Wall Street: vague de sell-off et hausse folle du VIX
(CercleFinance.com) - Wall Street a aligné vendredi une nouvelle séance de net repli avec -1,8% sur le S&P500 (à 5.
346, support moyen terme cassé), -2,4% sur le Nasdaq Composite (à 16.776, après une incursion vers 16.580 vers 16h15) et -1,5% sur le Dow Jones (à 39.737).
Sur la semaine, le S&P et le Dow ont lâché -2,1%, et le Nasdaq -3,3%, ce qui n'est pas très impressionnant... mais la volatilité s'est littéralement envolée avec +60% pour le "VIX" en début de séance (vers 29,65, sa pire marque depuis mars 2023) et une "accalmie" vers 23,4, soit +26%, son pire score depuis le début de l'année, devant les +22,5% du 27 juillet.
Il n'est donc pas exagéré de parler d'une volatilité paroxystique qui constitue le juste reflet d'un "sell-off" d'anthologie, comme celui observé sur Intel avec -30% en séance et -26% en clôture (à 21,5$), sa pire chute de l'histoire : le titre retrouve ses niveaux de décembre 2012.
A noter également les chutes d'Amazon -8,8%, Applied Materials -7,4%, Super Micro Computer -7,1%, Microchip -10,6% tandis que Nvidia s'en est sorti avec -1,8% après une entame de séance à -6% (enquête pour abus de position dominante).
Wall Street a été douché par la publication des statistiques de l'emploi US pour juillet : le ralentissement du marché du travail a été plus brutal que prévu puisque l'économie américaine n'a généré que 114.000 emplois non agricoles, un nombre bien inférieur aux attentes du marché, qui étaient en général de l'ordre de 170.000.
Le taux de chômage s'est accru d'un coup de 0,2 point à 4,3%, là où les économistes l'anticipaient stable à 4,1%, tandis que le taux de participation à la force de travail s'est établi à 62,7%, et que le revenu horaire moyen n'a augmenté qu'à un rythme annuel de 3,6%.
En outre, les créations de postes non agricoles des deux mois précédents ont été révisées, de 218.000 à 216.000 pour mai et de 206.000 à 179.000 pour juin, soit un solde de révision total de -29.000 pour ces deux mois (10ème révision à la baisse sur les 14 derniers mois).
Cette dégradation marquée du marché du travail pourrait ainsi faire émerger des inquiétudes quant à la santé de l'économie américaine, alors que Jerome Powell a indiqué mercredi dernier s'inquiéter d'un possible "atterrissage brutal" de la croissance.
Des inquiétudes renforcées 90 minutes plus tard par la chute inattendue de -3,3% des commandes à l'industrie américaines en juin (deuxième baisse d'affilée), alors même que les économistes projetaient un rebond de l'ordre de 0,5%.
Ces chiffres bien moins bons que prévu venaient donc confirmer le tableau moins radieux de l'économie américaine dressé par les statistiques publiées ces dernières semaines, en particulier le rapport sur l'emploi, jugé "préoccupant" par certains analystes.
La vague de risk-off de ce vendredi a provoqué une fuite vers les valeurs refuges : les T-Bonds US ont effacé -18 points de base vers 3,795% et le "2 ans" a affiché carrément -27 points de base à 3,874%, ce qui signifiait que l'anticipation passait à -50 points de base (et non plus -25 points de base) lors de la prochaine réunion de la Fed en septembre.
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