Paris: en forte hausse après de nouvelles statistiques
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris profite d'un vif rebond mercredi matin, les espoirs suscités par le projet de défense européenne commune semblant reprendre le dessus sur les craintes d'une guerre commerciale globale.
L'indice CAC 40 grimpe de 2,2% vers 8225 points après le mouvement de consolidation de la veille.
Après être revenu lundi à quelques points de son record absolu de 8259 points inscrit en mai dernier, le marché parisien est reparti en nette baisse hier pour finir la séance sur un repli de plus de 1,8% à 8047,9 points.
Les investisseurs apparaissent actuellement tiraillés entre, d'une part, la perspective d'une reprise de l'activité liée à l'accélération des dépenses militaires en Europe et, de l'autre, la menace d'une guerre commerciale en réaction au programme protectionniste de Donald Trump.
Le président américain a réitéré hier, lors de son discours devant le Congrès, son intention de poursuivre sa politique de sanctions contre les partenaires commerciaux du pays, tout en reconnaissant que ces mesures risquaient de provoquer "quelques perturbations".
A Wall Street, le Dow Jones et le S&P 500, rendus nerveux depuis plusieurs semaines par la rhétorique du locataire de la Maison Blanche, ont clôturé pour la deuxième séance consécutive sur des baisses supérieures à 1%.
Baromètre de la nervosité des investisseurs, l'indice VIX de volatilité du S&P - souvent dénommé "baromètre de la peur" - est remonté un temps à plus de 26,5 points, soit une envolée de 10%, avant de se détendre vers 23,5.
Les investisseurs craignent que les hausses des droits de douane américains conjuguées aux mesures de rétorsion prises par la Chine et le Canada finissent par pénaliser la croissance mondiale et les profits des entreprises.
S'ajoutent à cela la prudence manifestée par la Fed face à une inflation persistante aux Etats-Unis et des indicateurs économiques témoignant d'un ralentissement de l'activité Outre-Atlantique.
"C'est un mélange assez toxique", reconnaît Michael Brown stratégiste chez Pepperstone.
"Il s'agit du genre d'environnement dans lequel il devient quasiment impossible pour les intervenants de bien évaluer le niveau de risque", souligne l'analyste.
La Chine a déclaré dans la nuit tabler sur une croissance économique d'environ 5% en 2025, tout en mettant en évidence un environnement mondial qualifié de "difficile".
Si le dossier des tensions commerciales a plutôt eu tendance à reléguer à l'arrière-plan les préoccupations économiques ces derniers temps, les nombreuses statistiques au programme aujourd'hui vont permettre un retour aux fondamentaux.
En France, La production dans l'ensemble de l'industrie a diminué de 0,6% en janvier, après une baisse de 0,5% en décembre, notamment sous l'effet de la contraction de l'industrie manufacturière seule, qui accuse un repli de 0,7% sur un mois après un recul de 1% le mois précédent.
Aux Etats-Unis figurent à l'agenda les commandes à l'industrie, l'enquête ADP sur l'emploi privé ainsi que l'ISM des services.
Les résultats d'adidas, Bayer, Sandoz et Abercrombie & Fitch seront également surveillés de près.
Etrangement, le spectre d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux ne conduit pas les investisseurs à se replier vers les valeurs refuges comme les emprunts du Trésor américain.
Le rendement à 10 ans américain, tombé brièvement à 4,18%, est ainsi revenu à 4,21% hier soir.
La perspective d'un accroissement de la dette dans la perspective d'une forte hausse des dépenses militaires en Europe favorise par ailleurs la remontée des rendements obligataires sur le Vieux Continent.
Le rendement des Bunds allemands à dix ans a dépassé hier le seuil de 2,5% pour la première depuis février 2024, tandis que les OAT françaises se dégradaient vers 2,23%.
Le marché pétrolier reste dans le rouge et s'achemine vers une nouvelle semaine de baisse du fait de l'impact défavorable de l'offensive commerciale de Donald Trump.
Si le Brent oscille autour de 71 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,4% sous 68 dollars avant la parution, dans l'après-midi, des stocks de pétrole aux Etats-Unis.
L'aversion au risque et la faiblesse du dollar, qui permet à l'euro de remonter au-delà de la barre de 1,06 face au billet vert, profitent en revanche pleinement à l'or, qui revient en direction de ses récents records en progressant de 0,3% à 2928,2 dollars.
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