Wall Street: +0,5%, mais jusqu'où les taux s'envoleront-ils?
(CercleFinance.com) - Wall Street a enrayé la violente glissade de jeudi (une fin de mois d'octobre complètement ratée, le S&P500 effaçant en une seule séance 100% de ses gains mensuels) et a entamé novembre sur une note modérément positive.
Les gains auraient pu s'évaporer au fil des heures vu la lourde rechute des marchés de taux, avec une remontée en flèche symétrique des rendements à partir de 13h45, jusque vers les pires niveaux observés depuis le 4 juillet.
Au final, le Dow Jones s'adjuge +0,7% à 42.052, le S&P500 +0,4% à près de 5.729 et le Nasdaq Composite (-2,8% la veille) rebondit de +0,8% vers 18.240... un peu freiné par Apple (-1,3%) au lendemain de résultats brillants, mais sans surprise.
Le Nasdaq-100 (+0,7%) a été tiré à la hausse par la locomotive Intel (+6,8%) et Amazon (+6,2%), sans oublier Atlassian avec +19% (seulement 36Mds$ de "capi" et 31Mds$ la veille), mais l'indice a été handicapé par les -2,6% de PayPal et les -1,5% d'AMD... et bien sûr des taux qui ne baissent que pour mieux remonter les heures suivantes.
La dégradation des taux s'avère sans lien logique apparent avec le rapport sur l'emploi (NFP) : le "10 ans" US se retend de +10,3 points de base vers 4,39% (+15,5 pbs sur la semaine écoulée), le "30 ans" de +10,5 pbs vers 4,58%... et le "2 ans" prend +12 pbs sur la semaine à 4,213% (niveau du 1er août).
Une telle tension n'a d'ailleurs aucune cohérence par rapport à n'importe quel chiffre publié plus tôt cette semaine, et encore moins s'agissant du "NFP". L'économie américaine n'aurait en effet généré que 12.000 emplois non agricoles au mois d'octobre au lieu de 113.000 (consensus médian), selon le "Department of Labour" (DoL).
Le taux de chômage s'est toutefois maintenu à 4,1%, conformément aux attentes, tandis que le taux de participation à la force de travail s'est établi à 62,6%, et que le revenu horaire moyen a augmenté de 4% sur un an.
Par ailleurs, les créations de postes non agricoles des deux mois précédents ont été révisées, de 159.000 à 78.000 pour août et de 254.000 à 223.000 pour septembre, soit un solde de révision total de -112.000 pour ces deux mois.
"Le marché du travail a sans doute pâti de divers aléas en octobre", prévenait Oddo BHF en début de semaine. Mais personne n'anticipait une chute de 95% des créations d'emplois, ce qui signifie que le chiffre est très "biaisé" et connaîtra certainement une forte révision à la hausse le mois prochain... c'est ce que pronostique Joe Biden qui s'est empressé de faire une déclaration rassurante à ce sujet.
Autre chiffre très attendu, l'indice PMI manufacturier des Etats-Unis (calculé par S&P Global): il se redresse légèrement en octobre, s'établissant à 48,5 contre 47,3 le mois précédent, mais se maintient sous le seuil des 50 qui marque la limite entre expansion et contraction de l'activité du secteur.
S&P Global précise que la production et les nouvelles commandes ont diminué moins fortement le mois dernier, tandis que les pressions inflationnistes ont faibli, et que les récents ouragans ont causé des retards dans les chaines d'approvisionnements.
Publié séparément, l'indice de l'Institute for Supply Management (ISM) brosse un portrait moins souriant du secteur manufacturier américain, se contractant à 46,5 pour le mois écoulé, à comparer à 47,2 en septembre.
Le comportement des T-Bonds semble bel et bien refléter un résultat bien différent de ce que les médias "mainstream", majoritairement pro-démocrates, anticipent depuis des semaines, c'est-à-dire une victoire de la candidate démocrate, avantagée par un vote féminin qui lui est majoritairement acquis.
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