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Alain Pitous, Directeur général Associé de Talence Gestion

le 26/04/2017 14:52:00

Quel regard portez-vous sur le résultat du premier tour des élections présidentielles françaises ?

Ce résultat du premier tour est en ligne avec celui avancé depuis plusieurs mois par les sondages. Il était en cela grandement attendu.
Le second tour apparait bien engagé pour Emmanuel Macron. Il y a de fortes probabilités que nous nous retrouvions prochainement avec le retrait de ce risque politique du marché.

Quels commentaires vous inspirent la performance du Cac 40 de plus de 4,5% aujourd'hui ?

Le marché a visiblement salué le dénouement du premier tour. La performance de l'indice aurait pu être plus significative. Mais la semaine dernière le marché avait déjà commencé à pricer une issue du premier tour avec Emmanuel Macron, avec l'idée que ce dernier emporterait vraisemblablement la victoire in fine, que ce soit contre Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ou François Fillon.

Progressivement, avec la disparition de la décote politique, la valorisation du marché des actions français devrait continuer à se normaliser, notamment eu égard au marché des actions allemand...

Les investisseurs vont davantage considérer leur positionnement sur le marché des actions français de manière analogue à leur positionnement sur un autre marché phare des actions en Europe, avec moins de stress. L'attention devrait de nouveau être orienté sur ce qui se passe aux Etats-Unis, notamment sur les difficultés rencontrées par Donald Trump pour implémenter son agenda de réformes, ou relever le plafond de la dette américaine. Le regard devrait également être plus centré sur les menaces géopolitiques qui pèsent.

Une interrogation aujourd'hui soulevée est celle de savoir si Emmanuel Macron va pouvoir appliquer sa politique. Qu'en pensez-vous ?

Il est vrai que les élections législatives programmées en juin s'annoncent incertaines. Cependant le degré d'incertitude est clairement moins perceptible pour les investisseurs étrangers. Ces derniers devraient s'arrêter sur la dimension positive de l'élection d'Emmanuel Macron, qui a une inclination favorable à la construction européenne et aux entreprises.

Le résultat de ce premier tour vous a-t-il conduit à des ajustements dans votre allocation ?

Nous ne spéculons pas dans la survenance d'événements politiques, quel qu'ils soient.

Notre allocation est avant tout guidée par l'état des fondamentaux économiques et la tendance, qui est présentement celle d'une amélioration. De ce fait nous ne sommes pas dans une situation où nous devons courir après le marché. Nous étions déjà très surpondérés en actions. Nous le restons.

Les arbitrages que nous faisons sont marginaux. Dernièrement nous avons par exemple pu regarder L'Oréal contre Capgemini.

Pensez-vous que le risque Le Pen puisse conduire à de nouvelles corrections notables ces quinze prochains jours ?

A priori non, sauf accident majeur perturbateur. La probabilité de voir Emmanuel Macron élu dépasse les 80%. Les sondages indiquent une proportion de 60% de votants pour Macron et 40% pour Le Pen. Un tel écart est de toute évidence irrécupérable en si peu de temps.
La remise en cause du traité européen, de la dette publique, de la devise prônée par le parti de Marine Le Pen est considérée avec beaucoup de scepticisme par une grande partie de la population.

Vous êtes d'avis que la menace relative aux élections législatives n'est pas de nature à enrayer le rallye du marché des actions en France, ou en Europe ?

Je pense que les investisseurs étrangers sont dans l'optique que la problématique réside dans les élections présidentielles et que le résultat de ces dernières sera comparable à celui des élections législatives.
Objectivement, on imagine mal les deux extrêmes, droite et gauche, obtenir une proportion substantielle de sièges à l'Assemblée. La constitution d'un cartel de centre droit est bien plus plausible.

Quel potentiel de performance renferme le marché des actions en Europe d'ici la fin de l'année ?

Nous escomptions en début d'année, sur la simple analyse des fondamentaux et des valorisations une progression du marché des actions en Europe entre 10 et 15%. Nous maintenons ce pronostic. Il reste a priori 7% à 8% de performance à récupérer.


Quels principaux biais caractérisent votre allocation à l'heure actuelle ?

Nous avons deux types de biais. Dans la gestion sous mandat, nous sommes plus investis dans les valeurs de croissance (sociétés de luxe comme LVMH, sociétés exportatrices de renom) car notre horizon est de long terme, de 8 à 10 ans.
Dans nos fonds, où notre approche est plus tactique, nous avons un biais plus agressif, axé sur les valeurs tirées par la croissance économique en Europe et ailleurs dans les pays émergents, dans le monde bancaire, celui la construction, et celui des matières premières.

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