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Wall Street: pire séance depuis juin 2020

(CercleFinance.com) - Correction, "sell-off", "bain de sang".
.. les commentateurs ne savent quel vocable ou quelle périphrase privilégier au lendemain de l'annonce des surtaxes douanières mercredi soir depuis la roseraie de la Maison Blanche.

Personne n'osait prédire mercredi soir à 22H00 que le Dow Jones pourrait perdre -4% ce jeudi, ni le Nasdaq dévisser de -6%, et encore moins l'indice "Soxx" des semiconducteurs" subir un minikrach de -10%.

Cela fait pratiquement 2.850Mds$ de valeur boursière détruite en 24 heures, plusieurs fois l'équivalent du krach d'octobre 1987 ! Ce qui est certain, c'est que le plongeon de Wall Street est le pire observé depuis le 6 juin 2020.

Le Nasdaq Composite dévisse de -6% et l'enfoncement en clôture des 16.700 valide un scénario de rupture technique à la baisse moyen terme. Le Nasdaq-100 plonge de -5,4% (retour sur le plancher de début septembre 2024, repli de -16,5% depuis le 19 février), là encore une contre-performance digne des corrections majeures de mars 2020 ou mars 2022.

L'indice a pâti de l'effondrement de Dell -19%, Western Digital -18,3%, Microchip -16,8%, Micron -16,1%, ON Semiconductors -12,7%, Broadcom -10,5%... ou encore Applied Digital -9,3%, tir groupé de Meta, Apple ou Amazon à -9%, AMD -8,9%, ARM -8,5%...

La séance s'est même achevée en mode "vente à tout prix" avec un S&P500 qui plonge de -4,85% vers 5.396, dans le sillage des "7 fantastiques", mais également des valeurs pétrolières alors que le baril s'effondre de -7,1% : Valero dévisse de -14%, Marathon Petroleum de -13%, Halliburton lâche -12,9%, Diamondback et Devon -12,5%, Occidental -11%, Conoco -10,3%... Les valeurs bancaires ne sont pas mieux loties avec Bank of America -11%, American Express -10%, Morgan Stanley et Goldman Sachs -9,2%.

Le "VIX" fait une embardée de +39,6% (vers 30) et pulvérise le récent zénith des 27 : au-delà, cela commence à ressembler à un épisode "sell-off" comme on n'en avait plus observé depuis mars 2020. Autre signe marquant du stress ambiant, le rendement du "10 ans" vient de faire une incursion sous les 4,00% (soit -22 points de base en 24 heures).

Les marchés digèrent avec difficulté la mise en place de nouveaux droits de douane décidée par Donal Trump, donnant ainsi le coup d'envoi à une potentielle guerre commerciale néfaste pour l'économie mondiale.

Lors de son discours, le président américain a dévoilé une série de mesures imposant des droits de base au minimum de 10%, voire des taux bien plus élevés concernant certains pays, en particulier ceux affichant de forts excédents commerciaux vis-à-vis des US.

D'après la tableau qu'il a présenté, la Chine sera ainsi soumise à des droits de douane de 34% (+20% = 54%), l'Union européenne de 20%, le Japon de 24%, l'Inde de 26%, le Vietnam de 46% et le Royaume-Uni de 10%, le Canada et le Mexique étant pour l'instant exemptés de surtaxes, ainsi que la plupart des pays d'Amérique du Sud (et les Caraïbes, dont Martinique et Guadeloupe à 10%).

"La mauvaise surprise, c'est l'approche qu'il a adoptée vis-à-vis de la Chine, qui est de très mauvais augure au vu du rôle d'interconnecteur que joue son économie au niveau mondial", s'inquiète un analyste.

Si Washington assure que sa politique protectionniste vise à démarrer des négociations avec les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, les investisseurs redoutent plutôt une escalade de tensions avec des mesures de rétorsion susceptibles d'être prises rapidement par les pays visés.

Sachant que les nouveaux droits de douane doivent entrer en vigueur les 5 et 9 avril, la marge de manoeuvre pour démarrer des discussions commerciales s'avère en effet particulièrement étroite.

D'après Deutsche Bank, les "tarifs" pourraient facilement amputer entre 1% et 1,5% de croissance à l'économie américaine cette année, tout en accroissant l'inflation de base du même montant.

L'une des conséquences majeures, c'est le dollar qui craque de -2% sous 1,11/E et voit sa tendance haussière moyen terme remise en cause, avec toutes les conséquences inflationnistes que cela implique pour les consommateurs américains.

Les chiffres publiés ce jeudi passent évidemment au second plan : le déficit commercial des Etats-Unis s'est réduit à 122,7 milliards de dollars en février, grâce à une augmentation de 2,9% des exportations de biens et services.

Le Département du Travail a enregistré 219.000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis la semaine du 24 mars, un chiffre en baisse de 6.000 par rapport à la semaine précédente.

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