(CercleFinance.com) - Il y comme un sorte de hiatus entre la forte hausse du baril de pétrole, la progression du $ suite à de nouveaux développements inquiétants au Proche Orient et la dégradation assez marquée des marchés obligataires et des bons du Trésor, pourtant considérés comme des actifs refuges.
Le "10 ans" US se retend de +4,5Pts vers 3,834%, le "2 ans" de +6Pts à 3,697%.
Il n'y a pas de logique par rapport aux "chiffres du jour", d'ailleurs le jeux étaient fait avant du "PMI Composite" américain.
La croissance du secteur privé américain a ralenti un peu plus qu'estimé initialement en septembre, à en croire l'indice PMI de S&P Global qui ressort à 54 en estimation définitive, contre 54,4 en estimation flash et après 54,6 pour le mois précédent.
La croissance s'est appuyée sur une progression soutenue de l'activité des services, tandis que le recul de la production manufacturière s'est accentué. Par ailleurs, l'enquête révèle un renforcement des pressions inflationnistes.
A la veille de la publication du "NFP", le chômage hebdo aux Etats-Unis était très attendu: c'est un "non-événement".
Le Département du Travail annonce avoir enregistré une hausse de 6.000, à 225.000, des nouvelles inscriptions aux allocations chômage lors de la semaine du 23 septembre,
La moyenne mobile sur quatre semaines -plus représentative de la tendance de fond- est quant à elle ressortie quasi-inchangée, à 224 250
Enfin, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités reste stable (-à 1.000 près) à 1 826 000.
En Europe, la tendance était tout aussi négative qu'aux US : les Bunds se dégradent avec 4Pts à 2,143% puis +6,4Pts sur nos OAT à 2,94% (soit 80Pts de "spread").
Du coup, les Bons espagnols (+3Pts) repassent sous nos OAT avec 3,928%.
Les BTP italiens affichent +4,2Pts à 3,4800%, soit 55Pts de plus que nos OAT.
Pas de lien non plus avec les "stats" du jour : l'indice PMI composite HCOB de l'activité globale dans la zone euro s'est replié à 49,6 en septembre contre 51 en août pour la première fois depuis février.
Par ailleurs, l'indice HCOB PMI composite de l'activité globale en France s'est replié en dessous de la barre du 50 du sans changement en septembre, s'établissant à 48,6 contre 53,1 en août, signalant donc un retour de la contraction dans le secteur privé français.
Outre Manche, les Gilts se tendent de seulement +2,5Pts (à 4,0540%) après +13Pts la veille.
La croissance a légèrement ralenti dans le secteur britannique des services en septembre, selon l'enquête S&P Global publiés jeudi.
Son indice PMI ressort ainsi à 52,4 en estimation finale sur le mois dernier, contre 53,7 au mois d'août.
Dans une note d'information, S&P Global met en avant la bonne santé des dépenses d'investissement dans des métiers comme la technologie, l'immobilier et les loisirs.
L'opposition manifestée hier par Joe Biden, le président américain, à d'éventuelles frappes israéliennes sur des sites nucléaires iraniens a été perçue comme un premier signe de désescalade.
Mais le bombardement par Israël d'installations proches ou sur le périmètre d'une base russe en Syrie ce jeudi matin remet de l'huile sur le feu et induit un risque d'extension du conflit que Washington cherche à éviter (peut-être en vain ?).
Jusqu'à ce matin, les investisseurs tentaient de minimiser l'impact d'une éventuelle riposte à venir d'Israël sur des objectifs limités en Iran : la rumeur qui enfle est que les installations pétrolières iraniennes pourraient être visés, soit les intérêts vitaux du pays.
Comment écarter désormais le scénario d'un embrasement généralisé dans la région ?
"Une véritable escalade du conflit aurait pour effet des disruptions dans la chaîne d'approvisionnement énergétique. Une crise affecterait les perspectives de l'économie mondiale et les marchés financiers", estime Jonas Goltermann, analyste chez Capital Economics.
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