CAC40 : sans tendance, W-Street commence à plafonner
(CercleFinance.com) - La bourse de Paris (+0,1%) peine à rester dans le vert alors que Wall Street s'effrite de 0,1 à 0,3%.
Le CAC avait bien démarré la séance dans le sillage de Wall Street (2 nouveaux records) et de Tokyo (+1,9% ce matin) mais il revient d'un zénith de 7.319 (+1,1%) à un quasi équilibre, et repassait même en territoire négatif (-0,1% à 7.230 vers 16H, soit -4% sur 2024).
Une fois de plus, notre bourse est plombée par le climat d'incertitude politique et budgétaire persistant dans l'Hexagone... et sous-performe de façon criante les autres places européennes (+0,3% en moyenne) et notamment Francfort.
Le DAX40 inscrit un nouveau record absolu, au-delà de la barre emblématique des 20.000 (soit +19,2% depuis le 1er janvier)... alors même que l'économie allemande est dans le coma, sur fond d'élections législatives complètement incertaines et "illisibles" (quelle coalition et sur quel projet politique pour l'un ou l'autre camp ?) le 23 février prochain.
Les investisseurs font cependant preuve d'un grand sang froid face aux derniers développements survenus à l'Assemblée nationale, où le gouvernement Barnier semble désormais au bord du gouffre.
Alors que le premier ministre a décidé hier d'avoir recours au 49.3 pour faire passer son projet de loi de financement de la Sécurité sociale, Marine Le Pen, la présidente du groupe d'extrême droite à l'Assemblée, a annoncé que son groupe prévoyait le dépôt d'une motion de censure.
Certains élus socialistes ou EELV ont déclaré publiquement qu'ils ne voteraient pas la mention pour ne pas participer au "chaos"... seront-ils assez nombreux à faire défection aux "consignes de groupe" ?
Si les analystes redoutent une période prolongée de turbulences politiques, l'impasse actuelle fait craindre le pire pour la question encore plus cruciale de la situation budgétaire du pays et d'une éventuelle flambée de ses coûts d'emprunt.
"La formation d'un nouveau gouvernement bénéficiant d'un soutien plus large risque d'être très difficile", préviennent les équipes de Commerzbank.
"En effet, le centre n'a pas de majorité et un compromis entre celui-ci et les partis plus modérés de l'éventail des partis de gauche risque d'être difficile à trouver", s'inquiète la banque allemande.
"Tout cela laisse penser que l'assainissement des finances publiques françaises sera très lent, d'autant plus qu'il n'y aura pas d'élan sensible de la conjoncture", conclut l'établissement germanique.
Toutes ces inquiétudes semblent suffisantes pour entretenir la baisse du marché parisien, qui accuse des pertes de 9,5% sur les six mois écoulés, soit juste avant la dissolution.
"La Bourse de Paris broie du noir", résume Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
"Les statistiques économiques sont mauvaises, en particulier les PMI manufacturier et du secteur des services. Cela fait des mois qu'ils sont largement inférieurs à 50 et ancrés à des niveaux de contraction extrêmement forts qui n'augurent rien de bon pour l'économie française", souligne-t-il.
"Dans ce contexte, il ne serait pas surprenant que le CAC 40 finisse l'année sous les 7000 points symboliques et donc en négatif alors que le S&P 500 affiche une hausse de plus de 25% sur un an", note l'analyste.
Sur le marché des devises, l'euro se ressaisit un peu face au dollar : il remonte de 1,0490 vers 1,0520 (+0,25%), le regain d'incertitude politique en France étant considéré comme un facteur défavorable à la monnaie unique.
Les cours du "Brent" s'inscrivent en hausse de +2% vers 73,5$ à deux jours de la réunion de l'Opep, le WTI progresse de 3% à 69,7$ le baril.
Les analystes de DeftHedge, un spécialiste de la gestion du risque lié aux changes et aux matières premières, font néanmoins remarquer que les prix de l'or noir "restent bloqués près de niveaux de soutien clés" et que "les fondamentaux plaident toujours pour une baisse des prix à long terme".
La journée est calme sur le front obligataire, faute de "stats" et de "market movers" : nos OAT se détendent un peu vers 2,892% (-2,2Pts) les Bunds sont quasi stables (+0,6Pt à 2,0400%), les BTP italiens effacent -1Pt à 3,2520%.
Le seul chiffre du jour concernait les ouvertures de postes ("JOLTS") : elles ont légèrement augmenté en octobre aux Etats-Unis, selon l'enquête publiée ce mardi par le Département du Travail.
Le nombre des ouvertures de postes a atteint 7,74 millions en octobre, à comparer avec 7,37 millions au mois de septembre.
D'après Washington, les secteurs les plus dynamiques ont été les services professionnels et aux entreprises (+209.000), l'hébergement et la restauration (+162.000) et l'information (+87.000), tandis que l'administration fédérale a publié 26.000 offres en moins.
D'une année sur l'autre, le nombre des ouvertures de postes s'inscrit néanmoins en repli de 941.000, puisque celui-ci atteignait 8,68 millions en octobre 2023.
Dans l'actualité des sociétés tricolores, Edenred annonce étendre son programme de rachat d'actions à un montant pouvant désormais atteindre 600 millions d'euros (et non plus 300 millions) pour les trois prochaines années, avec l'objectif d'annuler les actions rachetées.
La société a par ailleurs indiqué avoir finalisé l'acquisition de l'activité de cartes énergie d'IP, une opération qui va lui permettre de devenir le second acteur du marché en Italie.
Sanofi a prévu d'investir autour d'un milliard d'euros dans la construction d'un nouveau site de production d'insuline basé à Beijing, à en croire des informations officielles relayées ce mardi.
Enfin, Legrand fait part de l'acquisition de Power Bus Way, spécialiste nord-américain de premier plan des busbars (systèmes d'alimentation électrique par jeux de barres métalliques) de puissance Cable Bus, principalement à destination des centres de données.
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