Taux : les scores se figent, malgré déluge de stats US et UE
(CercleFinance.com) - Le calme dont font preuve les marchés obligataires (stabilité quasi parfaite sur les T-Bonds US) ce jeudi, après l'euphorie de mercredi, est d'autant plus inattendu qu'une déferlante de statistiques ont été publiées ces dernières heures en Europe comme aux Etats Unis.
Le chiffre le plus attendu concernait les ventes de détail aux Etats-Unis et c'est une petite déception puisqu'elles ne progressent que de 0,4% en décembre, contre 0,6% anticipé selon le Département du Commerce.
Et c'est 2 fois moins que les +0,8% en rythme séquentiel en novembre (chiffre révisé par rapport à +0,7% en annonce initiale),
En excluant le secteur automobile (véhicules et équipements), à l'évolution parfois volatile, les ventes de détail américaines ont aussi augmenté de 0,4% le mois dernier, là où Bank of America indiquait anticiper une hausse de 0,6%.
Sur le front de l'emploi, le Département du Travail annonce avoir enregistré 217.000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis la semaine du 6 janvier, un chiffre en hausse de 14.000 par rapport à la semaine précédente.
Mais l'activité dans le secteur manufacturier se redresse vigoureusement (avec une hausse historique du "Philly-FED", la plus forte depuis juin 2020) dans la région de Philadelphie, à en croire l'indice calculé par la Fed locale, qui passe d'une lecture révisée de -10,9 en décembre à +44,3 en janvier, son plus haut niveau depuis avril 2021.
Parmi les composantes de l'indice général, les indices des nouvelles commandes (+47 points à 42,9) et des expéditions courantes (+39 points à 41) progressent à nouveau fortement, atteignant des sommets depuis novembre 2021 et octobre 2020 respectivement.
Côté inflation, les prix à l'importation ont enregistré en décembre une hausse de 0,1% pour le troisième mois consécutif, un chiffre qui montre que les tensions inflationnistes semblent désormais mieux maîtrisées aux Etats-Unis... mais attention, le diable se niche dans les détails.
Le Département du Travail souligne que les prix à l'import n'ont plus connu de progression supérieure à 0,1% depuis avril 2024.
Les prix de l'énergie ont pourtant augmenté de 1,4% le mois dernier, sous l'effet de la hausse des coûts du pétrole et du gaz naturel, soit leur plus forte progression depuis avril dernier.
La hausse des prix de l'alimentation et des boissons a par ailleurs accéléré en décembre, pour s'établir à 2,8% contre 1,4% en novembre.
En base annualisée, c'est-à-dire sur 12 mois glissants, les prix à l'importation affichent un gain de 2,2%, leur plus forte progression depuis décembre 2022.
Tous ces chiffres laissent les T-Bonds de marbre : leur forte détente de -10Pts de la veille en moyenne: le "10 ans" se stabilise à 4,655% et le "30 ans" se retend de +0,5Pt à 4,882% (insignifiant).
Côté Europe, le taux d'inflation en Allemagne mesuré par l'indice des prix de détail harmonisé aux normes européennes (IPCH) a été confirmé à 2,8% en décembre sur un an, a annoncé jeudi Destatis, l'office fédéral de la statistique.
Peu de réaction à la publication du compte-rendu de la réunion du 12 décembre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), qui s'était soldée par une quatrième baisse de taux en l'espace de six mois.
La présidente de l'institution, Christine Lagarde, avait alors exprimé sa préoccupation au sujet des risques baissiers pesant sur la croissance de la zone euro.
Les écarts du jour restent également très limités sur nos OAT de +0,5Pts à 3,3500%, les Bunds de +0,2Pts à 2,5300% (soit un spread inchangé de 82 points de base), les BTP italiens de +0,5Pts à 3,692%.
Si les derniers chiffres de l'inflation américaine sont de nature à rassurer, les investisseurs pourraient toutefois préférer rester sur la défensive en attendant l'investiture de Donald Trump, prévue lundi.
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