de la Chine..
Le "S&P" reperd 3,2% (après +9,5%), le Nasdaq -3,9% (après +12,2%) et le "SOXX" -6,5% après un record absolu et historique de +18% la veille.
Le "VIX" qui avait plongé de -35% la veille rebondit de +17,5% vers 39,5, signe que la nervosité est loin d'être retombée complètement après le revirement spectaculaire de Trump sur les "tarifs".
De nouveaux désordres commencent à se matérialiser sur le FOREX où le Dollar dévisse de -2,2% vers 1,1180 contre l'Euro, nouveau plancher annuel, le "$-Index" lâche prise et s'enfonce de -1,7% sous les 101,20, au plus bas depuis septembre dernier.
L'Or profite du coup de blues du Dollar et s'envole vers 3.175$, revenant sur ses niveaux records d'il y a une semaine, l'argent prend +4,3% vers 31,3$.
Après une semaine de tensions maximales sur les marchés financiers, le président américain a annoncé hier soir, sur son réseau Truth Social, une suspension pour 90 jours des surtaxes imposées à 75 pays, à l'exception de la Chine (cette initiative avait été démentie lundi, donnant lieu à une séquence "portes de saloon" sans précédent à cette échelle).
Trump a décidé de maintenir un simple taux plancher général de 10% sur les produits étrangers importés, une barre protectionniste qui reste très éloignée du matraquage douanier envisagé dans un premier temps. Ceci atténue les craintes d'une récession mondiale et de prix à l'import inflationnistes.
En rebondissant de quasiment 10% hier soir, l'indice S&P 500 a signé sa meilleure séance depuis octobre 2008 et effacé une grande partie des pertes essuyées depuis le "Jour de la Libération".
A la Bourse de Tokyo, le Nikkei grimpait de plus de 8% en fin de séance, soutenue elle aussi par les signes d'un apaisement des tensions commerciales.
Les places chinoises affichaient des gains plus limités, les investisseurs s'interrogeant sur la pérennité du différend entre Washington et Pékin, qui pourrait déstabiliser l'économie mondiale.
Selon les analystes et les investisseurs, les dernières déclarations de Trump ne marquent pas forcément la fin de la crise actuelle.
"Le choc de stagflation qui s'est abattue sur l'économie américaine est encore important et le climat d'incertitude extrême devrait continuer de freiner les investissements", prévient Joachim Klement, chez Panmure Liberum.
"Les investisseurs internationaux ont, selon nous, définitivement perdu leur confiance dans la fiabilité du gouvernement américain et vont continueront de rééquilibrer leurs portefeuilles loin des Etats-Unis pour se tourner vers d'autres marchés", indique le stratège.
"Tous ces facteurs devraient continuer de peser sur les marchés boursiers américains et mondiaux en 2025", conclut-il.
Plus généralement, les événements des dernières semaines pourraient continuer à résonner parmi les partenaires américains lors des prochaines négociations commerciales à venir, voire pendant de nombreuses années.
"Même si les tarifs sont suspendus de manière permanente, l'économie a été endommagée par un sentiment permanent d'imprévisibilité politique", renchérit George Saravelos, chez Deutsche Bank.
"Le désir de s'émanciper stratégiquement des Etats-Unis devrait persister", ajoute l'analyste.
Une autre ombre au tableau provient de l'évolution des bons du Trésor américain, le rendement des Treasuries à dix ans a flirté hier avec les 4,500% avant de retomber vers 4.300%, le niveau observé ce jeudi.
Le "chiffre du jour", c'était l'indice des prix à la consommation américain : il a augmenté de 2,4% en mars par rapport au même mois de 2024, un taux annuel légèrement inférieur aux attentes (2,5%) et en baisse de 0,4 point par rapport à février.
Hors énergie (-3,3%) et produits alimentaires (+3%), deux catégories souvent volatiles, le taux d'inflation annuel sous-jacent est ressorti à 2,8% le mois dernier, là aussi en dessous du consensus (2,9%/3%), et au plus bas depuis mars 2021.
En rythme séquentiel, c'est-à-dire entre les mois de février et mars, les prix à la consommation aux Etats-Unis ont diminué de 0,1% en données brutes, mais augmenté de 0,1% en excluant l'énergie et les produits alimentaires.
Le marché s'attend à ce que l'indice CPI ralentisse à 2,5% en mars contre 2,8% le mois précédent, avec un indice de base ("core") lui aussi en décélération à 3% contre 3,1% en février.
Côté marché du travail, les demandes d'indemnité ont grimpé de +4.000 en données hebdomadaires, ce qui est peu significatif.
Sur le compartiment obligataire, les US T-Bonds à 10 ans se dégradent de +4Pts vers 4,34% (lé référence devient la clôture de mercredi à 22H), le "30 ans" refranchit 4,800% tandis que le Bund "2035" se retend de 1,2 pts, à 2.5900, l'OAT française se détend de -2,7Pts vers 3,353%.
Les cours du pétrole poursuivent leur récent mouvement de repli mais leurs pertes sont limitées par les espoirs de détente sur le front commercial
A Londres, après un bref rebonds technique vers 66$, le Brent replonge de -5% vers 62,5$.
Dans l'actualité des valeurs tricolores, Alstom annonce que S-Bahn Hamburg lui a confié la modernisation technologique de 82 trains BR 490 à travers un contrat d'une valeur de plus de 60 millions d'euros.
Société Générale annonce l'achèvement de son programme de rachat d'actions lancé le 10 février dernier : il a ainsi acquis 22.667.515 actions ordinaires pour un montant global de 872 millions d'euros, titres qui seront ultérieurement annulés.
Enfin, Rémy Cointreau annonce la démission d'Éric Vallat de ses fonctions de directeur général, effective cet été. Après plus de cinq années passées à la tête de la direction générale du groupe, il a décidé de se consacrer à un nouveau projet professionel.
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