CAC40 : réduit ses pertes avec W-Street et détente des taux
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris est en train de boucler une des pires semaines d'habillages de bilans depuis 2008 et s'inscrit en repli de -1% (vers 7.
250) pour cette séance des "4 sorcières", la dernière de l'année pour une majorité de gérants.
Petite consolation, le CAC40 réduit ses pertes grâce à quelques rachats à bon compte à Wall Street : les indices US avaient rouvert dans le rouge (-0,4% en moyenne) mais ils sont repassés en positif vers 16H15 et ce sont maintenant des gains de 0,7 à 0,8% qui se dessinent.
Le bilan hebdo ressort à Paris à -2,5% et le bilan annuel (c'est la fin de l'exercice 2024) s'établit à -4,4%, soit un différentiel de -11% par rapport à l'Euro-Stoxx50 (-0,6% ce vendredi mais +7% depuis le 1er janvier) et -33,5% par rapport au Nasdaq (qui renoue avec les 19.500), le plus phénoménal écart de l'histoire (post années 70).
L'indice parisien, qui a enfoncé en quelques jours les seuils psychologiques des 7400 et 7300 points, se dirige vers une second repli hebdomadaire consécutif, avec à la clé le test des 7.200Pts ce matin.
La semaine a été agitée, le discours moins accommodant de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, ayant ébranlé les marchés en faisant vaciller leurs anticipations concernant le calendrier des prochaines baisses de taux de l'institution.
"Les temps sont durs... Et rien ne permet d'être optimiste, pour le moment", déplorait en début de semaine Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
Alors que l'agence Moody's a récemment décidé de dégrader la note souveraine de la France, les observateurs s'attendent à ce que le climat d'instabilité politique qui règne dans l'Hexagone perdure en 2025.
Les PMI publiés en début de semaine ont par ailleurs alimenté les inquiétudes entourant la croissance en Europe, illustrées par les dernières prévisions de la BCE qui ne table que sur une hausse de 0,2% du PIB de la zone euro sur le 4ème trimestre.
Au terme d'une semaine marquée par un regain de nervosité des investisseurs, Wall Street affiche de lourdes pertes sur la semaine, le Dow Jones abandonnant à ce stade 3,4% depuis lundi.
Mais cela s'est également très mal passé pour les marchés de taux : le rendement des Treasuries à 10 ans a grimpé à 4,59% hier soir pour atteindre son plus haut niveau depuis la fin du mois de mai, avant de se tasser vers 4,525% (contre 3,62% mi-septembre), le "30 ans" passe le cap des 4,75% contre 4,000% au 1er janvier avant de revenir sur 4,71% après le "PCE".
En Europe, très mauvaise semaine également avec +5Pts en moyenne mais les pertes se réduisent : 3,10% pour nos OAT contre 3,117% et 2,2850% pour les Bunds contre 2,313% ce midi (soit 81Pts de "spread") et 3,447% pour les BTP italiens (-3Pts).
La thématique de l'inflation et de l'évolution de la politique monétaire Outre-Atlantique rebondit cet après-midi avec la publication de l'indice des prix PCE, la mesure de l'inflation privilégiée de la Fed: les prix progressent modestement de 0.1% en Novembre, même score pour l'indice "core" avec +0,1%.
Sur 12 mois le PCE progresse de +2,4% (contre +2,3%) mais le marché redoutait +2,5%, le "Core PCE" reste inchangé à +2,8%.
Autre stat robuste : les dépenses de consommation des ménages US ont augmenté de 81,3 milliards de dollars (+0,4 % en glissement mensuel) en novembre.
L'épargne personnelle s'est élevée à 968,1 milliards de dollars et le taux d'épargne personnel — l'épargne personnelle en pourcentage du revenu personnel disponible — était de 4,4 % en novembre.
Par ailleurs, le revenu des ménages états-uniens a augmenté de 71,1 milliards de dollars (0,3 % en glissement mensuel) en novembre pour un revenu personnel disponible (soit le revenu personnel moins les impôts) en hausse de 61,1 milliards de dollars (+0,3 %).
La majorité des traders tablent sur une nouvelle baisse de taux en mars, après une pause en janvier, mais tout indicateur suggérant une persistance de l'inflation relancerait le scénario d'une date plus tardive.
La question du mur budgétaire devrait également revenir hanter les esprits des investisseurs après le rejet d'un texte par la Chambre des représentants, contrôlée par les Républicains.
Donald Trump s'était opposé à cette proposition sur laquelle s'étaient entendu les deux camps, ce qui fait que les élus ont jusqu'à ce soir minuit pour éviter une paralysie de l'Etat fédéral ("shutdown").
Les échanges devraient de toute façon se caractériser par une certaine volatilité en cette journée des "quatre sorcières", marquée par l'arrivée à expiration de nombreux contrats d'options et de dérivés sur indices et actions.
Sur le marché des changes, l'euro, sous pression cette semaine après les propos plus restrictifs de Jerome Powell, tente de reprendre un peu de terrain face au dollar, il s'apprécie de +0,4% autour de 1,0400$.
Dans ce contexte de nervosité sur les places financières, même l'once d'or est revenu à des plus bas d'un mois, bien que le prix du métal jaune rebondisse de 0,5% à 2.628 dollars..
Les cours du brut évoluent quant à eux en baisse, le baril de brut léger américain retombant sous le seuil de 70 dollars tandis que le Brent revient en direction de 72,5 dollars.
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