Paris: proche des 8200 pts après une BCE sans surprise
(CercleFinance.com) - En vert à l'ouverture avant de s'enfoncer dans le rouge (cédant jusqu'à -0,4% peu avant 16h), la bourse de Paris a finalement relevé la tête en fin de séance.
Au gong final, l'indice parisien grappille 0,29%, à 8197 points, aidé par les envolées de Teleperformance (+7,4%), Saint-Gobain (+5,3%) ou encore Bouygues (+5,1%).
L'Euro-Stoxx50 fait plus fort encore avec +0,8% dans le sillage de Francfort (+1,6%), ce dernier s'envolant vers un nouveau record absolu de 23.447 pts (le précédent était de 23.300 pts).
L'accélération haussière des 90 dernières minutes est à mettre sur le compte du redressement relatif des indices US, partis de -1,5 à -2% (S&P500 puis Nasdaq) à désormais -0,9% et -1,3% respectivement. Notons tout de même que le VIX grimpe de +7% vers 23.5...
Les indices boursiers n'avaient pas réagi à la décision -sans surprise- de la BCE d'une réduction du taux directeur de 2,75% à 2,50%.
C'est la cinquième baisse de taux d'affilée et de la sixième au total depuis juin 2024.
L'impact est complètement obéré par les +50Pts de hausse en 4 jours du rendement des Bunds (+11Pts ce jeudi à 2,90%, ça ne s'arrange pas, contre 2,39% lundi) et les +45Pts de nos OAT (+10Pts vers 3,600%, elles partaient de 3,1400% lundi matin, leur pire niveau depuis fin 2011). Les T-Bonds se dégradent assez nettement, de +6Pts vers 4,327%, le "30 ans" se retend de +6,3Pts vers 4,623%.
C'est aussi la pire semaine pour les bons du Trésor en Euro du 21ème siècle, alors que les taux sont réduits dans l'intervalle, du jamais vu depuis que l'UE a vu le jour.
La Banque centrale européenne (BCE) a comme, on s'y attendait, abaissé ses taux directeurs d'un quart de point jeudi, un nouveau geste d'assouplissement de sa politique face à une croissance qui peine à rebondir.
Son Conseil des gouverneurs a décidé de réduire également le taux des opérations principales de refinancement à 2,65% et la facilité de prêt marginal à 2,90%.
Dans son communiqué, la BCE explique que le processus de désinflation reste "en bonne voie", avec une hausse des salaires qui continue de s'atténuer.
Alors qu'elle qualifiait jusqu'ici sa politique monétaire de "restrictive", la banque centrale la juge maintenant "moins restrictive" dans la mesure où la réduction de ses taux va rendre les nouveaux emprunts moins chers pour les entreprises et les ménages.
La journée est également marquée par un déluge de "stats" aux Etats Unis: dans le détail, la productivité non agricole aux Etats-Unis a augmenté de 1,5% en rythme annualisé au quatrième trimestre 2024, rapporte aujourd'hui le Bureau of Labor Statistics des États-Unis, la production totale ayant progressé de 2,4 % et le nombre d'heures travaillées de 0,8 %.
Par rapport au même trimestre de l'année précédente, la productivité du travail dans le secteur des entreprises non agricoles a augmenté de 2,0 % au quatrième trimestre 2024.
Les coûts unitaires de la main-d'oeuvre dans le secteur des entreprises non agricoles ont augmenté de 2,2 % au quatrième trimestre 2024, reflétant une hausse de 3,8 % de la rémunération horaire et une progression de 1,5 % de la productivité.
Plus inquiétant, le déficit commercial des Etats-Unis s'est creusé au mois de janvier en raison d'une forte hausse des importations qui pourrait accentuer les inquiétudes ayant trait à l'impact des nouveaux droits de douane sur l'activité économique.
Le déficit commercial a augmenté à 131,4 milliards, contre 98,1 milliards en décembre, selon les statistiques publiées jeudi par la Département du Commerce.
Les exportations ont augmenté de 1,2% à 269,8 milliards de dollars, une hausse emmenée principalement par la hausse des exportations d'avions commerciaux et de produits pharmaceutiques.
Mais les importations ont bondi dans le même temps de 10% de 329,5 milliards de dollars sous l'impulsion d'une envolée des importations de métaux, sans doute dans l'anticipation par les entreprises américaines de la mise en oeuvre de surtaxes douanières sur l'acier et l'aluminium par l'administration Trump.
Côté emploi, le Département du Travail annonce avoir enregistré une chute de -21.000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis la semaine du 24 février, pour un total de 221.000.
En Europe, les marchés de taux digèrent mal la nouvelle stratégie du "quoiqu'il en coûte" adoptée par l'Allemagne.
L'actualité politique du pays connaît en effet un regain de dynamisme inhabituel sous l'impulsion de son futur chancelier Friedrich Merz, qui est allé jusqu'à remettre en question le "frein à l'endettement" inscrit dans la Constitution.
L'un des impacts majeur de ce virage à 180°, c'est la flambée de l'Euro qui s'envole encore de +0,4% vers 1,083$ contre 1,0400 lundi matin (soit presque +4% en 4 séances).
Dans l'actualité des sociétés tricolores, Air France publie un chiffre d'affaires annuel de 31,5 milliards d'euros, en hausse de 4,8 % par rapport à l'année précédente. Le résultat d'exploitation s'inscrit à 1 601 millions d'euros, avec une marge d'exploitation de 5,1 %.
Havas a enregistré l'an dernier un chiffre d'affaires en hausse de 1,5% à 2,7 milliards d'euros, tandis que son Ebit ajusté a progressé de 3% à 338 millions d'euros, atteignant dans les deux cas des niveaux historiques.
JCDecaux annonce que son chiffre d'affaires Groupe pour l'année 2024 a augmenté de +10,2 %, +9,7 % en organique, pour atteindre 3 935,3 millions d'euros. Le résultat net a enregistré une hausse de +23,8 % à 258,9 millions d'euros, en augmentation de 36,8 % à 281,5 millions d'euros avant dépréciation.
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