Marché: après la Fed, l'euro/dollar défend ses gains

(CercleFinance.com) - Jeudi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne conservait les gains acquis la veille (+ 0,75%) contre le billet vert après la décision de la Fed, en restant neutre (- 0,05%), à 1,1819 dollar.
Stable face au yen, l'euro grappillait 0,19% contre le franc suisse, à 1,1685 franc l'euro, mais perdait 0,28% face au sterling à 0,8794.

Les cambistes croulent sous les annonces de banques centrales. Hier et comme attendu, la Réserve fédérale américaine a procédé à son 5e "tour de vis" depuis fin 2015, et relevant son principal taux directeur de 1-1,25% à 1,25-1,50%. Le discours accompagnant cette décision très attendue souligne la bonne orientation du marché du travail et de la croissance aux Etats-Unis. D'ailleurs, la Fed a relevé ses prévisions de croissance pour 2017 (de 2,4% à 2,5%) et surtout pour 2018 (de 2,1 à 2,5% également), alors que le plan de relance fiscale de Donald Trump se concrétise au Congrès. Les prévisions d'inflation (PCE) ont moins bougé, à 1,7% (contre 1,6%) cette année, avant 1,9% (inchangé) en 2018 et 2% (idem) en 2020.

D'une manière générale, la Fed s'est montrée plutôt optimiste, ce qui fait que le discours - le dernier de Janet Yellen lors d'un FOMC - a été perçu comme accommodant. "Pour cette dernière conférence de presse de sa présidence, Mme Yellen a adopté le 'scénario rose' d'une croissance solide mais modérée, sans inflation, sans bulle avec un secteur financier solide", commente d'ailleurs Aurel BGC, qui redoute "un scénario trop idéal".

Dans la nuit, la Banque populaire de Chine, l'établissement émetteur chinois, a elle aussi - quoi que très symboliquement - haussé le ton. "Un mini-resserrement qui confirme toutefois une tendance au durcissement de la politique monétaire chinoise", commente Aurel BGC.

Ce matin, la Banque nationale suisse (BNS) a maintenu sa politique monétaire "expansionniste". "L'affaiblissement du franc reflète le fait que les valeurs refuges sont actuellement moins recherchées. Ce développement demeure toutefois fragile. C'est pourquoi le taux d'intérêt négatif et la disposition de la Banque nationale à intervenir au besoin sur le marché des changes restent nécessaires", commente-t-elle.

On attend incessamment l'issue de la réunion du comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre. Récemment relevés alors que l'inflation dépasse 3%, les taux courts devraient être maintenus à 0,50%, et le montant du QE rester inchangé.

Mais le point d'orgue de la journée sera bien évidemment la décision de politique monétaire de la BCE, suivie d'une conférence de presse animée par Mario Draghi. Reste que la BCE a déjà procédé à d'importantes annonces ces derniers mois. "Il semble évident que la réunion de la BCE du jour ne sera pas un sujet pour de nombreux opérateurs de marché", estiment les analystes de Saxo Banque, qui n'attendent, "dans le meilleur des cas, (que) des renseignements techniques sur la suite du QE et réaffirmer la confiance de l'institution dans la trajectoire économique européenne."


EG


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