CAC40: sévèrement impacté par dégradation du spread OAT/Bund
(CercleFinance.com) - La tentative de rebond du CAC40 au-delà du support des 7.
900 compromis la veille n'aura pas fait illusion plus de 2 heures.
Les dégagements de précaution ont repris de plus belle, les valeurs françaises chutent de -1,2 à -1,3% vers 7.800 (gain annuel réduit à environ +3% contre +10% pour l'Euro-Stoxx50), dans le sillage des OAT qui subissent des ventes appuyées, avec un rendement qui s'est tendu jusqu'à près de +10Pts, vers 3,335% (3,3000% à présent soit +6Pts).
Mais ce n'est pas cet écart algébrique qui est le plus inquiétant : c'est le creusement de l'écart par rapport au "Bund" qui lui, se détend symétriquement de -3,5Pts de base, vers 2,6400%.
Vendredi dernier, le Bund affichait 2,49% de rendement et nos OAT 2,98% (soit 49Pts de "spread"), aujourd'hui l'écart grimpe à +66/+67Pts de base (soit +17Pts en 48H).
L'onde de choc provoquée dimanche par le résultat des élections européennes, continue de plomber les actifs tricolores (actions comme obligations) et l'aversion à l'incertitude semble se poursuivre.
"La paralysie en matière gouvernabilité à laquelle la France pourrait être confrontée en cas de cohabitation constituerait une menace supplémentaire pour la notation de la dette souveraine, déjà dégradée au cours de ces dernières semaines", prévient Mabrouk Chetouane, directeur de la stratégie marchés internationaux chez Natixis IM.
"Les investisseurs étrangers pourraient également adopter une attitude attentiste à l'égard de la France", ajoute l'analyste.
Ce contexte politique particulier occulte les autres "sujets" de prédilection des marchés, à commencer par la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale attendue demain soir.
S'il n'y a strictement aucun suspens sur le maintient des taux à 5,25/5,50, ni sur les projections à 3 mois (taux maintenus en juillet), les commentaires de la FED sur l'inflation alimenteront peut-être l'espoir d'une détente en septembre, même si cette hypothèse ne rassemble plus que 47% des suffrage, contre 70% la semaine dernière.
Le résumé des projections économiques ("dot plots") devrait révéler que le comité a réduit ses prévisions de baisse des taux pour cette année.
Avant cela, les prix à la consommation - qui seront publiés demain avant l'ouverture - pourraient bien montrer que le rythme de l'inflation ne laisse à la banque centrale qu'une marge de manoeuvre réduite pour commencer à assouplir ses taux.
Si la FED tient un discours "vigilant" sur l'inflation, alors Wall Street qui vient de battre de nouveaux records lundi soir (S&P500 et Nasdaq) pour à son tour entamer une consolidation.
Ce qui pèserait à son tour sur les indices européens, avec un Euro-stoxx50 fragilisé par une baisse de -1,1% et un pullback sous les 5.000 (jusque sur 4.960).
Certains observateurs évoquent malgré tout la possibilité d'un rebond, la correction actuelle constituant une bonne opportunité pour pratiquer des rachats à bon compte sur les valeurs les plus prisées du CAC.
"On peut rappeler à quel point le marché boursier français n'est que faiblement représentatif de l'économie de l'Hexagone", souligne ainsi Chris Weston, le responsable de la recherche chez Pepperstone.
"Seulement 15% du chiffre d'affaires des composants de l'indice provient de la France", ajoute-t-il.
Parmi les autres motifs d'optimisme du moment figurent la perspective d'une poursuite du redressement économique en Europe, la baisse des taux de la BCE ou encore l'engouement entourant les valeurs technologiques et l'IA.
Mais cela ne soutient pas l'Euro qui poursuit sa glissade avec -0,35% vers 1,0735.
Le pétrole reprend son souffle après +3% gagnés lundi, le "Brent" consolide de -0,6% vers 81,5$ à Londres.
Copyright (c) 2024 CercleFinance.com. Tous droits réservés.