Wall Street: le rouge s'impose, le rapport sur l'emploi pèse
(CercleFinance.com) - La Bourse de New York s'est orientée à la baisse vendredi matin dans la foulée d'une statistique de l'emploi qui laisse penser que la Réserve fédérale n'est pas près de baisser les taux d'intérêt.
En fin de matinée, le Dow Jones se replie de 0,3% à 44.620,9 points, tandis que le Nasdaq Composite cède 0,6% à 19.670,8 points.
Sur l'ensemble de la semaine, le Dow et le Nasdaq progressent tous les deux d'environ 0,3%.
Les créations d'emploi aux Etats-Unis ont fortement ralenti en janvier, à 143.000 contre 307.000 en décembre, mais le taux de chômage est retombé en parallèle à 4%, après 4,1% le mois précédent.
Comme tous les ans, le rapport du mois de janvier s'avère particulièrement difficile à lire en raison des révisions annuelles concernant l'année écoulée.
Mais les économistes estiment que ces données, même moins bonnes que prévu, sont insuffisantes pour inciter la Réserve fédérale à envisager une prochaine baisse de taux.
"Il est peu probable que ce rapport change beaucoup de choses pour la Fed, qui est actuellement surtout focalisée sur les nouvelles politiques de l'administration Trump", souligne Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPR AM.
Du côté de Commerzbank, on estime que cette publication vient confirmer que le marché du travail américain reste "en bonne forme".
"Le président de la Fed, Jerome Powell, va sans doute se sentir conforté dans son avis qu'il n'y a aucune urgence à réduire davantage les taux dans l'immédiat", réagit la banque allemande.
D'après le baromètre FedWatch du CME, les investisseurs pensent que la Réserve fédérale n'abaissera pas ses taux d'intérêt avant le mois de juillet, alors que l'opinion majoritaire hier était d'une prochaine baisse de taux dès juin.
Wall Street a également réagi de manière négative à la publication de l'indice de confiance du consommateur de l'Université du Michigan, qui s'est replié contre toute attente vers 67,8 en février contre 71,1 en janvier.
Joanne Hsu, l'auteure du rapport, évoque une baisse de moral "généralisée" qui n'a épargné ni les républicains, ni les démocrates sur fond de remontée des anticipations d'inflation.
Autre facteur de lourdeur, Amazon perd plus de 2% au lendemain de la publication de résultats de 4ème trimestre meilleurs que prévu, mais de prévisions inférieurs aux attentes pour le 1er trimestre.
Les investisseurs s'inquiètent par ailleurs de la volonté manifestée par le groupe technologie d'investir plus de 100 milliards de dollars cette année, dont la "vaste majorité dans l'IA", un montant qui peut paraître considérable au vu des sommes minimes évoquées la semaine passée par l'IA chinoise bon marché DeepSeek.
Les interrogations sur l'évolution de la politique monétaire de la Fed pèsent sur les obligations et soutient leurs rendements. Celui du 10 ans américain prend ainsi plus de cinq points de base pour revenir en direction des 4,50%.
Le dollar accompagne la hausse des rendements obligataires et amplifie ses gains face à l'euro, qui repasse sous 1,0340 face au billet vert après les chiffres mitigés de l'emploi.
Les cours du pétrole remontent un peu, mais se dirigent malgré tout vers de lourdes pertes sur la semaine avec le retour au premier plan des tensions commerciales.
Le contrat mars sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,3% à 70,8 dollars le baril, mais cède 2,5% cette semaine.
L'or ne lâche rien et pulvérise même de nouveaux sommets au-delà de 2.900 dollars l'once, le métal jaune étant considéré comme un actif stratégique pour se protéger contre une résurgence de l'inflation et des taux d'intérêt toujours élevés.
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