Wall Street: les craintes autour de DeepSeek relativisées
(CercleFinance.com) - Wall Street devrait tenter de se stabiliser mardi après que le Nasdaq a accusé hier sa pire chute journalière (-3,1%) depuis le mois de décembre.
Une demi-heure avant l'ouverture, le contrat "future" sur le Dow Jones cède 0,1%, mais celui sur le Nasdaq 100 grignote 0,1%, signe d'une ouverture autour de l'équilibre.
Les investisseurs semblent quelque peu rassurés par les propos réconfortants tenus par les analystes au lendemain de l'onde de choc déclenchée par la présentation de l'application d'IA générative bon marché chinoise DeepSeek.
Le brutal décrochage essuyé hier avait conduit certains investisseurs à penser que les marchés d'actions américains étaient mûrs pour une correction, à savoir une baisse de plus de 10%.
Cela ne semble, à ce stade, pas en prendre le chemin.
Pour bon nombres d'observateurs, l'essor de DeepSeek va dans le sens d'une généralisation de l'IA et valide donc les gigantesques investissements récemment consentis dans le secteur par les géants américains de la tech.
"Si la course à l'IA s'accélère, elle continuera à stimuler une forte croissance structurelle des semi-conducteurs, en particulier pour les puces AI ASIC plus efficaces et les technologies de mise en réseau des centres de données", souligne Yan Taw Boon, gérant chez Neuberger Berman.
"Alors que le marché cède à ces inquiétudes, nous percevons cette situation comme une opportunité d'achat, en adoptant une approche plus tactique", indique le professionnel.
L'indice qui mesure la volatilité implicite du S&P 500 - souvent connu comme le "baromètre de la peur" - recule ce matin de 0,2% sous 17,9, après avoir bondi de plus de 20% hier.
La volatilité pourrait néanmoins rester élevée jusqu'à l'annonce de décision de politique monétaire de la Fed, prévue demain après-midi, voire jusqu'aux de Microsoft, Meta et Tesla, programmés après la clôture de mercredi.
Les marchés restent par ailleurs suspendus à l'évolution de la politique commerciale américaine et de la possible mise en place de nouveaux droits de douane ou de barrières aux frontières, la grande inconnue du moment.
"Si de nouveaux droits de douane sont effectivement imposés, cela pourrait alimenter l'inflation et aboutir à une position attentisme de la part de la Réserve fédérale", prévient Olivier Raingeard, directeur des investissements chez Neuflize OBC.
L'annonce, ce matin, d'une baisse de 2,2% de commandes de biens durables en décembre a eu peu d'impact sur la tendance.
En excluant le secteur des transports aux variations particulièrement volatiles (-7,4% en décembre), les commandes de biens durables se sont légèrement accrues le mois dernier, de 0,3%.
Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat, qui s'étaient fortement replié hier dans un contexte d'aversion pour le risque, se maintiennent autour de leurs récents planchers.
Le dix ans américain remonte au-delà de 4,55%, mais reste non loin de son creux de plus d'un mois touché hier, autour de 4,52%.
Le dollar suit le mouvement, ce qui fait refluer l'euro dans la zone de 1,0425, à la veille du communiqué de la Fed et à deux jours des décisions de la Banque centrale européenne (BCE).
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