Paris: limite son recul malgré un cruel manque de visibilité
(CercleFinance.com) - Après avoir cédé plus de 1 % à mi-journée, la bourse de Paris est parvenue à limiter les pertes en seconde partie de séance.
Au gong final, l'indice parisien se contente d'un repli limité de 0,3 %, à 7528 points, avec notamment -3,1 % pour Michelin, -2,7 % pour Eurofins Scientific et -2,3 % pour Stellantis.
Entre les deux tours des élections législatives, les marchés doivent composer avec une faible visibilité, aussi bien sur les potentielles réformes que sur les marges de manoeuvre du futur gouvernement.
Selon les rumeurs, la dernière réunion des ministres à l'Elysée laisse transparaître que le "chaos" n'épargnera pas les plus hautes sphères du pouvoir, suscitant l'inconfort des marchés qui ne peuvent s'accrocher à aucun scénario mobilisateur (ni pour repasser acheteur, ni pour se hâter de vendre).
Les investisseurs commencent ainsi à intégrer le scénario d'une paralysie de l'environnement politique en France... ce qui pourrait être problématique, surtout en cas de dégradation de la dette française cet automne.
"Il est fort probable que le rebond technique qui a pu être observé hier s'épuise un peu, faute de moteurs pour l'entretenir", prévenait dès ce matin Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
"Nous pensons que le risque politique en France va définitivement passer au second plan en bourse - à moins d'une surprise dans les sondages", ajoute-t-il.
Dans ce contexte, les investisseurs ont pris connaissance ce matin du taux d'inflation annuel de la zone euro. Celui-ci est ressorti à 2,5% en juin 2024, contre 2,6% en mai selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne.
L'inflation allemande, publiée un peu plus tôt, est ressortie un peu au-dessus du consensus, tout en se rapprochant de l'objectif de 2% établi par la BCE, faisant espérer aux opérateurs de bonnes surprises.
Sur le compartiment obligataire, le Bund à 10 ans ne réagit guère (et continue de se traiter vers 2,600% tandis que l'OAT française est mieux orienté avec -2Pts à 3,3270 %, soit un spread d'environ 72 points (10 de moins qu'il a 3 séances).
Le T-Bond US se détend de-5Pts vers 4,4400%, ce qui n'a aucun impact sur la parité E/$ qui semble figée vers 1,0735.
A noter une progression limitée du baril de "Brent" de +0,2% vers 86,8$ (fermeture du "gap" baissier du 30 avril dernier).
Les professionnels vont aussi commencer à tabler sur une prometteuse moisson de résultats de deuxième trimestre, à partir de la semaine prochaine, pour remettre les fondamentaux du marché au premier plan et retrouver la tendance haussière qui a caractérisé les marchés boursiers depuis le début de l'année.
Dans l'actualité des sociétés tricolores, Sodexo dévoile un chiffre d'affaires pour son troisième trimestre comptable de 6,07 milliards d'euros, en hausse de 5,6% en comparaison annuelle, dont un effet de change négatif de -0,2% et une contribution des acquisitions nette des cessions de -1%.
Thales indique inaugurer une chaine d'assemblage afin de quintupler la production de roquettes guidées laser de calibre de 70mm sur son site d'Herstal, en Belgique, de façon à participer au renforcement des capacités munitionnaires des forces armées en Europe.
Vinci annonce que Nuvia, filiale de Vinci Construction spécialisée dans les projets et services dans le domaine du nucléaire, a finalisé l'acquisition de MBO Groupe, acteur majeur du calorifugeage, de l'échafaudage et du confinement de structures en France.
SLB et TotalEnergies annoncent un partenariat de 10 ans pour codévelopper des solutions numériques évolutives permettant l'accès aux ressources énergétiques, avec des performances et une efficacité améliorées.
Enfin, Stellantis annonce avoir investi 55 millions de dollars supplémentaires dans Archer Aviation Inc., une entreprise spécialisée dans les aéronefs électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL).
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