Accueil > Actualité
Actualite financiere : Actualite bourse

Marché: Natixis IM dévoile ses perspectives pour 2024

(CercleFinance.com) - Natixis Investment Managers est revenu la semaine dernière sur ses perspectives et stratégies d'investissement pour 2024, l'occasion, pour Mabrouk Chetouane, directeur stratégies marchés internationaux chez Natixis IM, de dresser aussi un rapide bilan de l'année 2023.


" Il faut reconnaître que nous n'avions pas vu l'ampleur du plan de relance américain et notamment son effet multiplicateur ", indique le spécialiste.

En effet, à travers un canal d'incitations fiscales extrêmement fortes, ce programme lancé par Joe Biden a fortement influé sur la trajectoire économique américaine, relançant notamment la croissance (annoncée à +5,9 % au 3e trimestre, après +2,1 % au 2e) et l'investissement privé.

" En revanche, contrairement au consensus et au marché, nous avions bien anticipé l'absence de la Chine - que nous ne voyons d'ailleurs toujours pas devenir un moteur de la croissance mondiale en 2024", poursuit Mabrouk Chetouane. Pékin doit toujours composer avec la crise de son secteur immobilier ainsi qu'avec le 'deleveraging' structurel de son économie.

Après la contre-performance des marchés obligataires en 2022 (-20%), Natixis IM s'attendait comme tout le monde à une année 2023 marquée par un retour de la performance. Pourtant, " ça n'a pas été la cas ", reconnaît le directeur.

Pour lui, la trajectoire des taux sera " une variable clé en 2024 " car " dès que l'on connaît où vont les taux, on comprend le scénario sous-jacent en termes macroéconomiques et l'on peut deviner, peu ou prou, où iront les marchés ".

Comme beaucoup d'experts, Mabrouk Chetouane ne peut d'ailleurs que constater le découplage entre les déclarations des banques centrales (Jerome Powell, le patron de la Fed, a annoncé en début de mois qu'il ne fallait pas compter sur une baisse des taux dans un avenir proche) et les marchés qui ont déjà " pricé " une baisse dès le 1er trimestre 2024...

Il appelle donc à la prudence : " en mai dernier, les marchés anticipaient quatre baisses de taux d'ici la fin de l'année. Il a pourtant suffit d'un rapport sur l'emploi pour effacer quatre baisses d'un coup, soit 100 pb ", souligne-t-il.

Globalement, Natixis IM imagine une première séquence de stabilisation de taux, avant une période de baisse graduelle et progressive qui pourrait débuter au 2e ou 3e trimestre 2024 puis se poursuivre à mesure que l'économie US ralentira.

Sur le vieux continent, Mabrouk Chetouane estime que le " bottom " a été touché sur les taux. Le spécialiste évoque notamment les difficultés de l'Allemagne qui se débat avec une crise du secteur manufacturier, impacté par le doublement du prix de l'énergie, conséquence directe de la guerre russo-ukrainienne.

" Outre-Rhin, tout se qui était disponible à bas coût (main d'oeuvre, énergie, et capitaux) a disparu et tout le modèle est à repenser ", résume l'expert.

Natixis IM estime pourtant que la BCE devrait baisser ses taux plus tardivement que la Fed, pénalisée par le mode de fixation des prix beaucoup plus rigide dans la zone euro qu'outre-Atlantique, sans oublier que la zone euro constitue selon Mabrouk Chetouane " une zone monétaire non-optimale ". Dans ce contexte, estime-t-il, " la meilleure stratégie pour la BCE c'est le statu quo ".

Sur le plan géopolitique, enfin, Natixis IM estime que les conflits vont probablement se multiplier en 2024, ajoutant une pincée de volatilité et d'incertitude sur les marchés, avec notamment des échéances électorales aux Etats-Unis et à Taïwan.

Pour le gestionnaire d'actifs, le marché a néanmoins la capacité de s'adapter à toutes les formes de conflits. Ainsi, même un retour de Trump à la Maison-Blanche pourrait être bien accueilli, puisque le come-back du républicain pourrait s'accompagner de baisses de taxes, et donc d'une politique budgétaire expansionniste.

En revanche, " ce scénario pourrait constituer une difficulté pour la Fed qui est censée réduire ses taux " souligne Mabrouk Chetouane, qui indique que cette perspective n'a pas encore été prise en compte par les marchés.

Dans ce contexte, Natixis IM attend désormais le moment où les banques centrales changeront leur fusil d'épaule, passant de la lutte contre l'inflation à la défense de la croissance. " C'est à ce moment que tous les actifs présenteront un attrait substantiel pour les investisseurs ", conclut l'analyste.

Copyright (c) 2023 CercleFinance.com. Tous droits réservés.
 

societes

marches

tendances

 
Qui sommes-nous ? | Nous contacter | FAQ | Mentions légales | RSS | © Copyright 2007 Cercle Finance. Tous droits réservés.