Marché: un programme chargé pour débuter l'année
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait évoluer avec prudence lundi dans les premiers échanges, au début d'une semaine qui sera principalement marquée par la publication des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis.
Vers 8h15, le contrat "future" - livraison fin janvier - sur l'indice CAC 40 perd 110 points à 7292,5 points, annonçant un début de semaine dans le rouge.
Après avoir signé un gain modeste de 0,2% jeudi pour la première séance de l'année, le marché parisien avait inversé la vapeur vendredi en lâchant plus de 1,5% à 7282 points, pour repasser sous le seuil des 7300 points.
Du point de vue des analystes, l'exercice 2025 s'annonce difficile pour le CAC, entre croissance économique en panne, incertitude politique tenace et décrochage vis-à-vis de Wall Street.
"Il y a peu de chance que l'indice parisien soit aidé prochainement par une éventuelle reprise économique en Chine", prévient ainsi Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
Pour le professionnel, les éléments techniques plaident également pour une poursuite du mouvement de repli amorcé depuis le mois de mai dernier.
"Le CAC 40 évolue nettement sous sa moyenne mobile à 200 jours, avec le risque d'avoir une poursuite de la baisse jusqu'aux 7000 points si la tendance négative perdure", avertit-il.
La trêve des confiseurs étant désormais bel et bien terminée, les indices PMI dans le secteur des services, attendus aujourd'hui, puis les chiffres de l'inflation en zone euro, prévus demain, vont occuper le devant de la scène.
"Nous pensons que ces chiffres montreront que les pressions inflationnistes de base continuent de refluer progressivement dans la zone euro, alors que la croissance économique reste faible", indiquent les équipes de Capital Economics.
La semaine qui s'ouvre sera également marquée notamment la parution, mercredi, des "minutes" de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.
Lors de son ultime réunion de l'année, les 17 et 18 décembre, la banque centrale avait pris de court beaucoup d'intervenants en évoquant l'entrée dans une "nouvelle phase" de la politique de la banque centrale, marquée par un rythme de baisses des taux moins rapide qu'auparavant.
Le compte-rendu de ses débats permettra peut-être aux investisseurs d'en savoir plus sur les motifs de cette décision et apportera peut-être des indications sur le rythme des baisses de taux à attendre cette année.
Mais la véritable épreuve de vérité aura lieu vendredi avec la publication des chiffres de l'emploi de décembre, statistique fétiche du marché et d'autant plus suivie que la Fed en a fait un élément d'orientation important de sa politique.
Les économistes attendent autour de 155.000 créations d'emploi hors agriculture, contre 227.000 en novembre, avec un taux de chômage stable à 4,2%.
Une statistique solide pourrait laisser craindre moins d'assouplissement monétaire de la part de la Fed et faire reculer Wall Street, d'autant que l'envolée de près de 23% du S&P 500 en 2024 semble appeler une consolidation.
"Nous restons toujours convaincus que les actions sont porteuses mais on ne peut pas exclure une phase de correction, certainement nécessaire pour avoir de nouveaux points d'entrée intéressants", rappelle Christopher Dembik.
Wall Street s'est soudainement repris vendredi après avoir aligné cinq séances consécutives de baisse.
Les investisseurs ont retrouvé de l'appétit pour les valeurs technologiques comme Tesla (+8,2%), Palantir (+6,1%) et Nvidia (+4,5%), ce qui a permis au S&P 500 de finit la séance sur un gain de plus de 1,2%.
Comme le veut la tradition, les marchés boursiers américains seront fermés demain pour la journée de deuil national prononcée en l'honneur de l'ancien président Jimmy Carter, décédé le 29 décembre à l'âge de 100 ans.
Sur le compartiment obligataire, le "spread" OAT/Bund s'écarte encore à 86 points de base, ce qui reflète l'exacerbation des doutes dans la capacité de la France à résoudre ses problèmes de déficits en 2025.
Outre-Atlantique, le rendement des Treasuries à dix ans reste peu changé, évoluant autour de 4,59%.
Du côté du pétrole, les cours ont tendance à consolider après leur redressement des dernières semaines. Le Brent cède autour de 0,2% à 76,3 dollars tandis que le WTI américain se replie de 0,3% sous 73,8 dollars.
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