Wall Street:euphorie, records annuels et confiance au zénith
(CercleFinance.com) - Voilà, c'est fait, le Dow Jones (+0,42%) a été arraché à la hausse d'une trentaine de points au cours du dernier quart d'heure afin d'inscrire un score de 12.
500Pts et terminer la semaine au plus haut (à 12.506Pts).
La manipulation des cours ne prend même plus la précaution de rester discrète ou de s'inspirer d'une actualité "concrête" qui justifierait in extremis d'inscrire de nouveaux records annuels.
C'est une démonstration de force qui ne vise qu'à permettre de tirer le meilleur parti d'arbitrages qui ne procèdent que d'eux-mêmes et ne sont destinés qu'à servir les intérêts d'un public d'initiés.
Cette hausse s'inscrit dans une ambiance de déni délibéré et résolu de l'environnement macroéconomique (mauvaises stats, signaux politiques internes alarmants, déficit budgétaire US sans solution) pour ne privilégier que le seul aspect micro-économique des résultats trimestriels.
Sans s'interroger un seul instant sur leur "soutenabilité" ni sur le miracle permanent d'un argent surabondant qui n'existe que par la grâce de la planche à billet de la FED.
C'est l'euphorie béate typique du "ça gagne à tous les coups": tout monte indistinctement, le pétrole, le cuivre, l'Or, les actions, les taux d'intérêt... il n'y a qu'à miser les yeux fermés: pas de perdants, repas gratuit pour tout le monde, c'est la FED qui régale.
"Il y a tellement d'argent que l'on ne sait plus quoi en faire" indiquent de nombreux stratèges. La confiance des investisseurs est au zénith (80% de gérants haussiers, c'est plus qu'en janvier 2000 ou en octobre 2007), le VIX est revenu au plancher historique (à 14,5Pts) 3 jours seulement après avoir bondi vers 21Pts.
La mise sous surveillance négative de la dette US par "S&P" et les causes de cette décision n'ont aucune espèce d'importance puisque Apple vend plein d'I-Phones et Intel plein de puces haute performance: c'est tout ce qui compte au yeux de Wall Street, rien d'autre n'existe.
Le reste, les déficits, le baril a 112,5$, les prix de l'immobilier qui reculent encore de -1% en mars, les chiffres de l'emploi décevants, le plongeon de l'indice "Philly FED" vers 18,5, contre 43,4 en mars (et 37 attendu), c'est comme si cela se produisait dans un monde parallèle.
Il ne faut pas chercher à "raisonner le marché" postule un adage bien connu car "il corrigera de lui-même ses excès" (le danger, c'est qu'il privilégie systmatiquement "la fuite en avant").
Reste à savoir combien de temps cette phase maniaque (6 séances de hausse sur une série de 7) va perdurer et combien d'opérateurs se feront piéger par cette euphorie qui fait table rase de tout ce qui devrait préoccuper un épargnant soucieux de ne pas revivre un épisode comme celui de l'automne 2008, l'insolvabilité de l'Etat Fédéral ayant pris le relai des banques US.
Le Nasdaq a pris +0,63% (à 2.820Pts) dans le sillage de F5 Network (+5,4%), JDS Uniphase +5,8%, Netapp +4,1%, Motorola +3,7%, E-Trade +3,3%, Qualcomm +3%, Broadcom (+2,2%) et bien sur Apple (+2,4%).
Parmi les quelques replis du jour, notons les pharmaceutiques avec Pfizer chute de -3%, Gilead de -4,2%, Teva -8,4% puis RIM (-1,2%) ou Mattel (-1%).
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