Paris: termine dans le rouge malgré le rebond de Wall Street
(CercleFinance.com) - Le terme boursier d'avril débute de façon contrastée : c'est "bullish" à Wall Street (+1,5% en moyenne pour les indices US) tandis que la Bourse de Paris termine sur une note de lourdeur (-0,26%).
Le CAC40 a longtemps hésité entre le rouge et le vert et cela n'a guère évolué malgré la réouverture de Wall Street en boulet de canon (+1,4% pour le "Dow" +1,6% pour le "S&P", +2% pour le Nasdaq), après un mauvais mois de mars (-6% pour le S&P500, -9% pour le Nasdaq).
Les indices américains ont toutefois mis fin vendredi dernier (journée des "4 sorcières) un terme à une série de quatre semaines consécutives dans le rouge, qui avaient auparavant ramené le S&P 500 en territoire de correction.
L'indice parisien avait conclu la séance de vendredi sur un repli de 0,6% à 8.042 points, mais conservé un gain hebdomadaire de 0,2%, ce qui lui permet de toujours se maintenir au-dessus des 8.000, non loin de ses niveaux records.
Avec un gain de presque 9% depuis le début de l'année, le marché parisien continue de largement surperformer Wall Street, qui s'est pourtant remis dans le bon sens de la marche la semaine passée.
L'indice VIX de la volatilité du CBOE, qui donne la mesure de l'anxiété des marchés, efface -6% et est repassé sous le niveau important des 20 points vendredi (18,10 ce lundi) après s'être dangereusement approché des 30 points la semaine précédente.
D'un point de vue technique, les analystes graphiques s'inquiètent toutefois de l'incapacité du S&P à revenir au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours, un seuil jugé critique, après quelques tentatives jugées peu fructueuses.
Les investisseurs comptent sur la série d'indicateurs économiques américains attendus dans les prochains jours pour permettre à New York de poursuivre le rebond amorcé la semaine passée.
Ce lundi, c'est la journée des "PMI": la croissance dans le secteur privé américain accélère nettement en mars, à en croire S&P Global dont l'indice PMI composite ressort à 53,5 en estimation flash pour le mois en cours, à comparer à 51,6 en février.
Cette évolution favorable de l'activité globale masque toutefois une forte divergence entre l'activité des services, dont l'indice grimpe de 3,3 points à 54,3, et la production manufacturière, qui voit au contraire le sien plonger de 5,7 points à 48,8.
Ils scruteront notamment vendredi l'indice des dépenses de consommation personnelle (PCE) pour voir si le rythme de l'inflation s'apaise, ce qui augmenterait les chances que la Fed décide de baisser ses taux rapidement.
Les marchés avaient salué la semaine dernière des propos tenus par le patron de la Fed qui avait déclaré qu'à son avis, la remontée de l'inflation due à l'implantation de nouveaux droits de douane ne serait que "passagère".
Sur fond d'inquiétudes sur la croissance américaine, les intervenants espèrent aussi que les indicateurs au programme de la semaine reflèteront un relatif dynamisme de l'activité, notamment du côté de la consommation.
"Les inquiétudes des investisseurs vis-à-vis d'une récession américaine sont infondées", estimait vendredi Claudia Panseri, la directrice des investissements chez UBS WM France.
Si les indicateurs américains leur fourniront davantage d'indices sur la santé de l'économie des Etats-Unis, les investisseurs surveilleront également de près la situation européenne, guettant le moindre signe qui permettrait de montrer que la conjoncture s'améliore sur le Vieux Continent.
Les investisseurs ont pris connaissance ce matin des indices PMI. L'indice PMI flash composite HCOB de l'activité globale en France s'est établi à 47 en mars, contre 45,1 le mois précédent, signalant ainsi un ralentissement de la contraction du secteur privé français.
En Zone euro, l'indice flash PMI composite HCOB de l'activité globale s'est redressé de 50,2 en février à 50,4 en mars, signalant ainsi une troisième hausse mensuelle consécutive de l'activité du secteur privé de la zone, et la plus forte depuis août 2024.
Sur l'obligataire, les T-Bonds pâtissent du retour du "risk-on" et se tendent de +7,5Pts à 4,328%, nos OAT sont stables à 3,465%, les Bunds rajoutent +1,1Pt à 2,78%.
L'Euro repasse sous les 1,08$ (1,0790$ au plus bas), soit un repli de -0,7%, explicable par le différentiel de rendement du jour.
L'attention des investisseurs se portera également sur l'évolution de la situation commerciale, Donald Trump ayant déclaré ce week-end qu'il s'apprêtait à frapper fort le 2 avril avec la mise en place de tarifs dits "réciproques", qu'il considère comme une riposte aux barrières commerciales imposés par d'autres pays, dont des partenaires historiques de premier plan des Etats-Unis.
"On peut s'attendre à ce que le sujet fasse les gros titres de la presse dans les jours qui viennent", souligne un trader.
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