Wall Street: dopé par 'l'effet Target' et des taux en repli
(CercleFinance.com) - Les indices boursiers US ont connu un début de séance pour le moins hésitant et contrasté (le rouge dominait légèrement au bout d'une heure de cotations), mais la détente des bons du Trésor a fini par rassurer et les acheteurs se sont enhardis.
Ceci a permis à Wall Street d'aligner une 9ème séance de hausse sur une série de 10, avec des gains non négligeables puisque le Dow Jones a pris finalement 0,15% à 40890, le S&P500 a gagné 0,4% à plus de 5620 et le Nasdaq Composite s'est adjugé près de 0,6% vers 17920.
La Bourse américaine a pu globalement bénéficier de "l'effet Target" : le titre du distributeur à prix réduits a bondi de 11,2%, grâce à l'annonce de résultats supérieurs aux attentes et au relèvement de ses objectifs annuels de bénéfices.
La consommation tient bon, s'empressent de souligner les commentateurs... alors que la masse des crédits à la consommation et les défaillances sur les cartes de crédit battent chaque jour et chaque semaine des records historiques qui ridiculisent les montants observés à l'été 2008.
Wall Street s'est réjoui que le "risk-on" sur les actions ne pénalisait pas les T-Bonds : le "10 ans" s'est détendu de -3 points de base vers 3,8%, tandis que le "2 ans" a effacé -9 pb à 3,91% (brusque retour sous la barre des 4%).
On observait mercredi soir un net aplatissement de la courbe de taux, qui est de moins en moins "inversée" : leur rendement refluait à la suite de la publication en milieu d'après-midi d'un "chiffre" qui a quelque peu surpris les économistes.
En effet, le nombre de créations d'emploi aux Etats-Unis de mars 2023 à mars 2024 a été révisé d'un spectaculaire -818.000, et les estimations sont systématiquement revues à la baisse d'un mois sur l'autre depuis avril dernier : la tendance à la dégradation s'est poursuivie au printemps, puis cet été.
Les pertes d'emplois à plein temps sont massives dans tous les secteurs (notamment l'automobile, General Motors venant d'annoncer 1.000 licenciements), et en ce qui concerne les jobs à temps partiel, les pertes sont naturellement les plus nombreuses dans l'hôtellerie-restauration-loisirs.
Le mécanisme des "mauvaises nouvelles sont de bonnes nouvelles" revient au goût du jour, en parallèle avec l'ouverture du symposium de Jackson Hole : Jerome Powell, le président de la Fed, prononcera vendredi un discours très attendu.
Les investisseurs s'attendent à un ton plus "accommodant" et à la confirmation de l'amorce d'un cycle de détente des taux (deux initiatives au minimum avant fin 2024, peut-être -50 points de base dès le 18 septembre) au vu des mauvais chiffres de l'emploi du jour.
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