Taux: nouvelle poussée de fièvre en Europe, flambée Gilts UK
(CercleFinance.com) - Evolution divergente des marchés obligataires de part et d'autre de l'Atlantique (embellie aux US, alourdissement en Europe) et la publication d'une rafale de statistiques n'a pas modifié le scénario initial.
Malgré des chiffres "robustes" aux Etats Unis (emploi et croissance), les T-Bonds se détendent néanmoins de -1,8Pts vers 4,2600%, le "30 ans" de -4,1Pts vers 4,478%... en revanche, le "2 ans" a inversé la vapeur et se retend ce soir de +2Pts vers 4,14% après avoir reflué ce matin vers 4,0750%.
La faute probablement au rebond des créations d'emplois dans le secteur privé avec +233.000 emplois en octobre (après 159.000 en septembre), sa plus forte accélération à la hausse depuis juillet 2023, avec un chiffre plus de 2 fois supérieur aux attentes (115.000), à en croire l'enquête mensuelle du cabinet de services aux entreprises ADP.
"Même en tenant compte du contexte de reprise post-ouragans, la croissance de l'emploi s'est montrée forte en octobre. En cette fin d'année, les embauches aux États-Unis s'avèrent robustes et globalement résilientes", réagit Nela Richardson, économiste en chef d'ADP.
Pas de surprise en revanche avec le PIB (produit intérieur brut): il a augmenté à un rythme annualisé de 2,8% au troisième trimestre 2024, selon la toute première estimation du Département du Commerce, en léger ralentissement donc par rapport à celle de 3% du deuxième.
Il s'agit également du huitième trimestre sur les 9 derniers affichant une croissance supérieure à 2%".
Cette croissance est principalement attribuable à la hausse des dépenses de consommation (grâce à un gonflement des encours sur les cartes de crédit), des exportations et des dépenses publiques fédérales, tandis que les importations, qui sont une soustraction dans le calcul du PIB, ont augmenté.
Par ailleurs, l'indice d'inflation des prix PCE a été estimé à +1,5% en données brutes et à +2,2% hors alimentation et de l'énergie, des niveaux en baisses sensibles par rapport à ceux observés le trimestre précédent, de respectivement +2,5% et +2,8%.
Très attendu également, le taux d'inflation en Allemagne, (ou IPC) progresse de +2% par rapport à octobre 2023, contre 1,6% le mois précédent, selon l'estimation préliminaire de Destatis.
Les prix à la consommation auraient augmenté de 0,4% en séquentiel sur le mois qui s'achève par rapport à septembre 2024. Le taux d'inflation "core" hors alimentation et énergie, souvent appelé inflation sous-jacente, s'établirait à 2,9% en rythme annuel en octobre, après 2,7% en septembre.
Annoncée ce matin, la croissance du PIB français en volume accélère modérément au troisième trimestre 2024, selon l'Insee : il progresse ainsi de 0,4%, après +0,2% au deuxième trimestre, stimulé par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.
Parmi les nombreuses autres données attendues dans la matinée, figuraient aussi les premières estimations de PIB en Allemagne et dans la zone euro, ainsi que les indices ESI du sentiment économique de la Commission européenne.
Au troisième trimestre 2024, le PIB a augmenté de 0,4% dans la zone euro et de 0,3% dans l'UE (grâce à la France et l'Italie), par rapport au trimestre précédent, selon l'estimation rapide préliminaire d'Eurostat, après des hausses de respectivement 0,2% et 0,3% au deuxième trimestre.
Les marchés obligataires européens digèrent mal cette avalanche de "stats" et partent en sens inverse de T-Bonds avec une tension générale des rendements : +5Pts sur les Bunds à 2,3950% et +5,3Pts sur nos OAT à 3,127%.
C'est pire au Sud avec +6,6Pts sur les Bonos à 3,096% et +8,1Pts sur les BTP italiens à 4,64%.
Enfin,, alerte rouge sur les "Gilts" britanniques qui flambent de +18,5Pts en 55 minutes, de 4,2500 à 4,4350%... avant de se tasser un peu vers 4,405% (soit +8,5Pts en 24H, le pire niveau affiché depuis le 29+ mai dernier).
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