CAC40: la guerre commerciale USA/Chine plombe les cours
(CercleFinance.com) - Le sursaut de la veille (+2.
5%) est déjà oublié à Paris : le CAC 40 lâche actuellement 2.8%, vers 6900 points, avec notamment -5% pour Sanofi, -4.2% pour URW et -3.9% pour Airbus.
Les craintes entourant l'entrée en vigueur aujourd'hui des nouveaux droits de douane américains l'emportent sur l'espoir placé dans d'éventuelles négociations ou de possibles mesures de soutien de la Fed.
Donald Trump a en effet confirmé qu'une surtaxe de 50%, en plus des 54% imposés depuis le 2 avril, entrerait bien en vigueur aujourd'hui sur les importations chinoises.
Sans dévoiler de mesures de rétorsion, Pékin a déclaré être prêt à se battre jusqu'au bout si les Etats-Unis restaient déterminés à mener une guerre tarifaire.
Dans ces conditions, ce sont les inquiétudes d'un choc inflationniste frontal et d'un ralentissement de la croissance jusqu'à un niveau proche de la récession qui devraient de nouveau dominer les échanges mercredi.
Si la correction des places boursières mondiales semble déjà substantielle, de nouvelles ventes "panique" semblent possibles en cas de l'absence de bonnes nouvelles sur le front du commerce ou des banques centrales.
"A court terme, la situation pourrait encore se détériorer avant de s'améliorer", prévient Andrew Lake, responsable de la gestion obligataire chez Mirabaud Asset Management.
Le professionnel explique ainsi avoir décidé de réduire l'exposition au risque au sein de ses portefeuilles et d'adopter une position plus prudente.
"En 2020, après une première chute d'environ 15%, une deuxième vague de -30% avait suivi, avant une remontée fulgurante à partir du 18 mars, lorsque les flux de ventes forcées s'étaient taris", rappelle de son côté Dorian Raimond, le directeur du trading et de la stratégie obligataire chez Hilbert Investment Solutions.
Depuis son récent plus haut du mois de février, le S&P 500 a décroché de 18,9%, ce qui le rapproche d'une entrée en "marché baissier" caractérisé par une baisse d'au moins 20%.
Dorian Raimond, chez Hilbert, rappelle toutefois qu'un investissement réalisé à mi-parcours de la baisse liée au Covid en 2020 avait recouvré sa valeur en deux mois, malgré l'ampleur de la correction.
La tendance est également plombée par la remontée rapide des rendements obligataires, un mouvement qui s'est accentué hier, le rendement des bons du Trésor à dix ans grimpant à 4.35% contre moins de 4% vendredi, alors que Pékin a provoqué des ventes massives de T-Bonds.
Ce regain de tensions montre que les espoirs d'une baisse des taux ne sont pas jugés très solides, alors que la crainte d'un ralentissement économique pourrait laisser espérer un retour à des politiques accommodantes.
Si certains économistes, comme ceux de Goldman Sachs, tablent sur trois, voire quatre baisses de taux cette année, d'autres craignent que la Fed s'abstienne de réduire ses taux jusqu'en décembre.
"Cette fois-ci, les marges de manoeuvre de la Fed pour soutenir l'activité à court terme seront limitées par l'inflation induite par ces nouvelles mesures tarifaires", prévient Sébastien Grasset, chez Auris Gestion.
En zone euro, l'inflation devrait en revanche poursuivre sa décrue, rendant possible une accélération de l'assouplissement monétaire de la BCE.
Dans l'Hexagone, la Banque de France prévoit un rebond de la croissance de l'économie française au premier trimestre de cette année après le léger fléchissement observé en fin d'année dernière.
Sur la base de sa dernière enquête de conjoncture, complétée par d'autres indicateurs, la BdF estime que le PIB devrait progresser de l'ordre de 0,2% sur les trois premiers mois de l'année, contre une baisse de 0,1% au quatrième trimestre.
Dans son étude du mois de mars, l'institution disait tabler sur une légère hausse du PIB au premier trimestre, comprise entre 0,1% et 0,2%.
A Londres, le baril de Brent cède 1.7%, à 60.5$, tandis que l'or s'arroge 2%, vers 3045$ l'once.
Dans l'actualité des sociétés tricolores, Fleury Michon dévoile un résultat net de 47,8 millions d'euros au titre de 2024, intégrant les transactions exceptionnelles de cession des titres de participation, mais une marge opérationnelle courante en retrait de 1,2 point à 1,5% du chiffre d'affaires.
Sanofi fait part de la publication dans le NEJM des résultats de l'étude de phase 3 HERCULES, montrant que le tolebrutinib retarde la progression du handicap chez les personnes présentant une sclérose en plaques (SEP) secondairement progressive sans poussées.
Riber publie un résultat net en progression de 21,4% à 4,1 millions d'euros pour 2024, ainsi qu'un résultat opérationnel courant en hausse de 14,4% à 4,5 millions, représentant 11% du chiffres d'affaires contre 10% en 2023.
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