Paris: en forte baisse malgré une Fed qui se veut rassurante
(CercleFinance.com) - La bourse de Paris conclut la journée sur un recul de 2,14%, à 7370 points, pénalisée par les lourds reculs de Société Générale (-9% après ses résultats), Safran (-4,8%) et Airbus (-4,3%).
Le rouge domine malgré les signaux plutôt accommodants envoyés la veille par la Réserve fédérale, qui pourrait baisser ses taux dès le mois prochain en réponse au ralentissement de l'inflation et à la détente du marché de l'emploi.
Jérome Powell, le président de la la Fed, a ainsi indiqué qu'une baisse de taux en septembre pourrait être "sur la table" si les bons chiffres de l'inflation et la modération du marché du travail devaient se poursuivre.
Pour les analystes, ces commentaires signifient que la banque centrale américaine ne se focalise plus sur son mandat de stabilité des prix, mais qu'elle donne désormais un poids équivalent au mandat de plein emploi.
"C'est un facteur de soutien pour la plupart des marchés", estime Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers.
"La conviction actuelle est que la Fed baissera ses taux cette année et que c'est une bonne nouvelle pour l'économie", ajoute-t-il.
"Dans ces conditions, les marchés peuvent décider de passer outre les hauts et les bas de la saison des résultats en cours et d'envisager un avenir macro et microéconomique plus prometteur", conclut le professionnel.
Sur le front des statistiques, l'indice PMI HCOB pour l'industrie manufacturière de la zone euro, produit par S&P Global, est resté stable à 45,8 en juillet, continuant ainsi de signaler une forte détérioration de la conjoncture du secteur manufacturier de la région.
En France, sous la barre du 50 sans changement pour un 18ème mois consécutif, et en repli de 45,4 en juin à 44 en juillet, l'indice PMI HCOB pour l'industrie manufacturière française met en évidence une forte contraction du secteur, la plus marquée depuis janvier dernier.
Le repli de l'indice a principalement résulté d'une chute des nouvelles commandes : le volume global des ventes des fabricants a affiché sa plus forte baisse depuis six mois, près d'un tiers des répondants ayant fait état d'un affaiblissement de la demande.
Aux Etats-Unis ont été publiés, entre autres, les chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage et l'indice ISM manufacturier.
Le Département du Travail annonce avoir enregistré 249 000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis lors de la semaine du 22 juillet, un chiffre en hausse de 14 000 par rapport à la semaine précédente.
La productivité non agricole a augmenté de 2,3% en rythme annualisé au deuxième trimestre 2024, selon la première estimation du Département du Travail, du fait d'une hausse de 3,3% de la production totale pour un nombre d'heures travaillées accru de 1%.
Avec le soutien de la Fed, les stratèges commencent à envisager un climat plus radieux pour les places boursières après deux mois difficiles, notamment grâce à l'émergence de facteurs techniques porteurs.
Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM, souligne que d'ici vendredi, 50% des entreprises du S&P 500 vont sortir de la période de "black-out" concernant leurs rachats d'actions.
"La reprise progressive des rachats d'actions - qui constitue une lame de fond de soutien des indices - ainsi que la perspective de bons résultats de la part de Nvidia à la mi-août pourraient permettre de refermer la parenthèse baissière de l'été et de repartir sur des bases plus solides", assure le stratège.
Dans l'actualité des sociétés tricolores, Société Générale publie pour le deuxième trimestre 2024 un résultat net part du groupe en hausse de 23,7% à 1,11 milliard d'euros, soit une rentabilité sur actifs nets tangibles (ROTE) de 7,4%, et un résultat brut d'exploitation (RBE) accru de 14,5% à 2,11 milliards.
Crédit Agricole SA dévoile un résultat net part du groupe (RNPG) sous-jacent en repli de 1,5% à 1,82 milliard d'euros pour le deuxième trimestre 2024, malgré un résultat brut d'exploitation sous-jacent en hausse de 1% à 3,16 milliards.
Pour le premier semestre, Worldline (-15%) affiche un BPA normalisé de 0,74 euro et un EBE ajusté en repli de 0,9% à 514 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 2,29 milliards, en croissance organique de 2,1% (dont +3,2% dans les services aux commerçants).
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