Paris: remonte fort, nouveaux records à Wall Street
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris s'envole de +2,3% en fin de séance avec un CAC40 qui renoue avec les 7.
600, effaçant ses dernières pertes depuis la précédente édition des "4 sorcières".
Les investisseurs qui semblaient perplexes hier soir après la conférence de presse de Jerome Powell (indices US en léger repli) auraient soudain changé d'avis la nuit dernière et les acheteurs se ruent sur le luxe (Hermès +4%), les valeurs industrielles (Arcelor +4%, Saint Gobain +4,3%) et la "tech".
A Wall Street, après une fin de séance clairement morose mercredi soir, la psychologie semble s'être complètement retournée en quelques heures : c'est une déferlante de records pour les indices US avec un Dow Jones (+1% record intraday à 42.100), un S&P500 (+1,7%)... et le Nasdaq-100 affiche carrément +2,7% (avec Tesla +5,3%, AMD +5,2%, Microchip +3,3%, etc.).
Ce n'est certes pas un record pour le Nasdaq mais c'est la 3ème plus forte hausse de l'année après celles du 15 août et du 22 février (le zénith du 21 août est retracé) et les 19.700 du 21 juin (ex-"4 sorcières") sont refranchis, le trimestre passe donc "positif".
La Réserve fédérale américaine a décidé -à une quasi unanimité- de réduire son principal taux directeur de 50 points de base, dans un intervalle de 4,75% à 5%, tout en laissant entendre qu'elle prévoyait de nouvelles baisses cette année.
A en croire les "dot plots", les responsables monétaires prévoient encore 2 autres baisses des taux pouvant atteindre au total 50 points de base d'ici à la fin de l'année, excluant de fait de nouvelles baisses de taux aussi importantes que celle d'hier, et elle poursuivrait à un rythme de -25Pts par trimestre en 2025 (pour finir à 3,25/3,50%).
La Fed a par ailleurs peu changé ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis, qui font apparaître une hausse de l'activité de 2% pour 2024, et ce jusqu'en 2027.
Dans son communiqué, l'institution s'est félicitée des progrès réalisés au niveau de la maîtrise de l'inflation, mais s'est également inquiétée de perspectives économiques jugées "incertaines".
"La question à long terme est de savoir comment le marché va interpréter cette première baisse", estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM
"Sera-t-il satisfait de voir ses anticipations se réaliser ou bien va-t-il interpréter cette baisse d'ampleur inédite comme le signal que la Fed panique à propos de l'état de l'économie?", s'interroge-t-il.
Bon nombre d'analystes font remarquer que les annonces de la Fed étaient largement intégrées dans les cours boursiers et que c'est désormais l'évolution de l'économie, et les risques de récession, qui va dicter la tendance sur les marchés.
Côté chiffres, les optimistes ont de quoi se réjouir à Wall Street : l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie remonte plus que prévu en septembre selon la Fed locale, son indice d'activité générale courante passant de -7 en août à +1,7 ce mois-ci.
Parmi les composantes de l'enquête, les indices des nouvelles commandes et des livraisons baissent et deviennent négatifs, alors que celui de l'emploi augmente et suggère des hausses de l'emploi dans l'ensemble.
Les deux indices de prix progressent et continuent d'indiquer des augmentations globales des prix.
Les entreprises de la région continuent de s'attendre à une croissance au cours des six prochains mois, avec des attentes plus généralisées ce mois-ci.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont chuté de -12.000 à 219.000 contre 231.000 (révisé) la semaine précédente, a annoncé jeudi le Département du Travail... preuve que le marché du travail reste robuste.
Petit bémol avec l'indice des indicateurs avancés, censé préfigurer l'évolution de l'économie américaine dans les mois à venir, qui est ressorti en légère baisse pour le sixième mois consécutif en août, a annoncé jeudi le Conference Board, qui y voit le signe d'un ralentissement de l'activité.
L'indice précurseur a baissé de 0,2% le mois dernier, à 100,2, après un repli de 0,6% en juillet, selon un chiffre confirmé.
En Allemagne, la Bundesbank s'attend à une nouvelle contraction de la croissance au 3ème trimestre 2024 (le climat de récession s'installe dans la durée).
Les ventes de véhicules électriques s'effondrent de -44% en Europe sur 1 an au mois d'août et de -70% en Allemagne avec seulement 27.000 exemplaires écoulés.
Le dollar et le rendement des Treasuries se sont dégradés -assez nettement- dans le sillage des annonces de la Réserve fédérale sur sa politique monétaire : le "10 ans" US grimpe de +5,5Pts vers 3,74% (contre 3,64% hier matin), le "30 ans" se tend de +6,2Pts à 4,0700% (contre 3,94% hier).
Peu de mouvement en Europe avec un Bund à 2,1900% contre 2,1920%, nos OAT se tendent de +1,5Pt à 2,932% (74Pts de "spread" avec le Bund), les BTP italiens s'améliorent en revanche à 3,553 contre 3,576%.
Sur le marché des changes, le dollar s'effrite de -0,1% et l'euro repasse de 1,1160 à 1,1140 (même parité qu'avant le communiqué de politique monétaire de la Fed).
Le baril de pétrole se redresse de +3% vers 74,8$ à Londres, les marchés voulant croire que la FED a eu raison d'insister sur la résilience de la croissance et de la consommation aux US.
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