CAC40: poursuit sa dégringolade, lâche près de 6% en hebdo
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris achève cette dernière séance de la semaine sur un repli conséquent de 2,66 % à 7503 points.
L'ensemble des 40 valeurs de l'indice sont en rouge, avec notamment Thales, Axa et Veolia qui reculent le plus brutalement, lâchant respectivement --6,5 %, -5,3 % et -4,6 %.
Sur la semaine écoulée, le CAC40 cède près de 6 % et efface donc l'intégralité des gains cumulés depuis le 1er janvier. La défiance des marchés à 'égard d'une possible accession de l'extrême droite à Matignon est claire : l'indice subit même sa plus brutale correction hebdomadaire depuis fin février 2022.
Déjà affaibli par la dégradation de la note de la France par S&P, le taux d'emprunt de l'Etat français à 10 ans s'est tendu de plus de 25 points de base depuis dimanche pour désormais ressortir à 3,16%.
Sur une semaine, l'écart avec l'Allemagne s'est fortement creusé pour atteindre quasiment 80 points de base (+77Pts en 5 séances) ce qui illustre toute la défiance des investisseurs.
Nos OAT affichent -1Pt à 3,1700%, les Bunds -14,5Pts à 2,35% : c'est un véritable vent de panique qui se met à souffler sur nos émissions; les plus "comparables" qui sont les BTP italiens se détendent de -2,5Pts à 3,92% et accusent +20Pts de prime par rapport aux Bunds.
"Nous nous attendons à ce que la campagne électorale entraîne des soubresauts boursiers, mais rien de bien méchant et rien de durable, selon nous", nuance Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
"La leçon qu'on peut tirer des dernières années, c'est qu'il ne faut jamais exagérer l'influence du fait politique sur la tenue à moyen terme des marchés financiers des pays développés (exemples: le Brexit, Trump etc.)", ajoute l'analyste.
"L'histoire récente nous a appris que la volatilité sur les marchés obligataires européens était souvent éphémère", renchérit Guillaume Truttman, gérant chez Eiffel Investment Group.
Le professionnel ne peut cependant s'empêcher de dresser un parallèle avec la crise de la dette qui avait secoué la zone euro au cours des années 2011-2013.
"Ce qui peut sembler être un coup de poker de la part d'Emmanuel Macron alimente aujourd'hui une incertitude politique qui a, par le passé, laissé de mauvais souvenirs aux investisseurs européens lorsque le risque d'une fragmentation de la zone euro était aigu", rappelle-t-il.
S'ajoutent à cela les craintes relatives à la trajectoire de la politique monétaire de la Fed, qui pourraient se traduire par moins de baisses de taux qu'espéré dans les mois à venir.
Seul motif de satisfaction de la semaine, les dernières statistiques ont montré que l'inflation était mieux maîtrisée aux Etats-Unis, ce qui renforce le scénario d'un "atterrissage en douceur" de l'économie américaine cet été.
Les chiffres des prix à l'importation ont reculé de 0,4% en mai par rapport au mois précédent (et sont parfaitement stables hors produits pétroliers).
Dans le même temps, les prix à l'exportation se replient de 2,1% (et -2,1% également hors denrées alimentaires), selon le Département du Travail.
Sur 12 mois, soit entre mai 2023 et mai 2024, les prix états-uniens à l'importation ont augmenté de 1,1 % (+0,5 % hors produits pétroliers) et les prix à l'exportation ont augmenté de 0,6 % (+1,5 % hors denrées alimentaires).
Les T-Bonds US en profitent pour se détendre de -3,2Pts vers 4,208% soit -22Pts de base en hebdo.
En France, Les prix à la consommation sont stables sur un mois en mai 2024 et augmentent de 2,3 % sur un an (après 2,2% en avril 2024) selon l'Insee. Cette légère hausse de l'inflation résulte d'une nouvelle accélération sur un an des prix de l'énergie (+5,7 % après +3,8 %) liée à un effet de base sur les prix des produits pétroliers (+2,9 % après ‑0,7 %) selon l'Insee.
Enfin, l'Euro s'enfonce de -0,6% vers 1,0680 contre Dollar et perd 2% sur la semaine.
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