Wall Street: hausse paradoxale, mais rituel lors d'élections
(CercleFinance.com) - La tradition qui veut que la séance de bourse du jour de l'élection présidentielle soit une séance de hausse (6 sur 6 au 21ème siècle, +4,1% en 2008, +1,8% en 2020) a été pleinement respectée avec une progression moyenne de +1,2% de Wall Street.
Les investisseurs semblent ignorer la hausse des taux (+5Pts en moyenne), les déficits commerciaux records, les incertitudes politiques alimentée aujourd'hui par un communiqué de au point que l'état major démocrate qui estime que le résultat final pourrait ne pas être connu avant plusieurs jours.
Wall Street qui avait clôturé en léger repli lundi a complètement renversé la vapeur avec +1,4% sur le Nasdaq (18.440), +1,23% sur le S&P500 (5.782) et +1% sur le Dow Jones à 42.222.
Le Nasdaq-100 a été dopé par le ramassage des "titans" de la coté, et notamment de Nvidia qui flambait de +2,85% et s'empare de la plus haute marche du podium des capitalisations mondiales avec 3.450Mds$.
A noter les bonnes performance de Micron (+3,7%) puis d'Intel et Broadcom avec +3,6 et +3,2% respectivement, le "SOXX" affichant +1,2%.
La vedette du jour restera un concurrent de ST-Micro : Global Foundries (microcontrôleurs pour le secteur automobile) s'envolait de +15,5%.
Non seulement les acheteurs reviennent en force mais ils ne s'empressent pas de se couvrir : le "VIX" (qui mesure l'évolution du ratio call/put) s'est détendu de -5,5% vers 20,5.
La forte hausse du VIX depuis la semaine dernière (à proximité des 22E) s'expliquait par la tension des taux (une victoire Trump serait jugée inflationniste) : il y aurait donc eu toutes les raisons de le voir franchir allègrement les 22 ce soir mais la dégradation initiale des T-Bonds a été littéralement ignorée.
Le "10 ans" se tendait de +5Pt vers 4,36% et et le "2 ans" de +5,5Pts à 4,21% (cours observé à 17H30) mais une nette détente (alimentée par une rumeur de victoire de K.Harris) a fait retomber la fièvre : le "10 ans" finit quasi inchangé à 4,289%, le "2 ans" à 4,16%.
Les "chiffres du jour" n'expliquent pas davantage la bonne humeur de Wall Street : le déficit commercial se creuse de près de -20% à -84,4Mds$ en septembre (par rapport à celui de 70,8Mds$ du mois précédent).
Selon le Département du Commerce, cette spectaculaire dégradation résulte à la fois d'un tassement de 1,2% des exportations américaines de biens et services, à 267,9 milliards de dollars, et d'une augmentation de 3% des importations, à 352,3Md$.
Côté activité, la croissance du secteur privé américain accélère un peu moins qu'estimé initialement en octobre, à en croire l'indice PMI composite de S&P Global qui ressort à 54,1 en définitive, contre 54,3 en estimation flash, et après 54 pour le mois précédent.
L'indice PMI des services des Etats-Unis -calculé par S&P Global- se tasse légèrement en octobre, s'établissant à 55 contre 55,2 le mois précédent, mais se maintient largement au-dessus des 50 qui marquent la limite entre expansion et contraction de l'activité du secteur.
S&P Global observe ainsi une croissance soutenue de l'activité et des nouvelles affaires, tandis que l'emploi a continué de reculer marginalement et que les prix à la production ont connu leur plus faible hausse depuis près de quatre ans et demi.
Publié séparément, l'indice de l'Institute for Supply Management (ISM) signale pour sa part une accélération de la croissance du secteur non-manufacturier américain, ressortant à 56 pour le mois écoulé, à comparer à 54,9 en septembre.
L'indice reflète donc une progression toujours solide du secteur privé, avec néanmoins des réductions des niveaux d'emplois pour un troisième mois de suite, tandis que l'inflation des prix a atteint un plus bas de 53 mois.
Le Dollar finit en assez net repli avec -0,4%, ce qui là encore peut sembler paradoxal vu le niveau des taux... mais cette baisse semble refléter le pari sur un "geste" de la FED ce jeudi avec une baisse de taux de -25Pts... que le marché obligataire ne reflète pourtant pas.
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