Paris: en repli malgré les performances des indices US
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris débute dans le rouge mardi matin en raison de la menace lancée par Donald Trump en vue d'imposer de nouveaux droits de douane aux Etats-Unis, notamment à l'encontre la Chine.
L'indice CAC40 lâche 0,6% vers 7210 points suite à trois séances consécutives passées en territoire positif.
Après un début de séance en fanfare et un gain de plus de 1% dès l'ouverture, le marché parisien avait vu ses gains s'éroder au fil de la séance d'hier pour se se contenter d'un gain anecdotique de 0,03% à 7257 points au coup de cloche final.
Wall Street a signé une meilleure entame de semaine, sur fond de nette détente des rendements obligataires avec la nomination au poste de Secrétaire au Trésor américain de Scott Bessent, un fin connaisseur des marchés financiers.
Avec des hausses de respectivement 1% et 0,3%, le Dow Jones et le S&P 500 ont inscrit de nouveaux plus hauts historiques tandis que le Nasdaq (+0,3%) repassait le cap des 19.000 points.
Conséquence, le différentiel de performance entre les actions américains et européenne a continué de s'accroître, ce qui rend bon nombre d'analystes perplexes quant à la capacité de l'Europe à opérer un éventuel "rattrapage" boursier par rapport aux Etats-Unis d'ici à la fin de l'année.
La performance de l'indice S&P 500 depuis le début de l'année atteint désormais plus de 25%, soit plus de quatre fois celle de l'Euro STOXX 50 (+6%) sur la même période.
Les intervenants estiment que les inquiétudes persistantes entourant la santé économique du Vieux Continent, Allemagne en tête, devraient maintenir les places européennes au sein des marges étroites dans lesquelles elles fluctuent depuis de longues semaines.
Pour ne rien arranger, Donald Trump a manifesté hier son intention d'augmenter les droits de douane sur les produits venant de Chine, du Canada et du Mexique, une décision qui pourrait également bientôt toucher l'Europe.
Le président élu américain compte imposer 25% de taxes supplémentaires sur les produits canadiens et mexicains importés aux Etats-Unis, tandis que les biens chinois se verraient, eux, appliquer 10% de droits de douane additionnels.
Ces déclarations pourraient reléguer au second plan les "minutes" de la Fed, qui doit publier dans la soirée le compte-rendu de sa réunion des 6 et 7 novembre qui s'était soldée par la décision unanime de baisser les taux de 25 points de base.
Le document pourrait apporter quelques éclairages sur les intentions de la banque centrale en matière de baisses de taux et sur son diagnostic sur la santé de l'économie américaine.
Lors de ses dernières interventions, Jerome Powell a noté que l'économie américaine demeurait solide et qu'il n'y avait aucun besoin d'agir dans l'urgence, tout en gardant ouverte l'option d'une baisse en décembre.
D'après le baromètre FedWatch du CME Group, les investisseurs évaluent à 56,2% la probabilité d'une baisse de taux de 25 points de base de la banque centrale au mois de décembre contre encore 74,6% il y a un mois.
Entre-temps, le marché aura pris connaissance dans l'après-midi des ventes de logements neufs aux Etats-Unis, pour laquelle la demande reste faible en raison du prix élevés des logements et de taux d'emprunts toujours élevés.
L'indice de confiance du Conference Board, elle aussi prévue dans l'après-midi, pourrait de son côté confirmé son embellie avec l'élection de Donald Trump et la promesse d'allègements d'impôts pour les ménages.
Du côté des résultats, les distributeurs américains Abercrombie & Fitch et Best Buy dévoileront leurs comptes avant l'ouverture de Wall Street, avant les publications de Dell et HP prévues dans la soirée.
Sur le marché obligataire, le rendement du 10 ans américain se détend vers 4,26% après avoir déjà fortement reculé la veille suite à l'officialisation de Scott Bessent en tant que secrétaire du Trésor.
En Europe, l'embellie est plus timide avec un dix ans allemand qui se stabilise à 2,21% après l'indice Ifo du climat des affaires décevant publié la veille, tandis que le rendement de l'OAT de même échéance ressort à 3,02%.
Sur le marché des changes, le dollar remonte en force face à l'euro suite aux propos de Donald Trump, ce qui ramène la monnaie unique à de nouveaux plus bas de deux ans, autour de 1,0475.
Les cours du brut sont peu changés sur des espoirs d'un éventuel cessez-le-feu entre Israël et le Liban. Le baril du Brent avance de 0,1% à 73,1 dollars tandis que celui du brut léger américain reste stable sous 69 dollars.
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