Wall Street: 11ème repli en 16 séances, l'or atteint 3.000$
(CercleFinance.com) - Wall Street aligne une nouvelle séance de repli, et c'est la 11ème (sur une série de 16) depuis le 19 février dernier.
La thématique de plus en plus dominante est que la guerre commerciale menée par Donald Trump pour "rendre les Etats-Unis plus riches" met en péril la croissance américaine.
Non seulement le renchérissement des biens et services risque de freiner la demande, mais les centaines de milliers -et probablement des millions- de suppressions de postes jugés inefficaces ou inutiles dans l'administration US vont faire grimper en flèche le chômage et plomber la consommation si les exclus des effectifs fédéraux ne retrouvent pas de travail.
Les périodes de récession sont généralement accompagnées d'une hausse de l'or et des métaux précieux... et l'un des "faits du jour" (hors communiqués de Donald Trump), c'est la reprise de la vague d'achat de métaux précieux : l'or (+1,8%) vient d'inscrire un nouveau zénith à plus de 3.000$/Oz (échéance avril) et se hisse vers 2.989$ "prix spot", l'argent prend également +1,5% à 33,8$.
Le "Dow" a chuté de -1,3%, le S&P500 de -1,4% vers 5.522 (le cumul des pertes depuis le 19/02 dépasse désormais les 10%), le Nasdaq Composite décroche de près de -2% vers 17.300 (-14,3% de repli en 3 semaines) avec de lourds dégagements sur les "7 fantastiques" qui sont entrées pour la plupart en territoire de "correction".
A noter la rechute du Russell-2000 sous les 2.000 (-1,5% à 1.995 et 1.984 au plus bas, soit -10% depuis le 1er janvier... et surtout -2% depuis le 13 mars 2024 (2.040). Le Nasdaq-100 a perdu -1,9% dans le sillage d'Alphabet et Amazon (-2,5%), Tesla (-3%), Apple (-3,3%), Meta (-4,7%), Palantir (-4,8%), Super-micro-computer (-8%) et Adobe (-14%).
Pas de vague de rachat à bon compte (sauf sur Intel avec +14%, ce qui salue un changement de CEO), pas de signe de retour de la confiance malgré des chiffres d'inflation plutôt rassurants avec coup sur coup le "CPI" (tombé à +2,8% ce 12/03) puis le "PPI" ce jeudi.
L'indice des prix producteurs (PPI) a stagné en février par rapport au mois précédent, mais a augmenté de 0,2% en excluant l'alimentation, l'énergie et les services commerciaux. Exprimée en variation annuelle, sa hausse a ralenti de 0,5 point à 3,2% le mois dernier en données brutes, et dans une moindre mesure (-0,1 point à 3,3%) hors alimentation, énergie et services commerciaux.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage publiées au même moment sont ressorties en baisse de 2.000 par rapport à la semaine précédente (à 220.000), mais leur moyenne mobile sur quatre semaines -plus représentative de la tendance de fond- est ressortie à 226.000, en hausse de 1.500 par rapport à celle de la semaine précédente.
La santé de l'économie américaine suscite de plus en plus de questions et les investisseurs sont de moins en moins nombreux à exclure que les Etats-Unis échappent à une récession... qui se fait de plus en plus menaçante si l'on s'en tient aux propos de Donald Trump qui admet que le pays va connaître une "période de transition" (il n'est plus question d'expansion, ni de "MAGA") et que cela pourrait même "être douloureux" pour certains secteurs d'activité qui seront affectés par les "tarifs".
L'annonce d'un projet de taxation de 200% des exportations de champagne, vins et spiritueux français (une riposte à la hausse de 50% des taxes sur les whisky US décidée par Bruxelles) ne va pas dans le sens d'un apaisement avec les principaux "partenaires" économiques des Etats Unis.
Par ailleurs, Wall Street pourrait être pénalisé par l'absence d'accord entre démocrates et républicains sur un relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis d'ici à samedi. En l'absence de "deal", la première économie mondiale pourrait se retrouver en situation de défaut technique, une perspective qui n'arrangerait pas les affaires de Washington en ce moment.
Sur le compartiment obligataire, les T-Bonds (-4 points de base à 4,27%) reflètent partiellement une vague de risk-off (le "VIX" reste perché vers 24,6), et la parité avec le "3 mois" (4,302%) s'évanouit ce soir, la courbe de taux redevient inversée, scénario technique précédant souvent une récession.
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