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Marché: Pictet AM partage ses convictions

Alors que les marchés financiers traversent une période d'incertitude, Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM, a livré ce lundi 5 mai ses convictions pour les prochains mois, avec l'ambition de faire le tri entre les bruits et les faits, entre la rumeur et les chiffres.

Depuis la fermeture des marchés liée au Liberation Day, le flou domine. Les indices ont été durement affectés par l'instauration surprise de droits de douane prohibitifs décidés par les États-Unis, suivie de leur suspension inattendue pour une durée de 90 jours. Et le mystère reste entier quant à ce qui se passera au terme de ce délai...

" Une renégociation des accords commerciaux doit avoir lieu avec quasiment l'intégralité de la planète. Il n'y a donc pas vraiment d'endroit où se cacher ", souligne la banque de gestion.

Si le CAC 40 est en hausse depuis le début de l'année, une grande partie de sa surperformance par rapport aux actions américaines s'est estompée.

" On le voit très nettement aujourd'hui : les principaux acheteurs sont les particuliers — qui investissent notamment via des ETF, parfois même avec effet de levier — tandis que les institutionnels sont complètement en retrait ", analyse la banque.

"Cela signifie que tout mouvement aujourd'hui, et éventuellement un rebond des marchés, sera assez fragile, car uniquement porté par les particuliers", ajoute Christopher Dembik.

L'expert note toutefois que les fonds spéculatifs ne sont désormais plus vendeurs nets sur les actions technologiques. Dans ce contexte, les résultats de Nvidia, attendus le 28 mai, seront particulièrement scrutés.

" Il est toujours assez difficile de savoir à quoi s'attendre, notamment concernant les retombées éventuelles de la guerre commerciale, puisque Nvidia réalise une part importante de son chiffre d'affaires en Chine. En revanche, l'un de ses fournisseurs, SK Hynix, a annoncé un bénéfice record au premier trimestre ", précise le stratège.

Force est de constater que, malgré des niveaux de valorisation attrayants des valeurs technologiques américaines, aucun mouvement d'achat significatif n'est actuellement observé.

" Ce qui empêche aujourd'hui les acteurs institutionnels de se repositionner à l'achat, c'est bien évidemment la politique de Trump ", juge Pictet AM.

" L'autre point à considérer, ce sont bien sûr les tensions sur le marché obligataire américain ", ajoute Christopher Dembik. Le dossier est stratégique : c'est en effet lorsque le taux à 10 ans s'est rapproché des 5 % que Donald Trump a commencé à assouplir sa politique commerciale.

Le compartiment obligataire fait d'ailleurs l'objet de nombreuses rumeurs, notamment selon lesquelles les investisseurs étrangers — japonais, chinois, européens, etc. — se déferaient massivement des obligations du Trésor américain.

" Soyons très clairs : aujourd'hui, personne n'est en mesure d'affirmer cela, puisqu'aucun chiffre fiable n'a été communiqué ", martèle l'expert.

Pékin a notamment été soupçonné de vendre massivement des obligations américaines en réponse aux droits de douane imposés par Washington. Pictet AM appelle à la prudence. Et à la patience.
" On en saura plus fin mai, lorsque la banque centrale chinoise publiera l'évolution de ses réserves d'actifs. "

Enfin, Christopher Dembik est également revenu sur le mouvement de défiance croissant à l'égard du dollar. Selon lui, deux scénarios de marché se dessinent.

Le premier scénario envisage que l'incertitude liée à la politique tarifaire américaine entraîne une dépréciation continue du billet vert dans les mois à venir.

" C'est un peu notre scénario central. On estime que cette période d'incertitude sur l'économie américaine et la guerre commerciale va peser sur le dollar — peut-être une baisse supplémentaire de 8 à 10 % — et nous ne voyons pas de rebond du dollar à court terme. "

Le second scénario, évoqué par certains acteurs de marché, s'appuie sur une longue étude du chef économiste de la Maison Blanche, publiée en novembre 2024. Elle affirme qu'il ne faut pas seulement envisager une dépréciation du dollar, mais une véritable dévaluation, qui pourrait atteindre 20 à 30%.

" Elle pourrait survenir de différentes manières : à la suite d'une crise de liquidité, en cas de récession américaine, ou encore via une décision unilatérale de l'administration Trump de dévaluer le billet vert ", explique le spécialiste.

Selon lui, si l'administration Trump veut agir dans ce sens, elle devra le faire rapidement. Les élections de mi-mandat approchent l'année prochaine, et l'impact d'une dévaluation est considérable.
" Il faut donc que ses effets s'estompent avant le scrutin, ce qui signifie que cela doit se faire cette année. "

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