Wall Street: le scénario d'une 'tempête parfaite' s'installe
(CercleFinance.com) - Le retournement à la baisse de Wall Street a débuté dès la confirmation, par Donald Trump en visite dans une mine de charbon, qu'une surtaxe de 50% - s'ajoutant aux 54% déjà prévus depuis le 2 avril - entrerait en vigueur à minuit, heure de Washington (6h00 du matin, heure de Paris).
Il s'agit du deuxième retournement spectaculaire en 48 heures, cette fois à la baisse (hier, c'était à la hausse, suite à une mauvaise interprétation de certains propos de Kevin Hassett, un conseiller à la Maison-Blanche), avec des pertes moyennes dépassant -1,7% (contre +4% vers 16h00).
La séance a été particulièrement volatile : le Nasdaq avait réussi à repasser au-dessus des 18.200 points vers 16h00 (+4,4%), avant de retomber à 16.850 vers 21h50 (-3,3%), soit un écart de 1.350 points en intraday (8% de repli en ligne droite en l'espace de six heures).
Le S&P 500 est passé de +4% (5.267 points) à -2,5% (4.910 points vers 21h45), pour finalement clôturer à -1,57%. Le Dow Jones limite ses pertes à -0,85%.
La grande victime du jour est le Russell 2000, en baisse de -2,73% (à 1.760, après un plancher à 1.738), et qui accuse désormais un recul de 21% depuis le 1er janvier. Un score à l'opposé des attentes des partisans de la "relocalisation", censée favoriser les grosses PME locales.
Ce qui est certain, c'est qu'une clôture au plus bas ce mardi - après un rebond laborieux, voire artificiellement soutenu par une "rumeur" la veille - n'est pas de bon augure d'un point de vue technique.
Surtout avec un S&P 500 repassé sous les 5.000 points et plus de 90% des titres en baisse, notamment parmi les principaux importateurs depuis la Chine : Albemarle -12,6%, On Semiconductor -9%, Best Buy -8,3%, Microchip -7,2%, Lululemon -6,6%, AMD -6,5%, Apple -5%, Nike -4,3%, etc.
Concernant la croissance, les anticipations plongent : le baril de WTI a chuté de -4,5%, pour tester les 58 $ sur le NYMEX - un plus bas vieux de quatre ans, remontant à mi-avril 2021.
Le cuivre, autre baromètre avancé de l'activité, pointe également vers une récession, avec une rechute à ses niveaux les plus bas depuis le 3 janvier, voire le 4 août 2024, s'appuyant sur l'ancien zénith du 9 avril 2023.
Au-delà de la guerre commerciale, désormais entrée dans sa phase de paroxysme absolu cette nuit, l'un des éléments les plus singuliers - alors que Wall Street basculait en mode "risk-off" - reste la tension persistante sur les taux d'intérêt, à un rythme impressionnant : +14 points de base sur le 10 ans américain à 4,295% (+41 points depuis lundi matin), +17 points sur le 30 ans à 4,766% (contre 4,33% la veille)... C'est le pire niveau observé depuis le 19 février dernier, jour du sommet historique du S&P 500 et du Nasdaq Composite. Quelque chose semble s'être totalement déréglé sur le marché obligataire américain en l'espace de 48 heures.
Pour résumer : pétrole et cuivre dévissent comme si une récession se profilait, les taux se tendent comme si une poussée inflationniste était imminente, 95% des titres du S&P sont en repli, et le Nasdaq perd 8% en ligne droite en intraday... C'est la péréquation d'un véritable cauchemar boursier.
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