Taux: le 'risk-on' plombe les T-Bonds malgré geste FED jeudi
(CercleFinance.com) - Le tableau est assez singulier mais illustre un cas de figure assez classique : quand les indices boursiers montent (et beaucoup en l'occurrence) et que le "risk-on" règne sans partage, il arrive que les marchés obligataires souffrent.
.. et beaucoup en l'occurrence vu l'euphorie qui s'empare de Wall Street avec des +3,1% sur le Dow Jones, +5,4% sur le Russell-2000.
C'est une journée presque noire pour l'obligataire qui vit un calvaire depuis 6 semaines : les taux longs s'étaient déjà retendus de +70 à +75Pts (du jamais vu lors de l'amorce d'un cycle de baisse de taux par la FED) mais là, c'est +20Pts de plus en 24H et +25Pts en 36H.
Mais Wall Street ne manifeste aucune inquiétude face à la spectaculaire tension des taux du jour : le "30 ans" US s'est envolé de +22,5Pts vers 4,675% (4,652% ce soir, soit +20Pts), le "10 ans" de +21Pts vers 4,4860% (pire score depuis le 10 juin ou le 1er juillet) avant de se replier imperceptiblement vers 4,478% (soit +19Pts).
On a du mal à se figurer que la FED va réduire son taux directeur de -25Pts demain soir (20H), un scénario qui fait pourtant consensus après le plongeon des créations d'emploi en octobre puis des "ouvertures de jobs" disponibles.
Pour en revenir au contexte politique, le triomphe des Républicains est total... et le rouleau compresseur médiatique excluait totalement de concevoir un tel scénario.
Contrairement aux anticipations inspirées de 2016 (Trump obtient le plus grand nombre de grands électeurs mais reste minoritaire en voix), le vote populaire ressemble à un raz de marée avec 6 millions de suffrages d'avance en faveur du Parti républicain.
Et là, c'est aussi une très grosse surprise : l'administration républicaine bénéficiera du contrôle des deux chambres du Congrès... pour au moins 2 ans, ce qui laisse carte blanche à Donald trump pour dérouler ses mesures fiscales d'allégements d'impôts et de mesures de relance, sous protections de droits de douane accrus à l'encontre de la Chine, voire de l'Europe... sans oublier le Mexique et même le Canada.
Le repli des places européennes s'alimente symétriquement des craintes d'une politique commerciale agressive et des tensions géopolitiques, notamment en raison des changements prévisibles concernant le financement de l'OTAN qui reposerait davantage sur des contributions européennes.
Vu l'actualité politique, plusieurs données macroéconomiques ont été publiées en Europe, dans une relative indifférence, notamment les indices PMI composites pour le mois d'octobre.
L'indice HCOB PMI composite de l'activité globale en France, calculé par S&P Global, s'est replié de 48,6 en septembre à 48,1 en octobre, signalant ainsi la plus forte contraction de l'activité du secteur privé français depuis février dernier.
L'indice PMI composite HCOB de l'activité globale dans la zone euro s'est inscrit à 50 en octobre, reflétant ainsi une parfaite stabilité de l'activité du secteur privé, après avoir traduit une légère contraction en s'établissant à 49,6 le mois précédent.
Alors que les places européennes corrigent, les taux peinent à se détendre : les Bunds rajoute 1,2Pt à 2,403%, même écart pour nos nos OAT à 3,171%, les BTP italiens se tendent de +1,2Pts à 3,732%.
Enfin, Outre-Manche, la bérézina des "Gilts" se poursuit avec cette fois +8Pts vers 4,612%, après 4,644% au pire moment... qui est aussi le pire score depuis mi-octobre 2023.
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