CAC 40: une pause après huit séances consécutives de hausse
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait marquer une pause mardi matin après avoir aligné huit séances consécutives de hausse qui l'ont ramenée aux portes du seuil psychologique important des 7500 points.
Vers 8h15, le contrat "future" sur l'indice CAC 40 - livraison fin de mois - cède 27 points à 7464,5 points, laissant entrevoir un mouvement de respiration après le récent rebond.
Le marché parisien avait signé hier une entame de semaine sur les chapeaux de roues en terminant la séance de lundi sur un gain notable de 0,7% à 7480 points.
Après ses errements des deux derniers mois, le CAC est reparti de l'avant sous l'effet notamment du net redressement des valeurs du luxe, aidées par l'espoir de mesures de relance de l'économie chinoise.
Les secteurs les plus dépendants des cycles économiques, comme les matières premières et l'énergie, sont également revenus en grâce hier alors que Pékin a manifesté hier son intention de stimuler la demande pour renforcer la reprise.
Porté aussi par le fait que l'incertitude politique dans l'Hexagone ne se soit pas transformée en crise financière - ce qui soutient les valeurs bancaires - le CAC 40 a désormais repris près de 5% depuis le 27 novembre.
L'indice parisien n'en plus qu'à 1% de hausse afin de repasser positif sur l'année 2024.
Signe de ce climat d'apaisement, le différentiel entre le rendement des Bunds allemands à dix ans (2,12%) et celui des OAT de même échéance(2,87) continue de se contracter, avec un "spread" qui n'atteint plus que 75 points de de base contre 88 points il y a 10 jours.
Pourtant, après avoir consulté plusieurs partis politiques, le président Emmanuel Macron n'a toujours pas nommé de premier ministre alors que le gouvernement Barnier est tombé il y a maintenant près d'une semaine.
"Mais les investisseurs ne semblent pas trop s'alarmer de la situation", observe Jim Reid, analyste marchés chez Deutsche Bank.
La question qui se pose maintenant est de savoir si ces dernières séances n'ont constitué qu'un simple effet-rattrapage après la récente sous-performance ou s'il convient d'espérer une trajectoire de hausse plus durable.
Un premier "test" arrivera jeudi avec la réunion de la BCE, qui devrait déboucher sur une nouvelle baisse de 25 points de base de ses taux directeurs.
Au vu de la croissance morose sur le Vieux Continent, certains analystes estiment que l'institution basée à Francfort pourrait se décider à ramener le loyer de l'argent à des niveaux plus bas qu'anticipé.
"Dans le contexte économique difficile que l'on connait au sein de la zone euro, la BCE pourrait par ailleurs être conduite à aller plus loin dans son cycle de baisse de taux", juge Odile Camblain, la responsable de la gestion diversifiée chez Crédit Mutuel AM
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, avait dernièrement évoqué devant le Parlement européen les risques qui pesaient sur les perspectives de croissance de la zone euro en général, et sur la France en particulier.
"Le taux de rémunération des dépôts pourrait donc être abaissé à 1,75% plus rapidement que prévu, ce qui pourrait avoir un impact positif sur la conjoncture française", souligne la gérante de fonds.
Le retour de l'appétit pour le risque à Paris survient alors que Wall Street amorce, au contraire, un épisode de consolidation après avoir enchaîné les records ces dernières semaines.
Le Dow Jones s'est effrité de plus de 0,5% hier soir et le S&P 500 et le Nasdaq ont perdu 0,6%, tous plombés par le recul de Nvidia (-2,5%) suite à l'ouverture par le régulateur du marché chinois d'une enquête sur le géant des puces dédiées à l'IA pour violation présumée de la loi anti-monopole.
Alors que les chiffres de l'emploi publiés vendredi dernier n'ont pas fourni d'indications décisives, les investisseurs se préparent à la publication, demain, des derniers chiffres de l'inflation qui seront particulièrement suivis à une semaine de la dernière réunion de l'année de la Fed.
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