CAC40 : vague de dégagement sans précédent depuis mars 2022
(CercleFinance.com) - La journée avec mal commencé avec le plongeon de -6% de la bourse de Tokyo.
.. et ça ne s'arrange pas à 90 minutes de la clôture en Europe, à cause d'un nouveau décrochage du Nasdaq de -3,1%, avec un "VIX" qui s'affole : +51% à 28,1.
La bourse de Paris amplifie ses pertes et le CAC40 qui lâche plus de 1,1% s'enfonce sous les 7.300 points, jusque vers 7.270Pts.
D'après les analystes techniques, le cap des 7.275 points demeure pour l'instant un soutien-clé jusqu'aux niveaux des 6950/6775 points qui surgiraient en cas de crise plus profonde.
Le CAC40 chute de -2,8% sur la semaine écoulée et se retrouve à 11,7% de son record du 15 mai.
L'indice est pénalisée par le repli des bancaires avec -6,6% pour Crédit Agricole, -5,7% pour Société Générale ou encore -34% pour BNP Paribas... sans oublier -5% sur ST-Micro.
Dopés par le repli des indices boursiers depuis jeudi, les marchés obligataires ont explosé à la hausse avec la publication des statistiques de l'emploi US pour le mois de juillet, les T-Bonds US effacent -15Pts de base vers 3,825% (et jusqu'à -19Pts vers 3,785%).
Le ralentissement du marché du travail aux Etats-Unis est plus brutal que prévu puisque l'économie américaine n'a généré que 114.000 emplois non agricoles au mois de juillet, selon le Département du Travail, un nombre bien inférieur aux attentes du marché, qui étaient en général de l'ordre de 170.000.
Le taux de chômage s'est accru d'un coup de 0,2 point à 4,3%, là où les économistes l'anticipaient stable à 4,1%, tandis que le taux de participation à la force de travail s'est établi à 62,7%, et que le revenu horaire moyen n'a augmenté qu'à un rythme annuel de 3,6%.
En outre, les créations de postes non agricoles des deux mois précédents ont été révisées, de 218.000 à 216.000 pour mai et de 206.000 à 179.000 pour juin, soit un solde de révision total de -29.000 pour ces deux mois (10ème révision à la baisse sur les 14 derniers mois).
Cette dégradation marquée du marché du travail pourrait aussi faire émerger des inquiétudes quant à la santé de l'économie américaine, alors que Jerome Powell, le président de la Fed, a indiqué mercredi s'inquiéter d'un possible "atterrissage brutal" de la croissance.
Des inquiétudes renforcées 90 minutes plus tard par la chute inattendue de -3,3% des commandes à l'industrie (deuxième baisse d'affilée), alors que les économistes projetaient un rebond de l'ordre de 0,5%.
Ces chiffres bien moins bons que prévu viennent confirmer le tableau moins radieux de l'économie américaine dressé par les statistiques publiées ces dernières semaines, en particulier le rapport sur l'emploi dévoilé dans la matinée, jugé "préoccupant" par certains analystes.
"La grande question est désormais de savoir s'il s'agit d'une "normalisation" ou s'il s'agit de davantage: pour le moment, la Fed retient la première hypothèse, mais on sent bien que les choses pourraient évoluer", souligne Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques.
Wall Street aligne une nouvelle séance de net repli avec -2,3% sur le S&P500 et -3,1% sur le Nasdaq, dans le sillage d'Intel avec -30%, sa pire chute e l'histoire vers 20,5$ : le titre retrouve ses niveaux de décembre 2012.
A noter également la chute d'Amazon -11,5%, Microchip -8% et Nvidia -6%.
Cette vague de risk-off provoque une fuite vers les valeurs refuges : le Bund se détend de -10% vers 2,152 % tandis que l'OAT française se contente de -4,5Pts vers 2,947%, les BTP de -3,3Pts vers 3,612%.
Autre actif refuge favorisé en ce vendredi, l'Or avec un contrat septembre qui franchit pour la 1ère fois les 2.500$ (le "spot" réédite son record à 2.474$/oz).
Le Dollar est attaqué et chute de -1,1% face à l'Euro qui refranchit les 1,0900 (à 1,0915).
Dans l'actualité des sociétés tricolores, AXA publie au titre du premier semestre 2024 un résultat net en augmentation de 6% à quatre milliards d'euros, reflétant une hausse du résultat opérationnel de 4% à 4,2 milliards pour des primes brutes émises et autres revenus accrus de 7% à 59,9 milliards.
AXA annonce avoir conclu un accord relatif à l'acquisition de Gruppo Nobis, une compagnie d'assurance italienne qui a enregistré en 2023 des primes brutes émises de 0,5 milliard d'euros et un bénéfice net de 35 millions.
Le produit net bancaire du Groupe BPCE, à 5 626 millions d'euros est en hausse de 3 %, au 2ème trimestre 2024 par rapport au 2ème trimestre 2023, et en hausse de 1 % à 11 379 au 1er semestre 2024 par rapport au 1er semestre 2023, grâce à une activité commerciale dynamique sur tous les métiers.
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