Wall Street : le rebond avorte malgré des éléments positifs
(CercleFinance.com) - Wall Street finit dans le rouge à l'issue d'une séance en montagnes russes : le Dow Jones qui a largement sous-performé ce mardi a lâche au final -1,15%, le S&P 500 -0,75% (il confirme la cassure des 5.
700) et le Nasdaq-100 -0,3%.
Le baromètre des "technos" poursuit sa glissade malgré le rebond de Nvidia (+1,7%), Broadcom (+3%), Tesla (+3,8%), Applovin (+8,3%), MongoDB (+8,5%) et Microstrategy (+8,9%)... mais cela n'a pas suffi face aux -4,2% d'ARM, aux -2,8% d'Apple, -2,3% de Microchip ou -1% d'Alphabet.
Le Nasdaq qui avait plongé de -4% la veille (pire séance depuis septembre 2022) a bien tenté de reprendre un peu de hauteur à la mi-séance (jusqu'à +0,9%), le S&P500 a également évolué dans le vert (cela n'a duré jusqu'à une demi-heure entre 19H45 et 20H15).
Les acheteurs avaient repris la main alors que la rumeur d'un accord sur un cessez-le-feu temporaire -validé par les Etats Unis et l'Ukraine en Arabie Saoudite (réunion à Djeddah)- suscitaient quelques espoirs de fin du conflit.
Mais la Russie n'a pas encore fait connaître sa position -donc la paix est encore loin d'être acquise- alors que chaque jour qui passe renforce l'avantage militaire de Moscou, même si la capitale a subi une attaque de drones de grande ampleur mais qui causé peu de victimes.
Wall Street a été soumis à un régime de douche écossaise par Donald Trump qui a jeté un froid ce mardi vers 15H en annonçant par surprise doubler les tarifs douaniers de 25 à 50% sur l'aluminium, l'acier importés du Canada... avant d'y renoncer en début de soirée après des échanges avec Ottawa (qui aurait pu appliquer des "tarifs" réciproques et user de l'arme des coupures de courant vers les Etats Unis)
C'est peut-être une façon de tester Mark Carney, le futur 1er ministre canadien qui avait fait de son hostilité à Donald Trump son principal argument de campagne pour prendre la tête du parti libéral.
Wall Street ne s'est guère attardé sur la bonne surprise du rapport "Jolts" sur les offres d'embauche, avec un total de 7,74 millions de jobs disponibles contre 7,5 millions en décembre, et le nombre de licenciements se contracte (1,64 millions, ce total inclut les fins de CDD).
Larry Fink, le patron de Blackrock s'inquiète de l'impact des renvois massifs d'étrangers sur l'activité de l'agro-industrie, sur le BTP (il cite la pénurie d'électriciens dans la construction de logements individuels, ce n'est qu'un exemple parmi d'autres): cela pourrait peser sur l'activité et freiner la croissance.
Le basculement psychologique de l'excès de confiance vers le doute et la désillusion vient de franchir un nouveau palier : depuis lundi, l'impératif, devient "couper les pertes" alors que la vague de hausse post-7 novembre 2024 (qui a culminé le 19 février) s'est complètement retirée et que 4.500Mds$ de valeur boursière ont été détruits depuis le 1er janvier (dont 1.750Mds$ ce lundi).
Plus spectaculaire encore, l'indice de volatilité VIX - souvent considéré comme un baromètre de la peur - a bondi de +19% (lundi) et de +6% ce mardi vers 29,50, soit +25% en 48H et 100% depuis le 19 février.
Il se "calme un peu" ce soir avec un reflux un peu inattendu de -3,3% vers 26,9 malgré la lourdeur du "S&P".
Vu la nervosité de Wall Street, le scénario du jour sur l'obligataire est contre-intuitif : les T-Bonds US se dégradent de +7Pts (4,285%) et le "30 ans" de +6Pts (à 4,603%) alors que le "risk-off" reste bien présent.
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