Wall Street: la lourdeur l'emporte, scénario assez singulier
(CercleFinance.com) - Wall Street a évolué en montagnes russes non seulement durant la séance mais également dans les heures qui ont précédé les transactions habituelles.
Les indices ont connu un mystérieux décrochage de -1% en préouverture (à partir de 10H, heure française): après une ouverture en repli de -0,7% (avec un "VIX" en forte hausse de +5,5% à 21,15) ils se sont retournés vigoureusement à la hausse, inversant les scores initiaux à +0,7% (vers 16H).
Puis les vendeurs sont revenus à la charge et au final, le S&P500 lâche -0,22%, le Nasdaq -0,3%, le Dow Jones termine quasi inchangé... et le Russell-2000 sous performe avec -0,6% vers 2.069Pts.
La journée se conclut certes par un repli, avec un VIX quasi inchangé à 20, mais surtout par ce questionnement : qu'est ce qui a causé le "trou d'air" en préouverture ?
La journée était chargée en statistiques: l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie recule, selon l'indice de la Fed locale qui est passé de 18,1 en février à 12,5 en mars, soit sa deuxième baisse consécutive.
Les indicateurs de l'enquête concernant l'activité générale courante, les nouvelles commandes et les livraisons ont diminué tandis que de façon complètement paradoxale, l'indice de l'emploi a atteint un sommet pluriannuel.
La Fed de Philadelphie ajoute que les deux indices de prix restent élevés, et que les indicateurs futurs de l'enquête suggèrent des attentes de croissance se réduisent pour les six prochains mois.
Le Département du Travail annonce avoir enregistré une hausse marginale de +2.000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis la semaine dernière, à 223.000.
La moyenne mobile sur quatre semaines -plus représentative de la tendance de fond- est quant à elle ressortie à 227.000, en augmentation marginale de 750 par rapport à celle de la semaine précédente.
En peu plus tard, Wall Street a pris connaissance de 2 autres "stats" riches d'enseignement : l'indice des indicateurs avancés, censé préfigurer l'évolution de l'activité aux Etats-Unis, est ressorti en baisse de 0,3% en février après une contraction de 0,2% le mois précédent (révisée de -0,3% en première lecture), d'après le Conference Board.
Par ailleurs, alors que l'immobilier n'a jamais été aussi inabordable pour les ménages, les ventes de maisons existantes ont progressé de 4,2% en février pour atteindre un taux annuel désaisonnalisé de 4,26 millions (-1,2% par rapport à l'année dernière), selon les données de la National Association of Realtors (NAR).
Le prix médian des ventes de maisons existantes a augmenté de 3,8% le mois dernier par rapport à février 2024 pour s'établir à 398.400 dollars, ce qui représente le 20e mois consécutif de hausse des prix d'une année à l'autre (la barre des 400.000$ est proche, soit 3.000$ de "loyer"/mois pour un prêt de 320.000$).
Le stock de logements existants invendus a augmenté de 5,1% par rapport au mois précédent pour atteindre 1,24 million à la fin de février, soit l'équivalent de 3,5 mois d'offre au rythme actuel des ventes mensuelles.
Hier soir, la banque centrale américaine a maintenu comme prévu ses taux directeurs inchangés à 4,25/4,50% pour la deuxième fois consécutive, mais elle a fait part de commentaires et de projections interprétés comme plus "accommodants" que prévu.
Pour résumer la conférence de presse de Jerome Powell à l'issue du FOMC de mardi et mercredi : les dernières données économiques suggèrent que l'économie des Etats-Unis s'affaiblit un peu, mais que ni récession, ni surchauffe inflationniste ne pointent à l'horizon.
Il n'y a donc pas de nécessité de changer son fusil d'épaule : tout reste sous contrôle, la politique monétaire est bien calibrée, la FED saura s'adapter au fil des statistiques.
Les marchés obligataires US ont fini dans le vert : les T-Bonds "2035" se détendent de -1,5Pt vers 4,2410% (cela a été jusqu'à -7Pts en séance, mais le marché s'est ravisé).
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