Wall Street: déluge de records mais marché de taux sceptique
(CercleFinance.com) - Jerome Powell a réveillé en fanfare des indices US passablement endormis depuis fin février ou le 12 mars dernier et les investisseurs ont remis en marche les programmes d'achat en sommeil depuis une semaine.
Wall Street finit au plus haut du jour et de son histoire, sur une pluie de records absolus, souvent sous forme de doublés "intraday/clôture".
A commencer par le Dow Jones qui a gagné 1,05% à 39.512, puis le S&P-500, avec +0,9% à 5.225 points (première incursion au-delà de 5.200Pts).
Le Nasdaq Composite a pris 1,25% à 16.370, zénith de clôture... mais pas de doublé puisqu'il a manqué 0,45% pour rallier les 16.450 du 8 mars.
Le Nasdaq-100 (+1,15%) se contente de sa 3ème meilleur clôture de l'histoire à 18.240, dans le sillage des semi-conducteurs qui sont repartis de l'avant, à l'image de Broadcom +3,5%, Paypal +3,2%, NXP +2,5%, Micron +2,4%, KLA et global Founders +2,2%, Nvidia +1,1%.
Les titans Apple et Amazon ont gagné +1,5% et +1,3%, Alphabet a pris +1,2% et Tesla a bondi de +2,5%.
Qu'est ce qui a ce point euphorisé Wall Street et restauré une confiance proche de la complaisance, avec un VIX qui se détend de -5,7% vers 13.00 ?
On lit le plus souvent -après séance- que Jerome Powell aurait "rassuré" les marchés en validant le pronostic de trois baisses des taux d'intérêt cette année... malgré une inflation qui tarde à se rapprocher des 2%.
Il considère que les récentes données "plus élevées qu'attendu sur l'inflation" n'ont pas modifié la vision globale de la situation, à savoir que "l'inflation baisse progressivement", de façon moins linéaire qu'auparavant.
Comment se réjouir d'un tel discours quand à peine 3 mois auparavant, les anticipations variaient entre 7 et 8 baisses de taux, la première aurait d'ailleurs dû avoir lieu ce mercredi même ?
En réalité, le sentiment que la FED se montre plus "accommodante" qu'attendu réside dans cette annonce un peu inattendue : "la FED va réduire le rythme de liquidation de son portefeuille d'obligations"... ce qui équivaut à une sorte d'assouplissement quantitatif de sa politique monétaire qui devient ainsi moins restrictive.
Message reçu 5 sur 5 par les valeurs financières qui ont bondi collectivement de plus de 2% avec Comerica et Citizens Fnl +3,8%, Capital One +3,6%, Morgan Stanley +3,3%, Bank of America et Goldman Sachs +2%.
Mais pas moins de 9 des onze secteurs constitutifs du S&P-500 ont fini la séance dans le vert, dont cinq ayant pris au moins 1%.
La perception des spécialistes des marchés de taux semble bien différente de celle des gérants action : le "10 ans" ne s'est détendu que d'un point supplémentaire après la conférence de presse de J.Powell, soit -2,4Pts à 4,269%, le "30 ans" se dégradant même de +1Pts à 4,4540%.
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