Wall Street: l'incertitude commerciale pèse encore

(CercleFinance.com) - Wall Street devrait ouvrir en baisse mercredi matin après la menace de Donald Trump de relever les droits de douanes sur l'automobile, qui réveille les craintes d'une guerre commerciale à grande échelle.


Une demi-heure avant l'ouverture, les contrats "futures" sur les principaux indices new-yorkais cèdent entre 0,1% et 0,2%, laissant entrevoir un début de séance dans le rouge.

Le président américain a menacé hier de relever de 25% les droits de douane sur les automobiles importées aux Etats-Unis, mais aussi sur les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques en provenance de l'étranger.

"Il n'y a rien d'étonnant à ce que Trump vise ces catégories de biens, dans lesquelles le pays affiche les déficits commerciaux les plus conséquents", explique un analyste.

Ce regain de tension sur le commerce international a déjà fait vaciller les grands marchés mondiaux: la Bourse de Tokyo a fini la journée en baisse de 0,3% tandis qu'en Europe, le DAX lâche actuellement près de 1,2%.

Les propos de Donald Trump sont venus accentuer une tension toujours sensible sur les questions commerciales, qui fait redouter une aggravation des différends commerciaux entre les Etats-Unis et leurs partenaires.

Le président américain a déjà annoncé la mise en place de droits de douane "réciproques" au début du mois d'avril en plus de ceux sur l'acier et l'aluminium prévus le mois prochain et des surtaxes sur les produits venant du Canada et du Mexique, qui doivent prendre effet le 4 mars.

Les indicateurs économiques publiés dans la matinée ne sont pas venus contrecarrer l'impact négatif du regain de tensions commerciales sur la tendance.

Le Département du Commerce a fait état d'une chute de 9,8% des mises en chantier de logements en janvier par rapport au mois précédent, pour s'établir à 1.366.000 en rythme annualisé.

Les permis de construire de logements américains - censés préfigurer les mises en chantier futures - sont pour leur part restées atones (+0,1%) à 1.483.000 le mois dernier.

Les investisseurs attendent par ailleurs les "minutes" de la Fed, qui seront publiées dans l'après-midi, avec l'espoir de pouvoir se faire une idée plus précise quant à l'évolution du calendrier de l'assouplissement monétaire de la banque centrale américaine.

La crainte d'une détérioration des relations commerciales ne se traduit pas par une baisse des rendements obligataires, dans la mesure où l'implantation de surtaxes fait redouter une accentuation de l'inflation susceptible de conduire la Fed à freiner ses baisses de taux.

Le rendement à 10 ans des emprunts du Trésor américain prend pas loin de trois points de base au-delà de 4,57%.

Sur le marché des changes, le dollar est porté par le retour des tensions commerciales et la remontée des rendements obligataires, ce qui fait reculer l'euro en direction de 1,0430 face au billet vert.

Le regain d'aversion au risque profite en revanche à l'or qui s'apprécie de 0,1% à 2953,1 dollars après avoir établi un nouveau plus haut à 2964,4 dollars.

Les cours du pétrole évoluent en nette hausse, alignant une troisième séance de progression en réaction à la frappe d'un oléoduc russe par des drones ukrainiens, qui pourrait réduire de 30% les exportations de pétrole du Kazakhstan.

Le contrat mars sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 1,3% à près de 72,8 dollars.

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