Marché: l'optimisme économique et politique soutient l'euro.

(CercleFinance.com) - En dépit de la position plus "faucon" adoptée mercredi par la Réserve fédérale américaine, la monnaie unique européenne s'apprête à terminer la semaine sur une légère hausse face à sa contrepartie américaine (+ 0,35%).
En effet, la conjoncture économique et politique de la zone euro suscite toujours l'optimisme. Depuis hier soir, l'euro grappille 0,42% à 1,1989 dollar et est donc revenu, en deux séances, sur les pertes de mercredi soir consécutives au FOMC.

Stable contre le yen et le franc suisse, l'euro prend aussi 0,51% contre le sterling, à 0,8839.

Certes, la Fed a annoncé mercredi soir que la partie non-conventionnelle de sa politique monétaire allait changer le mois prochain. Les titres obligataires achetés en masse lors des QE, jusqu'à l'automne 2014, ont porté son bilan à près de 4.500 milliards de dollars. En milieu d'année, la Fed avait détaillé précisément la manière dont elle comptait s'y prendre pour "dégonfler" son bilan, en indiquant qu'un calendrier serait rendu public au second semestre : le marché avait donc largement eu le temps de s'y préparer. On sait depuis mercredi que le mouvement débutera le mois prochain, via la fin du réinvestissement systématique des titres arrivant à échéance. Le mouvement s'annonce progressif.

La Fed a aussi laissé entendre, via les "dot charts", que le principal taux directeur serait très probablement porté, mi décembre, de 1-1,25% à 1,25-1,50%, ce que le consensus a maintenant intégré. C'est bien moins évident pour les trois hausses supplémentaires qui pourraient, toujours selon les "dot charts", émailler 2018.

Mais l'euro semble soutenu, comme tel est le cas depuis l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République française, par la perspective de voir Angela Merkel être reconduite, pour la 4e fois d'affilée, en tant que chancelière de la République fédérale d'Allemagne. Les élections législatives qui renouvelleront le Bundestag auront lieu dimanche et selon les sondages, leur issue ne fait guère de doute : la CDU/CDU devrait arriver en tête, même si elle composera vraisemblablement avec les libéraux du FDP.

"Les élections allemandes puis les propositions de Macron la semaine prochaine pourraient ouvrir une phase d'initiatives en vue d'une plus grande intégration européenne", soulignent les analystes de La Banque Postale AM. Un puissant catalyseur en faveur du projet européen qui était menacé, en début d'année, par les populismes.

Autre élément favorable à l'euro : la bonne orientation persistante des indicateurs économiques. On a appris ce matin que l'indice PMI Composite de la zone euro s'était établi à 56,7 points en septembre, selon l'estimation flash, soit une progression d'un point en rythme mensuel et un plus haut de quatre mois.

Bref, selon les analystes de Saxo Banque, "les marchés financiers vont rapidement tourner la page de la Réserve fédérale pour se tourner vers le Brexit même si, là encore, il est probable que l'impact sur les actifs financiers reste limité."

En effet, la hausse de l'euro contre le sterling intervient alors que le Premier ministre britannique Theresa May prononcera, tout à l'heure depuis Florence, un discours sur le Brexit. "La tonalité devrait être double, ne pas heurter les partenaires européens, et présenter un compromis acceptable par toutes les sensibilités du parti conservateur. De 'sources bien informées', on nous dit qu'elle proposerait d'une part une soulte de 20 milliards d'euros pour le budget (un chiffre qui risque de paraître bien léger aux Européens) et une phase de transition de deux ans", commente ce matin LBP AM.

"Si Theresa May a très clairement parlé de deux ans, le risque est que la transition s'éternise. Tony Blair pense même qu'il y a une probabilité de 30% pour le 'no Brexit'", ajoutent les spécialistes.

EG




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