CAC40: +longue série haussière en 10 ans, W-Street se replie
(CercleFinance.com) - Semaine 100% "verte" avec une 9ème séance de hausse consécutive, dans le sillage des valeurs du luxe, avec un CAC40 qui a progressé jusqu'au contact des 8.
000 (+1%) et flirté avec les +8% depuis le 1er janvier.
Depuis la mi-janvier, nos "4 fantastiques" du luxe ont retrouvé leur rôle de locomotives avec +5% sur Kering, +3% pour L'Oréal ou encore +1,5% pour LVMH et +2,3 % pour Hermès (record absolu à 2.700E), dans le sillage de Burberry (+15% à Londres) dont les résultats "moins pires que prévus" ont été salués par les marchés.
L'Euro-Stoxx50 (stable à 5.215) s'est offert ce matin un record à 5.260Pts, il conserve une avance de +0,2% : après avoir sous-performé les valeurs américaines l'an dernier, voire depuis plusieurs années, les actions européennes bénéficient depuis quelques semaines d'un retour en grâce motivé par leurs valorisations jugées peu exigeantes.
"En réalité, les actions européennes sont très nettement décotées par rapport aux actions américaines - la décote est de 40% entre le STOXX Europe 600 et le S&P 500", fait valoir Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
Une ouverture un peu hésitante de Wall Street calme l'euphorie initiale mais avec +0,4%, le CAC40 engrange environ +3% sur la semaine, idem pour l'E-Stoxx50.
Le Nasdaq cède un peu plus de 0,2%, le Russell-2000 -0,6% (moins d'appétit pour le risque), le Dow Jones se retourne à son tour à la baisse (-0,2%).
Mais les optimistes retiendront que le S&P500 (-0,1% vers 6.110) a battu ce vendredi un nouveau record dès 15H35 vers 6.128Pts.
Wall Street a été un peu douché cet après-midi par certain chiffres US, et notamment la croissance qui ralentit nettement dans le secteur privé américain en janvier, à en croire S&P Global dont l'indice PMI composite ressort à 52,4 en estimation "flash" contre 55,4 en données définitives pour le mois de décembre.
Ce ralentissement se centre sur l'économie des services, dont la production connait la plus faible progression depuis avril dernier, alors que la production manufacturière renoue marginalement avec la croissance après cinq mois de déclin.
Seconde déception, la baisse de la confiance du consommateur américain vers 71,1 en version finale, contre 74 en décembre, alors qu'il s'était établi à 73,2 en première estimation et que les économistes l'attendaient à 73.
Joanne Hsu, l'auteure du rapport, explique cette première baisse de l'indice en l'espace de six mois par la détérioration de la propension des ménages à acheter des biens durables et par la perspective d'une remontée du chômage.
Par ailleurs, les anticipations d'inflation à un an sont remontées en parallèle de 2,8% à 3,3%, repassant au-dessus de l'intervalle compris entre 2,3% et 3% au sein duquel elles évoluaient au cours des deux années ayant précédé la pandémie.
Selon l'UMich, environ 47% des participants à l'enquête déclarent s'attendre à ce que le taux de chômage augmente au cours de l'année à venir, un chiffre au plus haut depuis la récession liée à l'épidémie de Covid.
Enfin, les ventes de maisons existantes aux Etats-Unis se sont accrues de 2,2% en décembre 2024 par rapport au mois précédent, pour s'établir à un taux annuel désaisonnalisé de 4,24 millions, selon la Fédération nationale des agents immobiliers (NAR).
"Les consommateurs comprennent clairement les avantages à long terme de l'accession à la propriété. Les gains d'emplois et de salaires, ainsi que l'augmentation des stocks, ont un impact positif sur le marché", selon Lawrence Yun, économiste en chef de la NAR.
Le prix de vente médian des maisons existantes a augmenté de 6% par rapport à décembre 2023 pour atteindre 404.400 dollars, et le stock des logements existants invendus s'est établi à 1,15 million, représentant 3,3 mois de stocks au rythme d'écoulement actuel.
Il y avait également des chiffres en Europe et ils ont plus positifs : l'indice préliminaire PMI HOCB mesurant l'activité dans le secteur privé en France ressort en légère hausse au-delà de 48,3 mais il reste nettement en deçà des 50... et l'activité demeure languissante au sein de la zone euro.
"Ces chiffres confirment ce que nous savons déjà, à savoir que l'économie de la zone euro stagne, que le Royaume-Uni est enlisé dans la stagflation et que l'économie américaine continue de surpasser largement ses homologues", souligne Michael Brown, stratège de marchés chez Pepperstone.
L'analyste fait toutefois remarquer que de nombreux facteurs d'incertitudes demeurent, principalement liés à l'évolution de la politique commerciale américaine, ce qui pourrait faire dérailler le redressement boursier en cours.
"Aucun intervenant n'a intérêt à prendre des position trop importantes en ce moment, sachant qu'une déconvenue peut survenir à tout moment avec la possibilité qu'un tweet de Trump fasse rechuter le marché", prévient-il.
Le marché obligataire US se retourne après les PMI et l'U-Mich avec des T-Bonds qui retombent de 4,66% vers 4,600% (-3,6Pts).
En revanche, la tendance reste lourde en Europe avec des Bunds à 2,538% (+2,5Pts) et des OAT à 3,304% (+1Pt)... à noter que le "spread" OAT/Bund se contracte à moins de 77Pts de base.
L'euro confirme lui son retour et gagne 1% face au billet vert, à 1,0520$.
A Londres, le Brent progresse de 0,5%, à 78,2$ le baril.
Au niveau des résultats, les investisseurs suivront principalement les publications d'American Express et de Verizon, attendus à l'heure du déjeuner.
En Europe, Ericsson a annoncé ce matin avoir signé une "solide fin d'année" en 2024, avec un chiffre d'affaires en hausse de 2% au 4ème trimestre et un bénéfice net en hausse ressorti à 4,9 milliards de couronnes suédoises, contre 3,4 milliards un an plus tôt.
Dans l'actualité des sociétés tricolores, Stef affiche un chiffre d'affaires cumulé pour l'année 2024 de 4,8 milliards d'euros, en hausse de 8,1% (+2,8% à périmètre constant), dont près de 1,26 milliard au titre du quatrième trimestre, en progression de 8,8% (+3,4% à périmètre constant).
GL events prend 4% au lendemain de l'annonce par le spécialiste de l'évènementiel d'un chiffre d'affaires de 431 millions d'euros au titre du quatrième trimestre 2024, en croissance de plus de 4% et supérieur aux 410 millions attendus par Oddo BHF.
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