Paris: dans l'attente des annonces de la BCE et des stats US
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris confirme sa tendance baissière en fin de séance dans l'attente des annonces de la BCE et des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, qui pourraient influer sur les prochaines décisions de la Fed.
L'indice CAC40 affiche en fin de séance une baisse de 0,86% vers 8049 points.
La Bourse de New York s'est orientée à la baisse mardi sur des prises de bénéfices qui touchent tout particulièrement les valeurs technologiques, alors que les responsables de la Fed commencent à s'interroger de plus en plus explicitement sur la nécessité de baisser les taux.
En fin de matinée, le Dow Jones lâche plus de 0,4%, tandis que le Nasdaq Composite se replie de 0,2%.
Alors qu'aucun indicateur d'importance ne figure à l'agenda du jour, l'ambiance devrait être à la pause, les investisseurs gardant surtout un oeil sur les décisions de la BCE attendues jeudi.
Seul chiffre attendu, le solde commercial de la France en février 2024. Il s'est amélioré sensiblement selon les données CVS-CJO de l'administration des douanes, le déficit s'étant ainsi réduit à 5,24 milliards d'euros après 7,21 milliards le mois précédent.
D'après les économistes, la Banque centrale européenne devrait maintenir ses taux directeurs inchangés et insister une nouvelle fois sur son approche "dépendante des données".
L'institut basé à Francfort semble en effet réticent à abaisser ses taux avant la Réserve fédérale américaine, qui semble de plus en plus réfléchir à réduire le loyer de l'argent cette année.
Malgré les messages "fauçon" (hawkish) adopté par plusieurs membres de la Fed ces derniers temps et des indicateurs économiques supérieurs aux attentes, la dynamique des marchés d'actions reste toujours favorable.
L'indice CAC 40 a ainsi terminé la journée d'hier sur un gain de 0,7% à 8119 points, un niveau encore très proche de son récent record absolu des 8253,6 points.
"Les investisseurs semblent considérer que l'amplitude de la baisse des taux aux Etats-Unis cette année va avoir peu d'influence tant que la croissance américaine superforme le reste du monde et que les résultats d'entreprises sont au rendez-vous", souligne Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
Pourtant, de plus en plus d'observateurs pensent que les taux pourraient ne pas bouger avant l'automne.
Aux Etats-Unis, les traders n'évaluent plus qu'à 51% la probabilité d'une baisse de taux au mois de juin, contre 61% il y a une semaine, selon le baromètre FedWatch du CME Group.
Outre la BCE, l'un des grands temps forts de la semaine devrait donc être la publication, demain, des derniers chiffres de l'inflation américaine, que les investisseurs éplucheront à la recherche d'indices sur le calendrier des baisses de taux d'intérêt à venir.
"A moins d'un accident (...), la tendance de fond est haussière", assure Christopher Dembik.
Autre élément incitant à la prudence, la forte hausse des indices depuis le début de l'année commence à raviver chez certains analystes des doutes quant aux niveaux de valorisation des actions.
"Les indices actions sont à des niveaux élevés (en termes de cherté et de performances), en territoire inconnu", estiment les équipes d'Apicil AM.
"Le positionnement des investisseurs (à la lecture des flux sur les ETF et des gros acteurs sur les futures) est clairement tendu", ajoute la société de gestion.
"Jusqu'ici, la peur de ne pas participer au rallye haussier a dirigé les capitaux vers les indices au sens large. Il convient désormais d'être plus sélectif au niveau des secteurs à jouer", prévient Apicil.
Dans ce contexte délicat, les intervenants de marché privilégient actuellement l'or, considéré comme une valeur refuge face aux incertitudes entourant l'évolution des taux aux Etats-Unis comme en Europe.
S'il s'est tassé hier, l'indice VIX de volatilité du CBOE a atteint la semaine passée des plus hauts annuels, ce qui montre que les opérateurs sont de moins en moins confiants quant à une poursuite du récent rally haussier.
Du coté des valeurs, Berenberg a annoncé mardi avoir relevé son objectif de cours sur Wendel, de 109 à 122 euros, tout en continuant de recommander le titre à l'achat du fait de l'exécution "parfaite" de la stratégie mise en place par la société d'investissement.
Barclays a relevé mardi son conseil sur Renault à "surpondérer", contre "pondération en ligne" jusqu'ici, et porté son objectif de cours de 36 à 60 euros, estimant qu'il n'était pas trop tard pour profiter du rebond du titre.
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